Le samedi 15 février 2025, Bilalkoto, un village de la commune de Dabia (cercle de Kéniéba, région de Kayes) a été le théâtre d’une véritable tragédie avec l’effondrement d’un site d’orpaillage clandestin. Une délégation ministérielle (Mines, Environnement et Développement durable, Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille) s’est rendue sur place le 17 février 2025. Lors de la rencontre avec les ministres, les populations ont sollicité l’Etat pour la fermeture des sites des exploitants chinois illégalement installés. Mais, à partir du moment où ce sont des Chinois qui sont impliqués dans ces tragédies, il ne faut pas s’attendre à y voir claire. Et cela d’autant plus que, à cause de son soutien diplomatique et de sa générosité financière, le Mali a vendu son âme au diable, pardon, à l’Empire du milieu.
Il y a donc peu de chance qu’il y ait une véritable enquête pour situer les responsabilités et sanctionner les coupables. La preuve est que les Chinois indexés ont réussi à prendre la poudre d’escampette avant l’arrivée de la délégation officielle. Avec la complicité de qui ? Et pourtant, il y a des faits établis de négligence car, selon de nombreux témoignages, cet effondrement a été provoqué par une machine Caterpillar. Que faisait cette lourde machine à cet endroit et de surcroît suspendu sur un espace sous lequel se trouvait au moins une cinquantaine de femmes ?
Et pourtant, le gouvernement avait là une belle opportunité (offerte par la providence) de prouver aux Maliens que la volonté politique exprimée le 22 janvier 2025 n’était pas du bluff, mais une farouche détermination impulsée par une prise de conscience. En effet, à l’issue du conseil des ministres du 22 janvier 2025, le gouvernement a annoncé avoir engagé des actions d’envergure contre la pratique de l’exploitation illégale des ressources minérales et de ses impacts sur l’environnement. Une pratique essentiellement imputée aux étrangers, singulièrement les Chinois. Et le drame de Bilalikoto nous met en face d’un cas d’espèce reconnu d’ailleurs par le ministre des Mines dans une déclaration à la presse. «Cette tragédie a eu lieu sur des sites non sécurisés… Ce sont des endroits qui n’ont pas été agréés ; ils ne disposent donc d’aucune mesure de sécurité… On est vraiment dans un cas d’exploitation illégale», a-t-il déploré.
Et sur place, la mission ministérielle a fait des constats qui confortent cette thèse d’exploitation illégale et dangereuse aussi bien pour les humains que pour l’environnement. Ainsi, le lieu du drame est un site d’orpaillage illégale situé dans le village de Bilalikoto ; le site se trouve dans un permis de recherche minière ; il est occupé par «des exploitants d’origine étrangère qui n’ont pas été identifiés pour le moment car ayant déserté le lieu avant l’arrivée de la délégation» ; la présence de PIT (carrières à grands diamètres et profonds) ne respectant aucune norme environnementale et géotechnique, ainsi que le processus d’extraction et de traitement du minerai…
«Il nous faut éviter les sites non sécurisés. Nous devons tous réfléchir et agir en nous imposant certaines règles de conduite qui nous mettront à l’abri de tels dommages», a dit le ministre Kéita comme pour cacher l’impuissance du gouvernement à agir contre la menace en partie entretenue par des étrangers qui viennent s’enrichir en sacrifiant la vie des populations. «Le Général d’armée Assimi Goïta a instruit le gouvernement de ne pas traiter cet énième incident de trop, comme un fait divers. Par conséquent, le gouvernement agira, sans état d’âme, dans l’exécution de cette instruction», a déclaré le Premier ministre, Général de division Abdoulaye Maïga, à la télévision nationale (JT 20h de l’ORTM) à l’issue de sa visite à Dioïla (160 km à l’est de Bamako) le 16 février 2025.
Toujours est-il est que nos autorités ont là une occasion inespérée de sévir pour convaincre les Maliens de cet engagement sans cesse martelé de se battre pour sauvegarder les intérêts du pays, nous prouver que le temps où on abreuvait le peuple de discours démagogiques ou ironiques est révolu.
Que le Mali Kura est en marche !
Moussa Bolly