Pour matérialiser le patriotisme, j’aime souvent tracer un parallèle entre ce sentiment et l’amour que nous pouvons avoir pour nos parents. Chaque enfant récolte ce qu’il a fait de mal ou de bien pour ses parents en termes d’amour, de respect, de considération, de prise en charge… D’une manière ou d’une autre, tôt ou tard, on est aussi récompensé pour son attachement à son pays, son dévouement à la patrie… Nos relations avec notre mère-patrie doivent donc être au-dessus de celles que nous pouvons entretenir avec telle ou telle personne, tel ou tel leader.
Dans la cabale actuelle des Nations unies et des lobbies qui financent certaines de leurs activités, on a été amené à lire des choses incroyables écrites pourtant par des gens qui se disent Maliens. C’est à peine s’ils n’ont pas renié leur nationalité pour un rapport pourtant cousu en fil blanc. On est souvent sidéré de voir des gens détester, honnir leur pays juste parce qu’ils ont une dent contre une autorité ou parce que leur attente n’a pas comblée…
Et pourtant, après les événements en question, le ministre de la Réconciliation s’est rendu sur le terrain à Moura. Et, pour la circonstance, les populations et les leaders d’opinion (notabilités, responsables religieux…) se sont exprimés pour mettre à nu le mensonge qui commençait déjà à circuler. Sans compter que, au niveau national, des enquêtes (militaire et civile) ont été ouvertes. Mais, aujourd’hui, c’est comme si la communauté internationale voudrait qu’elles soient bâclées comme celle du Haut-commissariat des Nations unies pour les Droits de l’Homme qui ne s’est jamais rendu sur le terrain pour réunir les preuves.
«Mon intime conviction est que l’affaire de moura n’est qu’une manœuvre des pays occidentaux, la France, à leur tête, qui voient d’un mauvais œil le réarmement du Mali et son accointance avec la Russie de peur que celui-ci ne sert de tête de pont pour cette dernière», a dénoncé un consultant algérien qui a longtemps servi au Mali. Alors que des voix s’élèvent ici et là en Afrique et dans le monde pour dénoncer cette basse manœuvre, il se trouve des Maliens pour s’acharner sur leur patrie.
Mais pour ceux qui ne veulent pas du tout sentir les autorités actuelles du pays, tout cela c’est du pipo par rapport aux élucubrations de ceux qui sont toujours en quête de stratégies pour nous endormir davantage afin de continuer à nourrir leur puissance de nos richesses et nos ressources. Et ils sont toujours prêts à éteindre le moindre sursaut d’une manière ou d’autre. A commencer par jeter le discrédit sur ceux qui ont l’audace de leur tenir tête. Et ce n’est pas parce que ceux qui les suivent ne savent pas faire la part des choses. Seulement ils prennent un plaisir sadique à ternir l’image du pays croyant faire du mal aux autorités de la Transition.
Malheureusement, nous sommes nombreux à nous faire manipuler sentimentalement contre ce pays. Les critiques contre la transition ne se font pas toujours sur des raisons objectives, mais parce qu’on a des dents contre X ou Y, parce que nous avions des attentes qui n’ont pas été comblées, parce que on veut continuer à attirer l’attention sur nous au cas où… Il est pourtant temps qu’on arrête de donner aux autres le privilège de choisir le sentiment que nous devons éprouver pour notre pays.
Et cela d’autant plus qu’ils sont nombreux à s’agiter, à critiquer et à dénoncer tel acte ou telle décision politique. Mais, ils le font rarement pour le bien de ce pays, pour l’intérêt général. Tout leur engagement se limite d’abord à eux, leurs projets personnels, leur bien être et celui de leur clan… La preuve, vous serez surpris aujourd’hui de voir la course poursuite qui va s’engager si le président de la Transition fait allusion à un remaniement ou à un réajustement de l’attelage gouvernemental. Vous serez surpris du brusque changement de discours de la part de la majorité de nos politiciens.
Comme le dénonçait récemment le jeune frère Malick Konaté sur twitter, «…ils changent de langage en fonction de la direction du vent Mangement (politique du ventre). Ils ne défendent pas le pays, mais plutôt leur propre intérêt. Même demain, si leur position change, ils vont renier ce qu’ils vous ont avancé aujourd’hui».
C’est ça la politique pour eux. La conviction est inexistante parce que l’engagement est circonstanciel. On ne doit ni aimer ni s’attaquer à son pays par procuration. Ce pays mérite le soutien sincère et honnête de tous ses fils et de toutes ses filles. Nous incluons dans soutien les suggestions et les critiques objectives parce qu’il n’est souhaitable qu’il (soutien) soit aussi une blanc-seing qui est loin d’être constructif dans la gouvernance d’un pays car pouvant pousser les élites à l’immobilisme.
On ne regrette pas et on ne doit jamais regretter ce que nous avons entrepris sincèrement en faveur de la patrie, pour lui servir d’énergie constructive, pour le protéger des ennemis de l’extérieur ou de l’intérieur… Même si nos choix n’ont pas été aussi judicieux ou pertinents, la satisfaction et la fierté de s’être mis au service de son pays ne laisseront sans doute aucune place au regret !
Moussa Bolly
S’il s’avérait que même exagéré, le rapport avait des points de vérité ? Que diriez-vous alors des victimes éventuels ?
Il ne faut confondre patriotisme et passion aveugle. Aucun Malien ne sacrifiera le Mali pour quelque intérêt égoïste, mais il s’agit de vies humaines, surtout de nos compatriotes. Nier d’un revers ces allégations sans d’abord trouver des preuves contraires de quoi les réfuter e façon définitive ne contribue pas à la consolidation de l’unité nationale. Au contraire, cela pourrait contribuer à la création d’autres fronts, ou pousser les enfants de victimes présumés à se détourner de la République, voire à la combattre.
Il ne s’agit pas de blâmer les Famas, il y a des bavures dans toutes les guerres, surtout dans celle asymétrique qu’on nous imposée, mais d’éviter autant que possible que se développe des sentiments d’injustice au sein d’une partie de la population.
ASGE, PONDERE ET SINCERE. TOUJOURS LE MOTS JUSTES!
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