L’œil de Le Matin : L’harmonie familiale happée par l’univers virtuel

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On croyait certainement avoir tout vu, en termes de perturbation de l’harmonie familiale, avec l’intrusion progressive du petit écran (télévision) dans nos foyers. On se retrouvait fréquemment, surtout les soirs ou les week-ends, dans le salon pour suivre l’actualité ou des programmes ludiques. Même s’il arrivait qu’on se batte souvent pour la télécommande avec la multiplication des chaînes par la magie du câble puis du numérique.

Malheureusement, ce qui restait de cette harmonie familiale est en train de voler en éclats sous la pression des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC), notamment des réseaux sociaux… On ne fait plus attention aux autres et même souvent à ce qu’on mange les rares fois qu’on se retrouve autour d’un même plat. L’attention de tout le monde, enfants et parents, est captivée par un autre centre d’intérêt : Twitter, Instagram, Snapchat, Facebook, YouTube, Snapchat, Tiktok, LinkedIn… Des réseaux qui affectent nos vies avec les risques liés à l’addiction et l’impact néfaste sur la famille, la scolarité, les relations sociales… Ils greffent aussi nos budgets familiaux.

Oui, les réseaux sociaux ont amélioré la communication (aisée, ludique, plus rapide et plus facile) ; faciliter l’accès à l’information ; nous ont rapproché de ceux de ceux qu’on aime ; ils nous aident à partager des idées, à dénoncer, à faire évoluer notre monde, à développer de nouvelles relations… Tout comme ces nouvelles technologies permettent de tisser des liens socioprofessionnels ; de mieux s’organiser, de mieux travailler ensemble…

Mais…

Mal utilisées, les réseaux sociaux sont un vrai danger pour nos familles, avec le risque majeur de l’addiction chez les adolescents et les jeunes voire leurs mamans… Sans compter les risques d’individualisme exacerbé, des déviances et d’exposition à tous les vices et à toutes les perversions. Aujourd’hui, les échanges avec les autres dans le monde réel s’amenuisent jusqu’à disparaître totalement. Ils ont pris la place des parents dans l’éducation de nos enfants parce que nous avons démissionné par contrainte réelle ou parce que nous avons cédé à la facilité.

Les réseaux sociaux ont eu raison des moments privilégiés que nous avions avec nos enfants. Des instants qui nous offraient le privilège d’échanger avec eux, de les guider, de les conseiller, de leur inculquer des valeurs afin de modeler leur comportement futur vis-à-vis d’eux-mêmes et des autres… de les éduquer ! Ce sont les réseaux sociaux qui se chargent aujourd’hui d’éduquer nos enfants. Leur connaissance se limite aujourd’hui à ce monde virtuel où presque tout est permis. Ils sont de plus en plus incapables de développer des relations humaines.

D’où leur propension à vouloir  régler le moindre différend, la moindre incompréhension par la violence. Cet individualisme exacerbé est à la base de nombreux fléaux, des actes de violences, des crimes passionnels, de la perversion des mœurs… Et cela parce qu’ils n’ont pas appris à se confier à quelqu’un, à partager leur frustration, à confier leur peine du cœur… à ceux qui peuvent les conseiller et les ramener à la raison, ouvrir leurs yeux sur la réalité. «L’isolement provoqué par les réseaux sociaux peut même conduire nos jeunes à la radicalisation», confie un spécialiste.

Hélas, le fossé de la dépendance ne cesse de s’élargir à cause du phénomène FOMO (Fear of missing out), c’est-à-dire la peur de manquer quelque chose. «Il devient impératif d’avoir toujours son téléphone sous la main afin de ne rien manquer de ce qui se passe sur les médias sociaux… Mais, pendant ce temps, on passe à côté de notre existence», déplore notre interlocuteur.

Ainsi, si Twitter, Instagram, Snapchat, Facebook, YouTube, Snapchat, Tiktok…, permettent aujourd’hui de rapprocher les gens, d’accéder facilement à l’information et au savoir… Mais, «ils creusent également un fossé entre la réalité et le monde virtuel». D’où la nécessité pour tout le monde, parents et enfants,  d’apprendre à «les utiliser avec parcimonie». A chacun de trouver les moyens de ne pas se laisser happer par l’univers virtuel… qui n’a rien de réel !

Moussa Bolly

 

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