Faute d’une communication appropriée, la requête que Dioncounda Traoré a fait parvenir à Alassane Ouattara, a ravivé, sur fond de suspicions et de malentendus, la désunion des Maliens autour de l’envoi de troupes de la CEDEAO pour libérer le nord du pays de l’emprise des groupes salafistes et terroristes. La fin de non-recevoir que celle-ci pourrait opposer à cette demande aurait pour effet d’aggraver ce déchirement et de rendre plus hypothétique le retour des régions occupées à la mère patrie.
Au cours d’une rencontre, la semaine dernière à Lomé, le nouveau chef de l’Etat ghanéen, John Mahama Dramani et son homologue du Togo, Thomas Yayi Boni, ont dit publiquement tout le mal qu’ils pensent du document envoyé par Dioncounda Traoré au président de la CEDEAO. Passe qu’il y est fait mention qu’une présence militaire de l’Organisation sous-régionale à Bamako pour sécuriser les institutions de la transition est « sans objet ». Retour de Paris, fin juillet, la première de ces institutions, le président intérimaire lui-même, avait déclaré faire confiance en l’armée de son pays pour assurer sa sécurité personnelle. La réunion des chefs d’Etats-majors de l’Organisation ouest-africaine, tenue à la mi-août à Bamako, semblait s’être accommodée de cette décision, à en juger par la déclaration faite à l’occasion par le plus haut responsable de l’armée malienne, le colonel-major Ibrahim Dahirou Dembélé.
Ce qui est incompréhensible et inacceptable, aux yeux des deux présidents, c’est que les cinq bataillons sollicités par Dioncounda Traoré ne participeront pas aux combats, réservés aux seules forces maliennes. Ils seront confinés à des rôles de gendarmes et de policiers dans les « villes reconquises ». Cette proposition, de leur point de vue, porte la marque des militaires putschistes du 22 mars et de leurs « associés civils » qui ont, plus d’une fois, déclaré, sur un ton de défi, que l’armée malienne ne manque pas d’hommes mais de matériel et de logistique, qu’aucune force étrangère ne mettra les pieds à Bamako et que le Mali sera libéré par les soldats maliens eux-mêmes.
Convaincus que la requête du président de la transition malienne a été rédigée sous leur dictée, les chefs d’Etats du Ghana et du Togo ont réclamé, une fois de plus, que les militaires se retirent totalement et définitivement de la sphère politique malienne, qu’ils laissent le champ décisionnel aux seuls civils et que la CEDEAO renonce à toute implication dans la crise malienne tant que la question de savoir qui gouverne réellement à Bamako ne sera pas réglée.
S’ils sont suivis dans cette attitude par leurs pairs, lors de la réunion annoncée pour cette semaine, le Mali se trouverait dans une position d’isolement absolu, seul face à la reconquête de sa partie septentrionale, considérée comme un impératif national. Or, malheureusement, il ne peut remporter ce challenge ni compter sur quelque appui que ce soit sans le concours de la CEDEAO et de l’Union Africaine. A cet égard, Jean Félix-Paganon, l’émissaire spécial pour le Sahel du président français, François Hollande, levait toute ambiguïté jeudi dernier à Dakar : « Nous avons une demande malienne ; cette demande devrait prendre une dimension africaine. A ce moment là, le Conseil de sécurité de l’ONU devra exercer ses responsabilités pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales ». En clair, la CEDEAO et, au-delà d’elle l’UA, sont incontournables pour que la communauté internationale puisse se mobiliser aux cotés du Mali dans la dure épreuve qu’il subi.
Il se trouve que le président du Bénin, Thomas Yayi Boni, est également président de l’UA et l’une des voix les plus écoutées de la CEDEAO. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, qu’on soit d’accord ou non avec sa position de fermeté à l’égard des militaires maliens, c’est lui qui, par sa démarche auprès de François Hollande nouvellement installé à l’Elysée, est à la base de la recommandation faite par celui-ci de faire saisir par la CEDEAO et l’UA le Conseil de sécurité de l’ONU pour obtenir son mandat. Lequel ouvrirait la voie à un appui de la communauté internationale à une éventuelle intervention militaire africaine au Mali. C’est le même Thomas Yayi Boni qui a rédigé, signé et déposé la requête de l’UA auprès de l’ONU, à New York. Elle devrait faire l’objet d’un large débat le 26 septembre prochain.
C’est dire que le Mali, par son intransigeance à refuser le déploiement de troupes africaines combattantes sur son sol (alors qu’il a eu à en envoyer dans d’autres pays africains par le passé), devrait s’attendre à des jours difficiles. Tant avec la CEDEAO que le reste de la communauté internationale.
Saouti HAIDARA
Mr Haidara à ma connaissance Mr Thomas Yayi Boni n’est pas à la fois président du Bénin et du Togo à même temps. Il est seulement président du Bénin et actuel président de la commission de l’UA.
De grâce prenez le temps de lire vos articles avant de les mettre sous presse.
Merci!!!
Mon propos est le combat contre la médiocrité. Je trouve qu’il y a une singulière tartufferie à se cacher derrière la défense de la liberté de presse dès que le grand public prétend s’interroger sur les écrits de ces « journaleux ».
Messieurs : êtes-vous au dessus des lois ? Vous le croyez ! Mais, êtes-vous surtout au dessus des codes, de la décence et de l’éthique collective ?
D’où tenez-vous ces privilèges ?
Le métier noble exercé par ceux qui n’y sont pas préparés ou qui le sont pour distiller la haine dans le corps social déborde souvent de ses définitions originelles.
Pour qu’elle reste égale à elle-même, il faut que la corporation veille sur un code de conduite accepté de tous.
Les brebis galeuses, errantes, mal formées et pleines de haine seront indexées, dénoncées et sanctionnées sans indulgence.
Il faut que les journalistes maliens aient le courage de faire leur propre procès, en se plaçant au-dessus de ce procès.
Merci Mr Haidara pour la pertinence de votre analyse. le problème du Mali n’est plus ‘malien’, mais international car les forces islamiques qui contrôlent les 2/3 de notre pays sont une ménace aussi bien pour les pays du sahel que la sous-région ouest africaine, l’Europe et le monde. Si notre armée est incapable d’assurer notre sécurité, les autres ne resteront pas les bras croisés et feront tout pour assurer la leur. Ne comptez pas surles bidasses de kati pour méner une reflexion stratégique afin de tirer tous les avantages d’une aide extérieure pour nous permettre de recouver l’intégralité de notre territoire; qui est la priorité des priorités aujourd’hui. de plus, Kati est en porte à faux avec l’état-major malien qui aapprouvé le plan d’opération qui a servi de canevas à la lettre du président Dioncounda Traoré. Il est clair, désormais, que Kati pense au pouvoir et à avoir les institutions sous son contrôle et ne verrait pas d’un bon oeil des troupes étrangère sur le sol malien qui réduiraint son influence puisqu’il y,aura un équilibre en terme d’armes. QUE DIEU SAUVE LE MALI!!!!!!
Mr. Haidara le Mali est dejaisolé depuis le 22 mars donc pas nouveau par contre ce qui est grave c´est le blocus ou embargo qui s´installe dans la durée.
Notre président à parler, notre armée à parler c’est très clair. S’il est l’ami de ATT il n’a que le nommé vice président chez lui.
qu’on laisse le mali se faire humilié et en se moment chacun comprendra!!
ce pays est rempli de trop d’abrutis qui ne comprennent les choses que lorsque c’est trop tard, des pauvres râleurs de merde
vive la CEDEAO
vive l’UA vive l’ONU
abas Sanogo, CMD et le CNRDRE
C’est la CNDRE qui represente les militaires d’aujourd’huit , monsieur vous etes bien conscient de cela sans tourner aux abords des faits .
Entre nous que les militaires se retirent du champ politique est normal, mais il n’en demeure pas moins que les civils ne peuvent élaborer aucune stratégie de reconquête du territoire sans les militaires. J’ai tout à fait l’impression aujourd’hui, que lorsqu’on parle de militaires on ne pense que Cnrdre. cet amalgame est insoutenable pour tout officier digne de ce nom.
Dans la réalité d’aujourd’hui est-ce que les militaires hors Cnrdre partagent l’avis d’envoi de troupes étrangères? C’est plutôt cette réflection qui doit être mûrie pour voir la pertinence d’un tel déploiement. Dans tous les cas, si les présidents ouest-africains critiquent vertement Dioncounda, ils doivent se rappeler qu’il est leur fruit et sa légitimité c’est d’eux qu’il la tient. En conclusion, il est temps qu’on nous laisse gérer en toute lucidité nos problèmes sans pression extérieure aucune. Une des raisons de notre faiblesse réside ici.
Si les militaires maliens pouvaient libérer le Mali ils ont eu combien de temps? Seule la CDEAO peut libérer ce pays soyons réaliste mes amis.
Je suis tout à fait d’accord avec zaatiguindo. Si les militaires pouvaient faire quelque chose, depuis leur repli stratégique, les nord serait déjà reconquis. Les fuyards ont laissé tous nos armements aux mains de l’ennemis, et ils prétendant avoir besoin seulement des armes et de la logistique.
Quelle honte!!!
N’est-ce t-il pas ces mêmes soldats qui ont fuit et laissé nos armes aux mains du MNLA et des fous de Dieu?
Ne laisser pas nos armes bloqués aux mains de ces fuyards sinon ça sera la recidive. A bon entendeur,salut!!!!!!!!
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