Ligne de Force :Les jours du banditisme armé sont comptés

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En lançant leurs opérations aventureuses d’abord contre Ménaka, puis Tessalit et Aguel Hoc, des bandits armés comprenant des déserteurs de l’armée malienne et des anciens mercenaires à la solde de feu Kadhafi avaient à l’esprit d’alerter et rallier l’opinion occidentale à ce que certains d’entre eux présentent comme leur «cause» : l’indépendance de l’Azawad. D’où la complaisance avec laquelle des medias publics français, RFI et France 24, ont relayé les déclarations mensongères attribuées à un «mouvement national de libération de l’Azawad» qui ne doit son existence qu’à internet, donnant à croire que les assaillants avaient pris le dessus sur l’armée nationale. «Nous avons fait quinze morts parmi les soldats, des dizaines d’autres ont été blessés et faits prisonniers… Le camp de Ménaka est tombé sous notre contrôle…

Nous allons harceler l’armée malienne jusqu’à ce que le gouvernement de Bamako accepte d’ouvrir des négociations… Après Ménaka, Tessalit et Aguel Hoc, nous allons étendre les attaques à d’autres villes du Nord». Tels sont quelques échantillons des propos fantaisistes abondamment diffusés sur les medias français sans le moindre recoupement. Histoire de provoquer la psychose chez les populations de la zone et de donner à une prétendue «rébellion touareg » une consistance qu’elle est loin d’avoir.

De prétendus chercheurs sont interviewés pour semer le doute dans les esprits et brouiller l’image du Mali sur la scène internationale. L’un d’eux déplore que l’armée malienne n’a pas bougé contre AQMI et sort les grands moyens contre «quelques centaines d’hommes». Encore un petit effort et on va nous ressortir «le génocide touareg» si cher à Philippe Decraene, l’ex-rédacteur en chef du Monde, dans les années soixante dix.

Pendant ce temps, nous signale un internaute qui étouffe de colère, un soi-disant porte-parole du «MNLA» est interviewé sur France 24 pour accabler le gouvernement malien. La France officielle a-t-elle décidé de prendre fait et cause pour les bandits armés parce que le gouvernement du Mali n’en a pas fait assez à ses yeux contre AQMI ?

Les gesticulations actuelles dans les medias français n’inquiètent nullement le peuple malien qui reste serein. Le Mali actuel a fourni le plus gros contingent des tirailleurs «sénégalais» qui ont contribué à libérer la France de l’occupation allemande lors de la deuxième guerre mondiale. Leurs héritiers, qui se battent pour la liberté et l’unité de leur pays dans les confins sahariens, ont conservé la bravoure et le savoir-faire de leurs illustres devanciers et possèdent tous les moyens nécessaires pour défendre l’intégrité du territoire national et assurer la sécurité des citoyens.

Depuis les attaques contre les trois villes du Nord, les bandits armés se font plus discrets. Ils ne cancanent plus dans  les medias étrangers. Leur menace d’étendre les attaques à d’autres localités du Nord et de bouter l’armée malienne de l’Azawad met du temps à se matérialiser. Les 45 morts qu’ils ont laissés sur place les en auraient-ils dissuadés ? La puissance de feu déployée par l’armée de l’air avec l’entrée en scène des hélicoptères de combat aurait-elle balayé leur illusion? Sans doute.

Avec les armes et les munitions volées à l’Etat libyen et dont il va falloir qu’ils rendent compte un jour ou l’autre, ils croyaient vaincre l’armée malienne et imposer leur diktat de brigands du désert. Erreur. Ils ont trouvé à parler à plus forte partie et les temps ne sont plus loin où ils seront traqués à travers les dunes et les oueds comme des bêtes immondes qu’ils sont, neutralisés, trainés devant les tribunaux, jugés comme cela se doit dans un Etat de droit respectable et condamnés pour les actes criminels qu’ils ont commis. IBK l’a bien réussi quand il était aux affaires. Pourquoi pas ATT ?

Certes, celui-ci a toujours privilégié l’approche pacifique dans sa gestion du banditisme armé dans la région de Kidal, s’exposant aux critiques d’un grand nombre de ses concitoyens. Mais cette attitude souvent qualifiée de «défaitiste» ne saurait perdurer au moment où il s’apprête à passer le témoin à un successeur le 8 juin prochain. Sous peine de rater totalement sa sortie, il ne peut se permettre de lui léguer un Mali en guerre. D’où la fermeté avec laquelle il s’est exprimé lors de l’inauguration du Carré des Armées : «Nous avons des avions de combat et la détermination de sauvegarder à tout prix l’intégrité de notre pays. Les soldats de Bamako monteront au front si besoin est».

Dans la même veine, le Chef d’Etat-major des Armées, le Général Gabriel Poudiougou, a été clair : «L’armée ne baissera pas la garde et assumera pleinement sa mission de protection et de sécurisation des populations et de leurs biens ».

Plus que jamais, les jours du banditisme armé sont comptés.

Saouti Labass HAIDARA

 


 

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