Dans sa toute première déclaration faite à l’Assemblée nationale, le vendredi 7 février, le groupe parlementaire RPM (parti du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita) a préconisé la résolution de la crise du Nord (nous lui préférons ” la crise kidaloise “) par ” une décentralisation poussée, responsable et approfondie “.
Dans notre Ligne de force parue dans la livraison du 3 février précédent, nous écrivions ceci: ” Après son installation au poste de commande de l’Etat, le premier geste posé par IBK a été de convoquer les états généraux de la décentralisation pour permettre aux centaines de délégués venus de toutes les régions d’échanger sur une autre façon de gouverner le Mali : celle qui consacrerait la fin de l’Etat jacobin (centralisateur) en redistribuant le pouvoir aux collectivités territoriales.
Dans un Mali où chaque région disposerait de son assemblée – élue et d’un exécutif reflétant la configuration de cette assemblée comme cela devrait être le cas à l’échelle nationale – la revendication autonomiste des Touaregs de Kidal n’aurait plus sa raison d’être.
Elle deviendrait effective sans qu’il soit besoin de prononcer le mot qui fâche “.
Nous sommes heureux de constater une convergence d’analyse sur la question avec le groupe parlementaire le plus important de la représentation nationale.
Il s’agit, maintenant, pour les députés du parti du tisserand, de ne pas s’arrêter à la formulation d’une médication dont l’efficacité paraît hautement probable, mais surtout de veiller à ce qu’elle soit appliquée pour guérir le mal.
Les rideaux tombés sur les états généraux de la décentralisation, on a eu la détestable impression que l’initiative, saluée pour sa pertinence, a sombré dans les abysses de l’oubli.
On n’en a plus parlé – ou si peu – et aucun acte significatif ne semble avoir été posé pour traduire dans les faits les belles résolutions qui l’ont sanctionnée. Au contraire, l’on a observé une sorte de vide ponctué par moments de propos acerbes voire de menaces verbales proférés de part et d’autre.
Entre un exécutif qui rejette catégoriquement toute idée d’indépendance ou d’autonomie et les groupes armés qui, à défaut de l’une et l’autre, revendiquent de larges prérogatives décisionnelles, il n’y a pas d’alternative à la décentralisation telle que conçue et élaborée par les pouvoirs publics au début de la décennie 90. De surcroît, le contexte n’a jamais été aussi favorable pour sa mise en œuvre. La France, l’Union européenne, les Nations Unies, tous les partenaires techniques et financiers du Mali excluent tout recours à la force armée pour résoudre le cas de Kidal. En revanche, ils seraient disposés à lui apporter l’appui et l’accompagnement nécessaires pour appliquer une telle politique si elle faisait l’objet d’un choix franc , sans ambiguïté et déterminé du gouvernement malien.
Il s’agit donc de mettre à profit ce potentiel de concours pour aller vers un réglement rapide et définitif de la question kidaloise.
Toutefois, il existe un préalable: le rétablissement de la sécurité sans laquelle aucun projet politique n’est envisageable. Là aussi, il s’agit pour IBK et le gouvernement en place de sortir de l’ambiguïté jusqu’ici entretenue. Les visites effectuées, ces dernières semaines, par le Président de la République à Nouakchott et à Alger – au détriment d’importantes rencontres auxquelles il était convié à Dakar et à Abidjan – ont donné l’impression qu’il cherche auprès de ces pays dits du champ la réponse appropriée à la crise sécuritaire dans le sahel, particulièrement dans sa partie malienne. Or, il est indéniable que la coopération sécuritaire régionale, dont on a tant exalté les vertus, n’a existé que sur le papier.
Les résolutions généreuses qui ont sanctionné d’inombrables rencontres dans l’espace sahélo-saharien n’ont jamais été suivies d’effet ou très peu. S’il en avait été autrement, le Nord du Mali n’aurait pas été occupé près d’une année durant par des groupes armés s’abritant derrière l’Islam pour mener des activités criminelles du pire acabit et infliger d’indicibles souffrances aux populations. Une réelle implication de l’Algérie, dès l’entame de la crise, aurait permis de la circonscrire. Mais, on ne le sait que trop, les dirigeants de ce pays malade d’un chef impotent avaient leurs propres petits calculs.
IBK ne peut espérer réussir là où son prédécesseur ATT a échoué. Il lui faut donc être lucide et se rendre à l’évidence: seules la France et l’ONU à travers son dispositif militaire, la MINUSMA, sont à même d’assurer au nord Mali la sécurité nécessaire pour garantir la mise en oeuvre de l’indispensable décentralisation. Il s’agit donc de ne pas perdre du temps en vains conciliabules ou d’adopter des résolutions qui resteront lettres mortes. Le plus urgent à faire, c’est de signer un accord de défense avec la France en ne perdant pas de vue que des élections générales vont s’y dérouler en 2015 et que le Président François Hollande et le parti socialiste pourraient ne pas les gagner. Ce qui serait franchement désastreux pour le Mali.
Par Saouti Labass HAIDARA
Vraiment les journaleux! arrêter de faire l’apatride.
on va aborder dans votre sens qui vous semble être une solution. si l’état souverain signe lesdits accords dont les dispositions ne sont connu de personnes. n’y a t’il pas là pire que l’autonomie de kidal?
Car la définition m^me de l’état c’est son contrôle sur une terre et les hommes qui y habitent.
A l’impossible nul n’est tenue, donc peut être que la question à poser est: de redevenir des citoyens français pour avoir la paix.
Sinon dans ces types d’accord tu aura les devoirs en l’absence des droits des citoyens français.
A bon entendeur salut!
Que Dieu nous sauvegarde
je suis d’avis avec le journaliste il faut aller à la decentralisation pour le bonheur des maliens
Ibk a chaud. Il ne sait meme pas quoi faire. Signer ou ne pas signer… Il est hagard.
En tout cas Alger n’est pas un bon ami.
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