Lettre grand-père : Où est le pouvoir ?

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Où se trouve le pouvoir ? Cette nuit. Aujourd’hui. A l’est ou à l’ouest ? Au sud, au nord ou au centre ? Il est avec qui ? Qui a le pouvoir? Le souverain aujourd’hui, c’est qui ? Le roi ? Son fils ? Son neveu ? Son conseiller ? Le vainqueur ? Le vaincu ? L’ennemi ou l’ami ? Qui doit prendre le pouvoir ? L’aimé ou le craint ? Qui est l’aimé ? Qui est le plus craint ? Qui décide donner le pouvoir et à qui ?

Cher grand-père, avant la démocratie, le monde a vécu des nuits blanches sous cette question. Qui doit diriger ? Du vivant du roi, en parler est une atteinte à la sûreté et à la sécurité d’Etat. Au vivant du roi, planifier cela, est une tentative de coup d’Etat. C’était ainsi jusqu’à la nuit où le roi meurt et des nuits blanches dans les villes, les capitales, les cours et familles pour désigner le roi.

Il fallait interroger les lignées. Les rois qui n’en avaient pas, il fallait interroger le ciel et l’inconnu. Il fallait peser le pour et le contre. Discuter dans les plus sombres nuits pour désigner un roi ou que le plus fort ne s’en accapare et s’imposer en soumettant les autres. Et faire en sorte d’en dissuader toute tentative par la terreur et les vengeances. Les menaces étaient envoyées au front. Car chaque menace pour un pouvoir instable, est un ennemi à éliminer.

C’était ainsi le monde jusqu’au jour où des hommes et des femmes éclairés ont décidé qu’il faut dire non à tout ce hasard, à toute cette incertitude. Si chaque chef de bataillon devrait tenter sa chance pour être roi, où serait la stabilité, voire la sûreté ? Il faut un contrat. Oui faire en sorte que la gestion de la cité soit confiée à des hommes et femmes votés et que chaque vote ait un mandat et repasser au test.

Etablir un contrat où le peuple élit des hommes et des femmes sur un pacte bien déterminé et que 5 ans après, on interroge de nouveau les mandats mais que d’autres ne soient interrogés qu’une seule fois car certains doivent venir. Et depuis, le roi participe au festin de son propre remplacement et le voit tout normal et sans crainte, prépare lui-même et part sans bain de sang ni larmes. Et on donna un nom à ce contrat. La démocratie. Là où le peuple choisit et renouvèle son choix ou le réattribue. Et le roi devint esclave du peuple tout en restant roi.

Cher grand-père, faut-il laisser l’ignorance tremper dans le bain du mépris la démocratie ? Là où seul le vote fait un président, un député et un maire. Plus besoin de bataillon ni d’armes de guerre pour être ou rester roi.

Cher grand-père, quand un individu troque le rationnel au hasard, laisse tomber, l’ignorance a eu son gite. A mardi prochain pour ma 62e lettre. Inch’Allah !

Lettre de Koureichy

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