Monsieur le Président ! C’est par cette nouvelle rubrique que le journal Aujourd’hui-Mali tient à accompagner la Transition, à sa manière, notamment en s’adressant à vous, directement et chaque semaine, à travers les colonnes de ce journal, pour attirer votre haute attention sur des faits ou situations qui taraude le quotidien des populations.
- le Président ! La solitude du pouvoir est la pire des choses à craindre par un chef d’Etat qui peut se retrouver ainsi isolé, disons déconnecté des citoyens qu’il est censé administrer. Ce qui peut l’empêcher de bien cerner les aspirations populaires et par conséquent d’apprécier à leur juste valeur les actes qu’il pose au quotidien et au nom du peuple. Sans avoir la prétention de pouvoir tout vous dire, nous tenons quand-même, au bout de votre mandat de Transition, à vous avoir dit l’essentiel sur les souffrances du peuple malien et les problèmes cruciaux du pays.
Monsieur le Président ! Actualité oblige ! Nous appelons votre haute attention sur la nécessité d’un nettoyage à grande eau du circuit d’organisation des examens scolaires au Mali pour en finir avec ce cycle de fraudes et de fuites parfois savamment orchestrées par des officines bien établis.
- le Président ! Vous avez dit changement ! Cela commence par la lutte implacable contre la corruption, comme vous l’avez promis à haute et intelligible voix lors de votre prestation de serment. Mais si dès l’école fondamentale on forme les élèves à la tricherie et à la fraude, avec l’aval de parents d’élèves prêts à débourser une fortune pour acheter des sujets d’examens, la corruption continuera de gangrener le Mali, parce que devenue un phénomène social profondément ancré dans le système éducatif, lequel n’est qu’un arbre qui ne peut donner que ses fruits.
La Transition, telle que nous la concevons à Aujourd’hui-Mali, doit sonner le tocsin du formatage du Malien nouveau dont la vie quotidienne ne reflètera que des valeurs sociétales que sont : la justice, l’équité, l’honnêteté, la droiture, la solidarité et la cohésion sociale, le tout se manifestant dans l’expression quotidienne d’un amour profond de chaque Malien pour son pays.
Nous pensons que, pour une fois, les enquêtes déclarées ouvertes pour situer les responsabilités et sévir contre les auteurs de fraudes et de fuites autour des sujets d’examen ne seront pas, comme d’habitude, une homélie pour un enterrement de première classe de ce dossier. Effectivement, nous pensons voir les coupables identifiés et châtiés avec rigueur. Un signal fort est attendu de votre part, comme pour dire : “Au Mali, rien ne sera plus comme avant !”
A.B.NIANG