Lettre à grand-père : Le patriotisme à quel coût ?

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Oui cher grand-père, depuis le 18 août 2020, au Mali, on ne cesse de faire appel au patriotisme pour justifier toutes les politiques et appeler à toutes sortes de résilience souvent même au silence. Le peuple a été divisé en deux entre les patriotes et les apatrides. Tous ceux qui étaient contre les dynamiques politiques, sont taxés de 100 F CFA, pardon d’ennemis de la nation.

Dans tous les domaines, nous avons été appelés au patriotique et à la résilience. Tout murmure ou acte contraire est apatride et ennemi de la nation. Il ne faut jamais être au grand jamais contre. Ceux qui sont contre sont des “Fasoden djougou” et autres les “Faso den gnouman”. Dans toutes leurs décisions. Quel que soit le prix. C’est le patriotisme.

Quand on chassait des partenaires et toutes ses conséquences sur la balance de la realpolitik. Quand on fermait toutes les ONG et associations financées par des partenaires sans au préalable peser le coût. A chaque fois, les quelques voix dissidentes qui ont voulu se lever pour appeler à peser les conséquences. Demander si on était préparé ? Des apatrides !

Quand on demandait à la Minusma et ses ramifications de partir. Tous ceux qui ont appelé à peser d’abord les conséquences, tous ceux qui se sont souciés des travailleurs et les contractants de ces structures à mieux envisager les relais et les alternatives, ont été jugés au poteau d’apatrides et résignés au silence radio.

Quand il n’y avait pas d’énergie et que l’on a voulu revendiquer. C’était être au complot. Quand la vie était chère et qu’il fallait dénoncer. C’était une atteinte au crédit. Quand on a décidé de quitter la Cédéao, tous ceux qui ont pensé aux Maliens de la communauté et les biens qui circulent, n’ont d’autres appellations que des “vendus”. Un patriote, ça se tait et ne murmure point.

Maintenant qu’on a juste demandé des 100 F CFA sur les transferts et les crédits et d’autres taxes à certains, le patriotisme veut prendre son envol chez tous. Comme s’il n’a jamais été. Oui grand-père, 100 F CFA est quoi devant ceux qui ont perdu des emplois et contrats de millions ? Et notre patriotisme de résilience nationale, où vont-ils aller ? Pour 100 F CFA ? Non grand-père ! A mardi prochain pour ma 287e lettre. Inch Allah !

Lettre de Koureichy

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