Cher grand-père ! Le tirage au sort continue. De 2012 à nos jours le tirage au sort fait train au Mali. Une rébellion se réveille et tire au sort son existence et l’existence de tous les Maliens. Des djihadistes se lèvent et tirent le pays vers la Charia. Une Armée se lève au Sud et va tirer au sort l’avenir de l’Etat au Nord. Pire, dans un tâtonnement inédit, on habille deux ethnies, l’une djihadiste, l’autre antiterroriste, et les deux tirent leur destinée au sort.
Dans l’amalgame et l’incertitude totale, on accepte le jet du dé des députés. On va tirer l’avenir législatif du pays au sort. Des contestations naissent mais malgré cela, on tire au sort. Moussa Timbiné et Hady Niangadou se trouvent à la tête du législatif après le grand tirage au sort. Dieu merci, le Président avait promis de dédier le sort du pays, pardon son deuxième mandat à la jeunesse. Les contestations s’intensifient, la Cedeao s’implique. Le tirage tombe sur la Cour constitutionnelle. Le président l’écroule.
Pire, le 5 juin les plus grands tireurs au sort se réunissent. Le mouvement du tirage au sort du boulevard est né. On joue l’avenir du pays dans la plus grande irrationalité. On ne donne aucune chance à aucun ordre, ni militaire, ni judiciaire, ni administratif encore moins politique ou constitutionnel. Entre le 5 juin et le 18 août, le plus grand hasard et la plus dangereuse aventure commencent pour le pays. Le tout est parachevé par le CNSP le 18 août. Désormais le tirage au sort est militaire. Ce n’est plus le chapelet ou le turban, mais le kalache. On tire au sort et tombe sur Assimi Goïta, un colonel.
Le grand tirage au sort continue. Rien n’avait été prévu. Aucun programme. Aucune promesse. Bah N’Daw vient du néant. Le sort est tombé sur lui. Malheureusement il se précipite vers les élections. Et cela est un mauvais sort pour bon nombre. Il faut une rebelote de la carte pour un autre tirage au sort. On démarre et termine le 24 mai 2021. On n’est pas arrivé au 18 août. Un autre tirage, le patron du CNSP revient. Le tirage au sort, aimanté par le chef de la force militaire la plus spéciale, tombe de nouveau sur lui. C’est un tirage au sort.
On tire au sort entre embargo et prolongation de la Transition. Dr. Choguel Kokalla prend l’envol et vire à 190°. Le sort cette fois-ci, nous fait tomber dans l’anti-impérialisme. On vire à gauche. La Transition est prorogée et le pari est gagné. Finalement, Dr. Choguel est laissé en plein vol. Il s’agissait de virer et non de partir. Le tirage au sort doit continuer. On a pris des coopérants russes et on tire le sort de la Barkhane à l’Onu. Nous devrons avancer. On tire au sort les élections. Et les membres de l’Aige sont tirés au sort en grande partie. Après ces tirages au sort, les prochaines élections, nous tirerons très bien au sort et repartirons pour un nouveau cycle du grand tirage au sort. A mardi prochain pour ma 34ème lettre tirée à son tour au sort.
Lettre de Koureichy