Oui cher grand-père ! Nous sommes à notre 200ème lettre en tout, 130 de votre vivant et 70 après votre ultime départ. Oui ! 200 lettres d’alerte et de prévention, 200 lettres de cris et d’hurlement et en crescendo. 200 lettres politiques, sociales, économiques et philosophiques. 200 analyses d’un journal, d’une rédaction. 200 virages indiqués mais jamais suivis. Hélas ! Hélas !
D’une crise politique à une insécurité qui donna naissance à une guerre fratricide. D’une insécurité à une crise politique qui finit par faire tomber toutes les institutions et à rompre l’ordre constitutionnel. D’une rupture d’ordre constitutionnel à un positionnement géopolitique inédit. Comme si on coupait la tête à chaque fois qu’on se plaignait des yeux.
Depuis des scissions nord-sud, aux divisions politiques et ethniques et nous voilà aujourd’hui entre ‘’Fasoden Djougou’’ (apatrides), ceux qui aiment les valeurs occidentales (élections, démocratie, droits et libertés) et ‘’Fasoden gnouma’’ (patriotes’’, ceux qui vénèrent la Russie et rêvent le Mali en Corée du Nord. Nationalisme, patriotisme et chauvinisme.
Depuis que la crainte n’était que le rejet de l’Accord d’Alger et la reprise des hostilités, jusqu’ à une crainte d’une extermination djihadiste et aujourd’hui, on craint une guerre par procuration entre les puissances du monde comme en Ukraine. La peur, l’inquiétude et la crainte ne quittent toujours pas les avertis. Sur les lèvres des savants ne sortent plus que prière et bénédiction pour que le Mali et le Sahel échappent au chaos.
Et aujourd’hui, cela nous fait 200 lettres pour prévenir sur les dangers et proposer des solutions de sortie de crise. 200 mardis, oui, des mois et des mois, des années, jour pour jour, nous ne nous sommes pas tus. Nous n’avons pas laissé venir le problème sans dire ce que l’on pense et comment l’on pense la solution. Et nous l’avons fait en 200 lettres et nous comptons continuer pour le Mali, pour l’Afrique, pour le monde et pour nos lecteurs.
En attendant la semaine prochaine pour ma 201ème lettre, je te préviens que nous, jeunes maliens, sommes dans les mosquées et prions pour le Sénégal. Le coup d’Etat nous a apporté tellement de bonheur que nous le souhaitons à tous nos voisins. Nous avons su le développement et l’avancement qui se trouve dans la prise du pouvoir par la rue et nous souhaitons ce grand bonheur à notre pays-frère du Sénégal.
Les jeunes maliens sont tellement gentils maintenant qu’ils ne veulent pas le développement pour le Mali seul. On le veut aussi pour le Sénégal, le Niger et la Côte d’Ivoire. Nous, on avance depuis notre coup d’Etat et nous voulons de même pour le Sénégal. Même si je ne peux jamais te dire ce qui se passe au Sénégal et le pourquoi, je te demande des prières pour ce pays afin que la Démocratie remporte sur la ‘’Rue-cratie’’. Amine ! A mardi Inchallah !
Lettre Koureichy