Il y a longtemps de cela, un Khalife de notre contrée a déclenché une guerre sainte, un jihad d’islamisation. Cette guerre visait toutes nos contrées dont certaines parties avaient déjà connu l’islam et le pratiquaient. Pour des raisons jamais rapportées par l’histoire, ledit Khalife s’attaqua à une ville sainte. Au chemin de son jihad, il reçut des questions sans réponse. Ni lui ni un de ses proches n’a su répondre.
Comme je le disais, la guerre sainte du Khalife finit par se diriger vers une ville sainte où il y avait plus de 300 foyers coraniques, autant de mosquées et où des milliers de jeunes avaient déjà mémorisé le Coran. Plus de 300 foyers brillaient la nuit pour qu’à leur lueur, les enfants apprennent les paroles saintes d’Allah par cœur.
Le saint ne faisait rien par hasard. Et en islam, chaque pan de sa vie, chaque acte et parole, voire même la pensée, était régi par le Coran ou tiré d’un exemplaire comportement du Prophète de l’islam (paix et salut d’Allah sur lui et sa noble famille). Le Khalife saint avançait sur la ville sainte. Une tourmente inexpliquée parmi tant d’autres dans l’histoire du monde religieux.
Une nuit, un proche du saint aperçut de loin des lueurs de feux dans la ville sainte et demanda : Que brille ainsi dans cette ville ? On lui répondit : Des foyers coraniques. Il dit : Quoi ? Oui des foyers, plus de 300 illuminent la ville afin que les enfants apprennent le Coran. Aussi, des mosquées !
Le proche s’en va au saint et lui demanda : En tant que saint, si nous détruisons une mosquée que doit-on élever en lieu et place ? Et si jamais, par le fait du hasard, nous éteignions un foyer ardent du Coran, quel feu faudrait-il allumer pour remplacer le feu de la science coranique ? Le saint resta sans mot et le proche de continuer.
“J’ai appris que dans la ville qu’on s’apprête d’attaquer, qu’il y a des centaines de foyers coraniques pour que les enfants y apprennent le Coran. Aussi des centaines mosquées. Des milliers de gardiens du Coran entre leur esprit et leur cœur. Avant d’attaquer cette ville, j’aimerais être rassuré de par quoi comptes-tu remplacer tout cela après destruction”.
“Si on retirait au petit apprenti coranique son petit récipient où il reçoit à manger, que doit-on lui donner” ? A ses trois questions, le saint même si jamais égalé dans les trois dimensions de la science, jamais n’a su apporter de réponse. Et après les faits de l’histoire n’ont jamais prouvé d’élever et meilleur que ce qui était bâti. Jamais.
Et nous aussi aujourd’hui, après tout ce qui s’est passé et l’absence d’impact escompté, faudrait-il continuer encore à détruire d’autres ? Détruire comme ça par simple goût de détruire. Effacer toutes nos mémoires comme ça sans rien bâtir grand. Comme ça juste comme ça. Effacer toute la mémoire démocratique ? Pourquoi ? Ma 294e triste lettre sans réponse.
Lettre de Koureichy