Lettre à grand-père : Comme si c’est la dernière !

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Oui grand-père, si j’étais amené à écrire une dernière lettre, ça allait être cette 222ème lettre. Une lettre de dernier mot et de dernier cri de cœur. Une lettre qui dit qu’on est en train de prendre le dernier virage. Oui le dernier virage sur tous les plans. Le point de non-retour. Une dernière lettre d’alerte. Celle-là qui dira : Stop ! On est en train d’aller au point de non-retour vers tout ce que l’on a craint depuis Modibo Keita jusqu’à nos jours.

Oui grand-père, tout se cuisine vers une crise inédite. Au Nord, une guerre qui ne dit pas son nom en plus de l’insécurité et au sud une crise sociale latente. Ou cher grand-père, bientôt quelques mois, l’électricité devient une denrée rare. Tous les travaux sont stoppés. Les soudeurs, les couturiers, les coiffeuses, les vendeurs d’alimentation, les producteurs intellectuels, tous les domaines, formels et informels. Les gens ne gagnent plus la moitié de leur gain.

Malgré cette rupture de production, c’est-à-dire de gain, le panier de la ménagère ne connait pas de baisse. Le prix de location de maison et les frais de scolarité ne se conforment pas non plus au manque de gain considérable comme cas de force majeure. A savoir, le délestage électrique qui occasionne un disfonctionnement inédit de toutes les activités et dans tous les domaines. Le gain manque mais les dépenses restent intactes.

Pire grand-père, nous nous dirigeons vers le mois de mars. Avec cette démarche, un mars 2024 sans élection face à la Cédeao, des factures des loyers et frais de scolarité des enfants impayées, vie chère, délestage et la chaleur. Un pays en guerre et dans la galère !  Cher grand-père ! Prions ! Oui prions que le bon sens prime aujourd’hui et que l’on accepte de voir la réalité en face. Prions que nous ayons la force d’éviter le pire. Un peuple déçu et sans espoir n’aura aucune limite. Aucune !

Si c’était ma dernière lettre, cette 222ème lettre, je n’aurais pas plus de solutions : Election et Accord d’Alger. Toute autre tournure ira loin et pourrait aller loin plus que l’on ne l’imagine. A ceux qui confondent analyses et souhaits, je ne dirais rien. Qu’Allah nous donne juste la force de voir en cas d’échec et de réussite, du haut et du bas, en amont et en aval, le pour et le contre avant toute aventure. Le voyage à sens unique sans aucune réflexion, n’ira que droit au mur.

Cher grand-père, là où nous sommes, à l’heure actuelle, si elle était ma dernière lettre, la 222ème, j’allais dire et ne rien ajouter à cela : Election et Accord d’Alger. Sur ce, je te laisse et te demande de prier pour le Mali. Qu’Allah aide ce pays. “Les condamnés à vivre ensemble doivent avoir leurs propres règles même pendant la guerre”. Tout compte fait, c’est pour pouvoir vivre ensemble un jour, pouvoir se regarder et se pardonner. L’Etat en a la pleine charge. A mardi prochain ! Inch’Allah !

 

Lettre de Koureichy

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