Lettre à grand-père

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Cher grand-père, à vrai dire han,

Cher grand-père, l’égo nationaliste a pris le dessus sur l’égo de la peur au Mali. Et si ça continue, ce serait comme ça dans le Sahel et partout en Afrique. Ce qui a détruit les pays du  Golf et Moyen Orient unira l’Afrique. J’en suis sûr.

Oui cher grand-père ! Du terrorisme par-ci, des rebellions par-là et du banditisme de l’autre côté, pour se rendre indispensable et s’imposer et n’imposer que, va bientôt prendre fin. La sécurité est en train de quitter le seul monopole de l’impérialisme capitaliste.

Oui cher grand-père, l’attaque de Kona pour venir, Terrasse et Radisson pour s’enraciner, c’est fini. Oui très bientôt. L’égo de la peur a fini par céder face au nationalisme. Quel que soit le prix à payer. Toute tentative de perdurer cette politique des lobbies impérialistes, marchander la sécurité sur des vies, mettra fin à toute une histoire. Nous sommes à l’époque des peuples, finit le règne des dirigeants.

Oui cher grand-père, il ne suffirait plus d’avoir les dirigeants dans leur poche pour les partenaires, mais de satisfaire les peuples. La concurrence existe désormais qu’elle soit de prédation ou conventionnelle, c’est le résultat sur le terrain qui fera le jugement. C’est tout.

Oui cher grand-père, je sais que tout peut basculer. C’est pourquoi je demande aussi à ce que l’on mette un peu d’eau dans notre « Gnamakoudji », la politique c’est aduler intelligence et audace mais dans le but de simple de tirer profit.

Les règles de droit et relations internationales ne pourront jamais être comprises et tolérées pour une population grandement frappée par l’analphabétisme. Une population qui cherche à survivre déjà au sous-développement et à la misère. Elle se fout grandement de Liberté, de Démocratie ou de République. Merci Barkhane, mais celui qui cherche à ne juste pas mourir se fout de la Liberté.

Quand on a un conquérant, il faut amener ce qu’il ne peut pas apporter. Le trophée de mettre fin au terrorisme, est désormais à discuter, mais l’Afrique a plus besoin de Développement que de passer un autre siècle à se battre pour juste la Sécurité et la stabilité. L’égo du continentalisme n’est, aussi, pas loin.

Cher grand-père, ce qui fait craindre aussi d’une part, c’est le degré de virage. Personne ne sait encore jusqu’où nous sommes en train d’aller. Sommes-nous en train de nous aligner ? Dans quel bloc ? Droit ou gauche ? Pourquoi et comment ? Que ferons-nous de nos acquis démocratiques ? Va-t-on jeter l’eau et le bébé ?

Je crains aussi grand-père, la guerre des deux blocs chez nous. Je crains, car quand deux lions se tirent une biche entre eux, c’est sûr, c’est la biche qui périt et chacun aura sa part. Sommes-nous suffisamment outillés pour éviter cette guerre par procuration dont je n’ai cessé de parler ? Prudence ! Prudence ! A mardi pour ma 6ème lettre.

 

Lettre de Koureichy

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