Lettre à grand-père

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Cher grand-père

Quand est ce que nous allons cesser ce folklore politique ? Ces danses rituelles au moment où l’ennemi est déjà à l’entrée de la ville. Quand est ce que nous allons abandonner ces incantations superfétatoires alors que nous avons déjà l’épée sur le cou. Quand ? Grand-père, allons nous abandonner cet onanisme populiste stérile et infécond. Quand ? Cher grand-père !

Quand, les Maliens comprendront que les manipulations, les mensonges, des complots et les tournures inutiles ne sont que des temps perdus, dont les réalités nous rattraperont un jour. Quand est ce que nous allons savoir, que le destin d’un seul homme et d’un petit groupe d’hommes n’est pas le destin du Mali. Quand est ce que nous allons cesser de piloter la politique nationale pour le confort et le maintien de quelques individus mortels. Aussi éphémères que les beaux souvenirs de l’innocence.

Quand est ce que nous allons cesser de manipuler la jeunesse, de manipuler des gens sous-informés qui ne savent même pas qui dirige pour de vrai à des fins nombrilistes et égoïstes. Quand est ce que la pauvreté chez la jeunesse et la pauvreté de la jeunesse vont cesser d’être des opportunités et des occasions pour nos leaders. Des occasions pour accéder ou rester au pouvoir. Rattachant l’avenir de tout un pays à son seul confort. Liant la vie d’une nation au maintien de ses propres prérogatives et privilèges. Ne faisant aucunement la différence entre un Etat et le pouvoir. Servir et se servir. Ephémère orgasme narcissique.

On peut s’énerver et construire une case du jour au lendemain. Mais on ne peut jamais se lever et bâtir un building parce que notre ulcère n’a pas su digérer une situation. Un Etat n’est pas un village, cher grand-père ! Il n’en est point. Le monde est monde et a son ordre. L’architecture n’est pas le fruit d’une colère mais le nectar d’une science et une connaissance de longue haleine. A César, ce qui est à César ! La construction d’un Etat à ceux qui savent et connaissent un Etat et non, à ses amis. Ton ami, n’est pas forcement l’ami de ton cheval.

Cher grand-père ! Le changement climatique est une réalité. Nous sommes en début novembre, nous avons chaud, là où nous avions froid, il y a 25 ans. La maladie à Covid-19, est le pilote d’un nouvel ordre économique mondial. Sans institutions fortes, sans démocratie réelle et participative, sans vision de longue envergure, sans objectif de long terme, sans éducation, sans formation, sans ripostes adéquates avec des partenaires financiers capables et engagés, inutile de conquérir militairement le Nord et le Centre. Dans 25 ans, les effets du changement climatique chasseront même les autochtones a fortiori les représentants d’un Etat centralisé à Bamako. Ne perdons pas notre temps.

Je sais que tu te demanderas. Et l’insécurité et le terrorisme ? Je te dis tout simplement, que ce problème n’a pas encore touché les grands responsables militaires et politiques. Au contraire, certains en tirent profit. C’est pourquoi, le problème n’a reçu que des solutions irréfléchies et colériques. Qui au lieu de résoudre le problème, l’ont aggravé. On ne peut engager une lutte contre le terrorisme par ignorance, peur, abus et amalgame, et prétendre une victoire un jour.

Cher grand-père, sur cette 122ème lettre, je te laisse ici tout en priant une bonne conscience sans égo et sans orgueil qui pourra porter le Mali hors de tous ses problèmes d’insécurité intérieure, d’instabilité institutionnelle, de crise politique et sociale et la plus crise la plus grave et la plus dangereuse, celle de l’Education. A mardi prochain ! Inch’Allah !

 

Lettre de Koureichy  

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