Lettre à grand-père

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Cher grand-père

22 septembre 1960-19 novembre 1968, pardon 22 septembre 2021 ! 61 ans d’interdépendance ! Ça se fête ! Et ça se défile !

Cher grand-père ! Quand est-ce que l’on va quitter ce complexe, ce faux-fuyant ! Cette fuite de responsabilité et le mensonge. Quand est-ce que l’on va accepter d’être franc et authentique entre nous. Savoir prendre la bête par les cornes et la terrasser ?

Grand-père ? Quand allons-nous savoir qu’il faut un sacrifice sans emballage pour sauver ce pays ? Quand est-ce qu’allons-nous savoir que l’heure n’est plus aux propos séduisants, ni aux conduites populistes mais poser des vrais actes de construction d’un Etat-nation pour ce pays. Quand est-ce qu’on va aller franc, honnête et authentique, l’un envers l’autre sans arrière-pensée, ni procès d’intention pour sauver ce pays ? Quand cher grand-père ?

Quand grand-père ? Allons-nous savoir qu’il nous faut tout remettre en question ? Le pouvoir et son exercice. L’Etat et ses limites. Les institutions et leur fonctionnement. Le régime et son système. Le Mali et le modèle de Malien. Le passé qui nous a conduits ici et le présent qui nous conduira vers le futur. Il faut tout mettre sur la table et en parler. Nous sommes à notre dernier tournant et peut-être notre dernière chance.

Oui grand-père ! Pourquoi ne pas enfin baisser la culotte et en parler. Le pétrole de Taoudéni, la nappe phréatique de Kidal, l’or de Gao, le lithium de Tessalit, l’Uranium de Ménaka, le Diamant de l’Adrar des Iforas, l’hydrogène de Labbézanga et j’en passe. Ces choses pour lesquelles l’Azawad et le Mali se battent, la Charia et la Démocratie combattent. Pourquoi ne pas en parler aussi et marchander. Avant de finir les humains entre Azawad, Mali, Charia et Démocratie. Il faut en parler et aussi décider. Et surtout décider avec qui négocier et marchander. Ce n’est pas mieux ? Au lieu de rester dans cette hypocrisie d’un Mali démocratiquement combattu par la Charia à Azawad ? Où seuls les pauvres meurent en militaires, milices, djihadistes ou civils. Seuls les pauvres y périssent. Disons vrai.

Oui cher grand-père ! Pourquoi attendre de voir une autre dimension de crise où nous aurons, une guerre au Nord et des Kamikazes au Sud ? Avons-nous oublié le Radisson, la Terrasse et le Campement ? Oui grand-père, ces demandes de fiançailles, concrétisées par Bataclan et Charlie Hebdo en France, qui ont coûté le contrat de mariage militaire entre la France et le Mali.

Oui grand-père ! La jungle a ses lois. Et la biche doit obligatoirement choisir son roi. Un roi conforme à notre géopolitique, idéaux démocratiques et culture humaine. Un roi avec qui nous irons et très loin sans obstacle ni accident. Il faut au Mali, ce roi intelligemment choisi pour être un jour « éducationnelle-ment » vaincu. Un choix sans émotion, sans égo et sans orgueil. Pourquoi pas grand-père ? En parler en experts. Des Maliens champions de la géopolitique, géostratégie, économie mondiale et les politiques maliens. Qu’ils en débattent. Une victoire à long à terme. Ne plus refaire un paradis de 8 ans pour s’écrouler de nouveau. En 1968, on en a vécu. Faut-il revivre ou refaire l’histoire ? Sinon grand-père ! Les commentaires émotifs de Facebook sans aucune science ne nous amèneront jamais loin. Nous aurons le même parcours qu’un forfait de 200 F CFA.

Bon je te laisse ici cher grand-père pour ma 117ème lettre. Inch’Allah, pour la 118ème moi aussi je vais réfléchir à un discours populiste, révolutionnaire et utopique sans peser l’enjeu politique et géopolitique. Je vais faire porter à Juda tous nos péchés. Nos manques de formation, nos défaites, nos incompétences et nos erreurs. J’en chargerais Juda et le peuple m’applaudira. Je n’ai pas le choix. La vérité c’est ça. L’échec c’est nous-mêmes. A mardi !

Lettre de Koureichy  

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