Lettre à grand-père

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Cher grand-père

Je t’envoie cette lettre prioritaire. Ma 106ème lettre. Elle va essayer de traiter la priorité des priorités des questions prioritairement prioritaires au Mali. C’est ma prioritaire. Définir les prioritaires pour chacun, les classer en pyramide de faisabilité et de priorité. L’Accord d’Alger est certes une priorité mais pas pour une population guettée par la famine et la mort. La sécurité est aussi une priorité mais pas autant que l’amnistie pour qui implore l’absolution. Donc à chacun sa prioritaire. L’amnistie, l’Accord d’Alger et la Sécurité. Quid à chacun sa priorité ou plutôt sa position géographique. Au Nord l’Accord, au Centre la Sécurité et au Sud l’Amnistie. Chacun pour soi ! Dieu pour le Mali !

Pardon grand-père, j’ai oublié la priorité du peuple. Faire partir la France, la Minusma et Takuba. Faire intervenir la Grande Russie. Ensuite arrêter tous les riches du Mali pour corruption et les envoyer tous en prison. D’un coup de balaie aller tuer et tuer encore tous les Djihadistes, les rebelles, les groupes armés et tous ceux qui leur ressemblent. Même s’il faut vider le Nord. Et ce n’est ni extrémiste, ni du radicalisme, ni terroriste. Car c’est le peuple qui le veut et c’est un quitus. L’essentiel, c’est redonner le territoire aux tenants du pouvoir au Sud pardon le Mali, je voulais dire. Epuicetout !

Oui grand-père. Les prioritaires ne sont pas les mêmes au boulevard de l’Indépendance qu’au Palais de Koulouba. Elles sont 10 axes à la Place de l’Indépendance mais au Palais de Koulouba, elles ne sont  que 3. Comment rester, comment tenir et comment s’en sortir. Elles ne sont plus les mêmes qu’on dit au bas peuple qu’entre eux. Elles diffèrent selon l’interlocuteur. Souvent elles sont intégrales mais souvent avec intelligence et efficience. Il le faut, l’art de noyer l’eau dans le poisson pardon, le poisson dans l’eau. C’est aussi une question de priorité. A chaque groupe sa priorité. A chaque zone sa zone sa pyramide. A chaque position ses ambitions. En bas, on veut le noir. En haut, on crie le blanc. Les priorités ne cessent de changer de couleur. Comme si la tête n’était que la queue.

Oui grand-père ! Il faut un dialogue franc. Il faut se dire la vérité. Dégager les priorités de la transition et les séparer des priorités de l’Etat. Faire le bilan. Discerner l’Etat du pays. Dresser les priorités du pays et de la population. Poser le diagnostic de l’Etat. En faire le bilan et dégager ses priorités. Et alors, prendre les priorités du pays et de la population et en faire les priorités de l’Etat qui a déjà compris toutes ses priorités. Et c’est en ce moment, nous aurons la bonne pyramide des priorités et pourront y faire face.

Sinon grand-père ! Tant que cette amalgame  demeure où on ne discerne pas l’Etat du pays, les priorités de l’Etat de celles du pays. Ce que l’on doit pour avoir un Etat et ce que l’on doit faire pour un pays sécurisé et apaisé et comment l’Etat doit y arriver, nous ne verrons jamais le bout du tunnel. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est d’abord sauver le pays ensuite construire un Etat fort avec des institutions fortes et après, faire face aux défis. Sinon vouloir affronter toutes ces difficultés avec ce que nous avons comme Etat, c’est prendre le risque de tout foudre en l’air.

Cher grand-père, c’était ainsi ma lettre de priorité. Elle prend fin ici tout en espérant que l’on pourra un jour poser les curseurs sur les vraies priorités et les mettre en œuvre pour sauver ce pays, cette République. Le Mali.

A mardi prochain ! Inch’Allah !

Lettre de Koureichy

 

 

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