Cher grand-père, voici ma 100e lettre. Oui grand-père, 100 fois j’ai prévenu, alerté et proposé de nombreuses solutions pour le Mali. Mais hélas ! Elles sont toutes tombées dans les oreilles du sourd. Les défis demeurent toujours et sont encore plus grands et plus hauts. Heureusement, ils sont pertinents. Le Mali peut les relever tous.
Oui grand-père ! Ma 100e lettre correspond aussi à un nouveau départ pour le Mali. Notre dernière carte de ‘’Droit à l’erreur’’. Oui notre dernier envol pour quitter toutes ces zones de turbulence. Nous n’avons plus droit à l’erreur. Aucune erreur encore. Nous devons réussir ce dernier envol vers la stabilité politique et institutionnelle voir un jour sécuritaire. Inch’Allah !
Oui cher grand-père, nous pouvons continuer à faire 100 tours pour chercher nos problèmes et leurs solutions ailleurs. A les chercher sur d’autres continents mais tant que nous ne corrigeons pas ce qui est resté non résolu en nous-mêmes, le problème continuera son cours. Il faut « nettoyer le placard au lieu de chasser les cafards».
Oui grand-père nous n’avons pas 100 voies à emprunter. Le problème a commencé avec une crise politique au Nord. Les institutions étaient faibles. Le fonctionnement démocratique n’était pas à la hauteur. Un coup d’Etat a écroulé le pouvoir. Ensuite s’en est suivi le terrorisme et l’insécurité. Le tout trempé dans la corruption et l’impunité et enroulé dans l’absence totale de patriotisme et de légalité. Voici tout le chaos répétitif et l’échec de tous les projets de redressement et de rectification.
Ha Oui ! Grand-père ! Pour sortir d’un problème, la première solution consiste à identifier d’abord le problème et les problèmes du problème. Après aller vers la solution. Certes ce que veut le peuple est la priorité mais la manière dont le peuple veut n’est pas forcément la solution. La sécurité, la bonne justice, l’éducation, la santé, l’emploi et le développement sont les attentes du peuple aujourd’hui. Tout cela n’est durablement possible que dans un système démocratique sécurisé et des institutions fortes.
Ce qu’il faut savoir aussi grand-père, le Mali ne va pas et ne doit pas se limiter à cette transition. La transition n’a pas pour but de faire ce que l’on n’a pas pu faire en 30 ans. Non. Le but et l’unique obligation de la transition, c’est l’organisation de l’élection présidentielle. Le reste des missions de refondation est malienne et continuera tant que le Mali existera. Il faut qu’on cesse de vouloir tout et tout de suite. « Rome ne s’est pas fait en un seul jour ». Les choses ont des étapes.
Pour y arriver, il nous faut d’abord, un Président de la République et si possible une Assemblée nationale. Ensuite élaborer une Constitution bien réfléchie avec l’architecture institutionnelle du futur Mali. Une constitution protège les institutions, renforce la Démocratie et la légalité. Qui prend en compte toutes les réalités du moment et les résout à jamais. Et en final, travailler à mettre en place les institutions élaborées dans la Constitution. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui, la Refondation. Ce n’est pas une question de baguette magique. C’est un long processus de travail, de patience et de savoir-faire.
Oui cher grand-père, dans tous ces actes, seul un Président de la République incombe à la Transition. Tout le reste est possible même après la transition. Ce qui est sûr, nous n’avons plus droit à l’erreur. Nous devons savoir classifier les priorités et les résoudre l’une après l’autre. Le destin d’un pays, ce sont ses lois et leur exécution sans aucune violation. Soyons légalistes. Nous irons à bonne échéance. Inch’Allah. Qu’Allah sauve le Mali ! Amine !
Lettre de Koureichy