Lettre à grand-père

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Cher grand-père…

Unis, nous vaincrons ! Dispersés, nous serons vaincus ! « La discorde rend petit ce qui est grand », dit-on. En rang dispersé nous n’irons nulle part. Oui cher grand-père ! En Azawad, en Macina, au Pays-Dogon, au Sud, au Nord, en Touareg, en Peulh, en Dogon, en Bambara et autres, nous morcèlerons le Mali selon la cartographie de l’ennemi et non du Mali. Tant que le Gouvernement ne reste que « partie prenante, Gouvernement de la République », sur une question territoriale, nous laissons à l’avenir un autre conflit, une autre guerre.

Cher grand-père ! L’épineuse question de l’Accord de « je ne divise pas, je ne réunis pas », est de retour. L’Accord le plus confus de l’histoire. L’Accord où aucune partie ne semble être d’accord. Un Accord qui ne sépare pas mais n’unifie pas non plus. Un accord qui sauve le nom ‘’Mali’’ et fait planer Azawad. Un accord où le Nord est malien mais son sous-sol est azawadien. Où le gouvernement est présent mais la gestion est clanique. Un Accord entre deux parties Mali/Azawad mais qui semblerait arranger une 3e partie jusque-là invisible.

Cher grand-père ! Que faut-il faire maintenant ? Vu que le Mali a perdu la campagne référendaire de l’Azawad cachée sous la lutte contre le terrorisme au Nord et au Centre du pays. Pis, d’autres potentiels ennemis du Mali sont nés. Cet amalgame entre terroristes et ethnies ne jouera-t-il pas contre le Mali ?  En cas de referendum. Pis, en cas d’un autre conflit.

Cher grand-père ! Notre rôle c’était d’alerter. On l’a fait. Aujourd’hui, aussi, nous alertons, il nous faut être intelligent. La tournure est dangereuse. Le risque est grand. On en a déjà marre de ne laisser le sort du pays qu’entre des mains d’amateurs depuis un certain temps.  Un sort ne se discute pas avec des stagiaires. Le risque est grand. Trop grand ! Il faut faire appel à ceux qui ont une troisième lecture entre le tort et la raison. Des vrais hommes politiques au vrai sens du terme. Des vrais hommes d’Etat.

Je suis désolé cher grand-père de vous apporter le paysage politique sans retouche dans cette 83e lettre. Ça brise le sommeil mais c’est ça la réalité. C’est ça le Mali. On n’a besoin d’aucun front ni d’aucun report mais de prendre notre courage en main de te faire face à l’avenir de l’accord par consensus et par légalité. Allons dans le sens de l’avenir, en ayant un regard sur le consensus et l’autre sur la légalité. Nous arriverons à bout. Inch’Allah !

Oui ! Cher grand-père ! Il est temps pour notre pays d’arrêter cette errance de gestion d’hommes. Cette culture de partage de gâteau où les légitimités priment sur la légalité. L’avenir ne nous sourit pas. Le temps n’est pas notre ami. Cette transition est une chance. Saisissons-la. Les programmes des prochaines élections ne gèrent plus un pays. Il faut de longues visions. Nous avons besoin de beaux textes incluant toutes nos réalités du moment, traçant un avenir brillant et primant sur tout. Que l’on soit pasteur ou imam, colonel ou soldat, simple citoyen, faible ou fort, la loi doit être la loi. En tous nos actes, ce qui sera écrit doit être respecté. En cela l’avenir est certain et rationnel. A mardi prochain ! Inch’Allah !

Lettre de Koureichy

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