Cher grand-père…
Quand deux mamans se disputent un enfant jusqu’à vouloir le partager entre elles, cherchons la vraie mère de l’enfant, aucune d’elles ne l’aime pour de vrai. Voilà quand deux personnes qui ont tort se battent. Difficile d’être cru et compris quand on dit que l’un a tort et que l’autre exagère.
Cher grand-père de radicales en radicales et d’extrêmes en extrêmes voilà ce que vit le Mali de 2012 à nos jours. Toutes les luttes faites sont légitimes, mais ils ont juste porté la robe de l’illégalité et inopportunité.
Oui grand-père, mais le village manque d’hommes et de femmes capables de dire la vérité aux peuples et dirigeants. Ils dorment tous et attendent que tout brûle pour qu’au finish nous soyons des refugiés et des déplacés. Oui cher grand-père, le village manque d’hommes et de femmes qui sans parti-pris aucun, soient capables de dire aux dirigeants d’être justes et aux peuples d’être correctes.
Cher grand-père, dans cette 61ème lettre, je t’informe que la forme républicaine du Mali a disparu. La Constitution malienne n’a plus de gardien. Les Constitutionnalités des faits, des actes et des droits n’ont plus de valeur ni vérification. Personne, pour voir dans les colonnes ce qui est conforme ou pas à la Constitution. On la viole à l’endroit et à l’envers. Ses arrêts n’ont aucune valeur. Pis, aucune forme républicaine n’a de valeur.
Cher grand-père, ce que l’on doit se poser comme question, doit-on réellement brûler le pays aujourd’hui ? Faut-il mettre le feu au seul toit qui nous abrite et qui du Mali, un pays existe aux yeux de tous. Faut-il vraiment faire le pire pour enlever un mal ? Par le fait de ne pas mesurer l’ampleur des faits, nous voilà conduire le Mali vers un total abime.
Cher grand-père, moi je crains le brisement de nouveau de la chaine de commandement militaire, l’effondrement de nos institutions qui maintiennent le pays sans oublier tout ce que nous devrons traverser pour avant de rétablir un nouveau Mali institutionnalisé.
Cher grand-père que Dieu nous montre la fin de cette nouvelle tempête. J’ai espoir car nous avons survécu à bon nombre. Je salue tout le village et aujourd’hui j’envie et regrette de ne pas rester au village. Je parie que là-bas, la lune continue d’éclairer le village et ces 15 millions de Maliens qui se fichent pas mal de la politique mais qui ne veulent que la paix.
En attendant nos prières pour le mardi prochain, cher grand-père, je te souhaite une très bonne semaine. Prions toujours pour l’honorable Soumaïla Cissé et prions car je parie qu’il n’est plus loin. Quelqu’un qui a été perçu dans les bunkers n’est vraiment plus loin. A mardi prochain Inch’Allah !
Lettre de Koureichy