Les soliloques d’Angèle : Jeûner ou pas !

2

La question se pose encore. Est-ce une obligation, une nécessité ? Chacun appréciera selon ses motivations. Le week-end dernier a débuté le ramadan pour les musulmans et demain mercredi débutera le carême pour les chrétiens. Chaque croyant vivra ce temps selon les préceptes propres à son courant religieux. Les juifs aussi pratiquent le jeûne à des moments bien définis comme pour Yom Kippour ou pour le 17 tammouz. Jeûner est une pratique commune aux trois religions monothéistes.

Et ceux qui ne jeûneront pas ? Pas pour des raisons d’âge, de maladie, mais par non-reconnaissance d’une quelconque religion ou simplement par manque de volonté. Ils sont souvent difficilement compris, et encore moins leurs choix. Pour d’autres encore, le jeûne est visible à la maison, et une fois à l’extérieur, se déclarent des maladies imaginaires pour se justifier devant les hommes du fait de se nourrir et de se désaltérer, serait-ce une faiblesse de la chair ? Le jeûne est une pratique qui témoigne de la foi en Dieu, alors on se cache des hommes ou de Dieu ? Dans les deux cas cités, le respect du libre choix s’impose car, je cite Jean Jacques Rousseau « ma liberté s’arrête là où commence celle des autres ».

Avant même que la pratique du jeûne ne soit associée à une religion, depuis l’antiquité, cela existait. Les bienfaits attendus en le pratiquant étaient thérapeutiques et philosophiques. En jeûnant sur une longue durée, on purifie et rééquilibre le corps. Détoxification, perte de poids, et prévient des maladies cardiovasculaires, diabète, cancers, pathologies inflammatoires et même affections neurodégénératives. Les mécanismes métaboliques, cellulaires des périodes de jeûne ont des influences sur le cerveau qui pourraient par la suite améliorer son fonctionnement et le corps entier. De nos jours plusieurs variantes sont connues : le jeûne intermittent, le jeûne sec, le jeûne hydrique, le jeûne de fruits…

Pour l’esprit, le jeûne est un moyen de se libérer de pensées impures, stressantes ; de se détourner des plaisirs de la chair en goûtant les douceurs spirituelles de la sagesse et de la vérité. Le jeûne fortifie spirituellement et augmente l’efficacité des prières. Du temps des anciens prophètes, le jeûne associé à la prière favorisait l’exaucement ; comme exemples décrit dans la Sainte Bible : le jeûne de Daniel et celui d’Esther chez les chrétiens. Et de nos jours cette conviction est un stimulant réel pour les croyants, le jeûne étant systématiquement associé à la prière.

La liberté de la pratiquer ou pas, ne devrait en aucun cas entraîner un jugement du choix de l’autre, Dieu étant le seul juge en matière de foi. Que ceux qui jeûnent et prient le fasse pour leur propre salut selon leur croyance, tout en bénéficiant d’une restauration physique. Que ceux qui jeûnent pour des raisons non religieuses en reçoivent les bénéfices attendus. Tout cela est grâce car c’est parce que nous sommes en vie que nous pouvons le faire. Et la vie c’est Dieu qui la donne. Prions que DIEU agrée et exauce ce temps de dévotion, de privation, de partage et exauce les prières que nous formulerons pour nous, nos familles, nos projets, notre travail et pour notre pays.

Parce que c’est notre Mali.

 

Muriel Jules

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. Voilà un sermon que ne renierait pas l’imam ou le prêtre du coin. Au vrai, chacun fera ce qu’il estime être son devoir, en conscience, sans être influencé par l’opinion ou le regard d’autrui. Chez nous, c’est loin d’être toujours commode…

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!