Les soliloques d’Angèle : De l’orgueil à la fierté

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L’histoire nous a montré que les grands conflits ont souvent été alimentés par l’orgueil tant au niveau individuel que communautaire. Les motivations individuelles nourries par le pouvoir que détient une personne la poussent à l’extrême dans les choix et les prises de décisions qui ne sont pas forcément salutaires.

 David Hume dans son traité sur la nature humaine disait, je cite : Tout ce qui donne une sensation plaisante et qui est relié au moi, excite la passion de l’orgueil. L’orgueil est la source de plusieurs maux dont souffre le monde d’aujourd’hui : colère, mépris, surestime de soi, vanité, dérives autoritaires, tensions politiques, dominations et même la guerre.

Il y a une confusion notable entre l’orgueil et la fierté. Beaucoup verront ou croiront que certaines décisions sont dictées par un sentiment de fierté, d’appartenance alors que cela n’est que pur orgueil ! Oui, la fierté est totalement à l’opposé de l’orgueil. La fierté est un sentiment d’estime de soi ou d’appartenance à une entité, qui trouve sa source dans la joie qui découle d’une action ou d’un fait à succès.

Pour passer de l’orgueil à la fierté, il faudrait savoir utiliser les ressources et le pouvoir que l’on détient pour créer de la valeur pour soi et pour tous. Petite illustration : dans le monde du football, nous entendons et voyons souvent que certains joueurs sont très orgueilleux, suffisants de leurs personnes, de leurs réussites, trop sûrs d’eux. Cependant, ils ont su utiliser leurs talents au service de leur équipe et pour en faire une Dream Team qui a remporté des tournois, des trophées, des titres du national au régional et jusqu’au mondial. C’est beau de voir un pays jubiler de joie car son équipe à remporter la Can, la Coupe du monde ; jubiler de joie parce qu’un de ses athlètes est champion olympique…

Se séparer de son orgueil n’est pas simple quand on est puissant. Quand on détient le savoir on peut être tenté d’écraser l’autre, de montrer son pouvoir, d’ignorer l’autre pour lui faire mal, le détruire. Cependant, l’orgueil peut devenir une force s’il est bien orienté, de sorte à créer un environnement propice au développement, au succès.

S’il est tourné vers la satisfaction de soi-même ou de son entourage immédiat, il peut détruire la fierté, essouffler les aspirations, étouffer les progrès accomplis et détruire les fondements du futur.

Trop d’orgueil peut aussi finir dans l’autodestruction. D’erreur en erreur, de refus d’écouter, de pardonner, de tourner la page, d’avoir comme objectif la satisfaction commune ; on peut se plonger directe dans un environnement d’incompréhension, de stress, d’échecs successifs, et jusqu’à l’isolement.

Il devient utile à ce moment de voir la main tendue, de changer son fusil d’épaule, de s’ouvrir et d’écouter l’autre, de se remettre en question afin de retrouver un chemin plus stable, un nouveau souffle de vie, une nouvelle ferveur, de nouveaux objectifs. Cela vaut individuellement et communautairement.

Il faut savoir reculer pour mieux sauter. Chacun a un moment donné de sa vie en a besoin, quand un trou est devant soi, pour ne pas finir dans les sombres profondeurs. Nous avons reculé stratégiquement, énergétiquement, organisationnellement, financièrement, et dans d’autres domaines, en espérant poser de nouvelles bases pour sauter au loin et créer un sentiment de fierté dans le futur.

Parce que c’est notre Mali.

Muriel Jules

 

 

 

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