Les soliloques d’Angel : L’apathie gagne du terrain

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Partout nous entendons : ça ne va pas, le pays va mal, on s’appauvrit, rien n’est sûr, etc. des plaintes et des plaintes.

Dans les familles, on mange moins bien à cause de la cherté des denrées de base. Au marché, on ne vend plus assez, pour cause les tarifs font que les clients achètent moins, du moins juste l’essentiel. Au travail, les gens sont de plus en plus endettés, et ont beaucoup de difficultés à tenir entre 2 salaires. Les taxis se plaignent que les taxi-motos ont tué leur “business”. Les coûts de soins ne baissent pas pour autant, les prix des médicaments encore moins. Des projets sont lancés puis arrêtés, par exemple le train qui devait relier Bamako à Kayes, plus de nouvelles.

Tout ceci est tellement vrai que les gens tombent dans l’apathie. Nous sommes de plus en plus inertes, plongés dans une passivité, aujourd’hui même les changements annoncés ne sont pas sources d’engouement, ne sont pas des stimuli pour la population, certaines décisions font même l’objet de moqueries ; comme si les esprits étaient ailleurs. Beaucoup sont satisfaits d’arriver à assurer le pain quotidien, découragés de ne pouvoir faire.

Cela s’explique probablement par les attentes qui sont peut-être démesurées. Nous voulons certainement un niveau de changement si haut et si important que tous les actes semblent insignifiants car il y a tant à faire. Mais pour avancer, il faut une multitude de petits pas. Il faut désigner quelqu’un pour chaque projet et la responsabilité de la réussite doit peser.

Nous semblons être dans une tiédeur face au respect et à la mise en œuvre des décisions, arrêtés, lois quand viendra le temps d’évaluer les résultats ? Quand sortirons-nous de cette torpeur pour prendre à bras le corps le changement que nous demandons par des actions réelles, constructives et respectueux des valeurs et des institutions ?

L’exemple actuel, peut-être pas parfait, nous vient de nos amis du Bénin, que beaucoup regardent avec envi. Avez-vous constaté le vent qui y souffle et comment chacun s’approprie le droit de faire rayonner son pays. Depuis quelques mois, sur toutes les plateformes d’information, les réseaux sociaux…, chacun y met du sien pour montrer comment est beau son quartier, son village, sa région, les projets et les investissements pleuvent de partout et des personnes sont désignées, nommées comme responsables pour déployer les stratégies pour l’atteinte des résultats, grande transparence !

Ici, beaucoup cherchent à quitter le pays pour “n” raisons, qui va le construire alors ? Mais tout n’est pas perdu. Il y a encore des personnes de valeur qui font rayonner le nom du Mali, des icônes qui sont de modèles de réussite, nous les connaissons dans le domaine de l’hôtellerie, de l’industrie, de l’agroalimentaire, des banques, des cabinets d’expertises… Il y a aussi beaucoup de talents, de personnalités qui peuvent apporter leur pierre mais qui se retiennent.

Le changement se construit main dans la main depuis la famille, entre collègues, entre amis, dans les cours des écoles, au travail, dans les rencontres et conférences et surtout pas dans les dimanches à Bamako…

Il doit être permanent pour porter des fruits et non par à-coup, à chaque diffusion d’un arrêté, d’une loi. Le changement doit venir de chacun, car l’Etat ne peut être autre que ce que nous en faisons.

Ce n’est pas l’Etat qui jette les sachets d’eau partout, ce n’est pas l’Etat qui expose ses ordures, ce n’est pas l’Etat qui ne respecte pas les règles de sécurité routière, ce n’est pas l’Etat qui accepte les pots de vin, ce n’est pas l’Etat qui détourne les biens publics, c’est nous les individus, qui la composons. Nous serons le changement si nous le décidons.

Parce que c’est notre Mali.

Muriel Jules

 

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