La crise franco-malienne ouverte sous l’actuelle transition, est l’occasion pour certains individus y compris des cadres, ou groupes d’individus de revendiquer l’abandon du français au profit des langues nationale en nombre considérable chez nous. Pour les enfants nés sous l’ère démocratique une telle revendication porte le cachet du nouveau mais pour les générations passées cette équation est aussi vieille que la République du Mali elle-même.
Sous l’USRDA, la réforme de septembre 1962 avait déjà abordé cette problématique mais avait renoncé à y apporter des réponses claires en raison des difficultés d’application sur toute l’étendue du territoire national. Depuis, la question est récurrente dans les cercles d’intellectuels tantôt par snobisme chez les uns, tantôt par nationalisme chez les autres, la plupart des partisans étant incapables de tenir une bonne dictée dans leur propre langue nationale. Le problème des langues nationales est donc un vieux sujet au Mali et tous les régimes politiques qui se sont succédé dans ce pays l’ont évoqué sans parvenir à y trouver une solution convenable.
Mais depuis le 2è putsch dirigé conte le colonel Bah N’Daw jugé trop proche de la France et soupçonné de signer des accords militaires avec cette puissance impérialiste, la haine contre ce pays et sa langue ne cesse de s’amplifier par le fait des populistes qui font porter à l’ancienne tutelle coloniale la responsabilité de tous les maux du pays. Il est vrai que le gouvernement d’Emmanuel Macron est coupable de beaucoup de coups bas au Mali et que ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense n’ont pas su expliquer clairement. La France et sa langue furent donc mises au banc des accusés par le peuple du Mali.
La particularité de cette situation est que l’opprobre jetée sur la France et sa langue est portée par des déscolarisés qui considèrent que leur ruine scolaire et sociale est imputable à la langue française, pivot de l’enseignement colonial et même néocolonial des anciennes colonies françaises.
Les partisans intellectuels des langues nationales prennent souvent comme exemple la Chine et le Japon pour étayer leurs thèses sur l’utilisation des langues nationales ; c’est oublier que les situations ne sont pas comparables dans la mesure où ces pays asiatiques sont de vieilles terres d’écriture avant l’invention de l’imprimerie par Guttenberg au XVIè siècle en Europe occidentale.
Il ne faut pas confondre serviette et torchon car entre une politique menée par un pays souvent contre le gré de son peuple et l’utilisation qu’on peut faire de sa langue, il y a un grand fossé. Il ne faut pas non plus se leurrer et proclamer du haut d’une tribune l’abandon du français au profit des langues nationales qui dans bien des cas manquent d’alphabet et de règles grammaticales. La Guinée de Sékou Touré l’a fait et l’on sait dans quel abîme cette politique ultra nationaliste a plongé ce pays.
La pression de la rue et des populistes ne doit pas pousser des dirigeants à prendre des mesures contre productives comme ce fut le cas de la Côte d’Ivoire en 2011 lors de la chute de Laurent Gbagbo qui obéit aveuglément aux soldats de le rue, créant ainsi les conditions de son thermidor.
Facoh Donki Diarra
(écrivain)
Je suis sidéré par le vide de cet article et l’ignorance de l’auteur et surtout son incapacité à raisonner.
“La crise franco-malienne ouverte sous l’actuelle transition, est l’occasion pour certains individus y compris des cadres, ou groupes d’individus de revendiquer l’abandon du français au profit des langues nationale en nombre considérable chez nous”.
Encore une fois le Mali n’est pas le seul pays à avoir plusieurs langues. Il faut le dire et le répéter car certains semblent ignorer ce fait d’évidence tant nous avons été décérébrés par les Français qui nous ont fait croire que nous sommes dans une situation unique en tant que peuples et que nous ne ressemblons en rien aux autres peuples de la Terre. Or, LA QUASI-TOTALITE DES PAYS DU MONDE SONT MULTIETHNIQUES ET PLURILINGUES: 700 langues différentes en Indonésie; plus de 250 langues différentes en Chine; 2.000 (oui, deux mille) ethnies et tribus en Inde, des centaines de langues différentes; 70 langues nationales au Pakistan, toutes enseignées; Trois langues pour la seule petite Bosnie-Herzégovine de moins de trois millions d’habitants. Partout, sur tous les continents, y compris en Europe de l’Est ou de l’Ouest, plusieurs ethnies et langues cohabitent au sein d’un même pays, y compris des pays que nous connaissons tous et qui ne nous viennent pourtant pas à l’esprit quand nous évoquons la pluralité des langues, juste parce que ce sont des pays européens : la Suisse (plusieurs ethnies, quatre langues) ; la Belgique (3 langues officielles) ; la petite Albanie (5 ethnies et langues) ; La France (Basques, Bretons, Alsaciens, Corses, Occitans, Catalans,etc., tous des ethnies différentes et parlent des langues différentes). Etc. Etc. Je ne sais pas qui nous a fait croire que nous sommes les seuls à avoir des ethnies et plusieurs langues dans nos pays. Il n’y a pas qu’en Afrique qu’il y a des ethnies différentes et des langues différentes. C’est le cas de presque tous les pays du monde. Pourtant, DANS TOUS CES PAYS, JE DIS BIEN, DANS TOUS CES PAYS, ON ENSEIGNE LEURS LANGUES MATERNELLES AUX ENFANTS. IL N’Y A PAS DE PAYS AU MONDE, AUTRE QU’AFRICAIN, OU ON N’ENSEIGNE PAS D’ABORD LEURS LANGUES MATERNELLES AUX ENFANTS CAR LA LANGUE EST L’ESSENCE MEME DE L’IDENTITE. SANS LANGUE, PAS D’IDENTITE PROPRE. La pluralité linguistique n’est plus un problème dès lors que chaque communauté linguistique est chargée, au niveau de sa région, de s’organiser pour enseigner sa langue à ses enfants, au moins jusqu’à la fin du cycle fondamental. C’EST CE QUE FONT TOUS LES PAYS DU MONDE.
“Pour les enfants nés sous l’ère démocratique une telle revendication porte le cachet du nouveau mais pour les générations passées cette équation est aussi vieille que la République du Mali elle-même”.
La question est la suivante: bien que vielle, cette équation a-t-elle été résolue? Est-ce parce qu’elle est vielle qu’elle a cessé de se poser?
“Sous l’USRDA, la réforme de septembre 1962 avait déjà abordé cette problématique mais avait renoncé à y apporter des réponses claires en raison des difficultés d’application sur toute l’étendue du territoire national”.
Faut-il qu’un problème ne soit pas difficile pour que nous essayions de lui apporter une solution? Quelle est l’entreprise au monde qui ne présente pas de difficultés? Faut-il toujours dire “C’est difficile, abandonnons” ? Tout problème présente des défis et des difficultés. S’il n’y a avait pas de défis et des difficultés, on ne parlerait pas de problème.
« Mais depuis le 2è putsch dirigé conte le colonel Bah N’Daw jugé trop proche de la France et soupçonné de signer des accords militaires avec cette puissance impérialiste, la haine contre ce pays et sa langue ne cesse de s’amplifier par le fait des populistes qui font porter à l’ancienne tutelle coloniale la responsabilité de tous les maux du pays ».
Nationalisme, populisme, haine, etc., vous ne voyez que du négatif chez ceux qui évoquent ce problème. Il n’y a donc personne parmi eux qui est tout simplement désireux de résoudre un problème vital auquel nous sommes confrontés ? A savoir que si nous ne transmettons pas nos langues maternelles à nos enfants elles finiront par mourir, car une langue qui n’a plus de locuteurs cesse d’exister. Il ne faut pas se gargarise de ces mots creux (populisme, nationalisme…) avec lesquels tous ceux qui n’ont aucun argument tentent de disqualifier leurs interlocuteurs pour ne pas se donner la peine d’examiner les problèmes posés. Or, le premier problème posé est un problème vital pour notre survie culturelle : à savoir que si nous n’enseignons pas, si nous ne transmettons pas nos langues à nos enfants, elles finiront par mourir et nos cultures avec.
« La particularité de cette situation est que l’opprobre jetée sur la France et sa langue est portée par des déscolarisés qui considèrent que leur ruine scolaire et sociale est imputable à la langue française, pivot de l’enseignement colonial et même néocolonial des anciennes colonies françaises ».
Je suis contre l’enseignement monolingue et exclusif du français au détriment de nos langues maternelles. Je pense que nos langues maternelles doivent être enseignées. Et pourtant, je ne suis ni déscolarisé, ni mauvais en français. J’ai tous les diplômes qu’il est possible d’obtenir à l’Université et je crois que nous sommes des milliers en Afrique à être dans ce cas tout en demandant que nos langues soient enseignées à nos enfants. Je n’ai aucune haine et aucune rancune contre qui que ce soit, fussent-ils les Français. Pourtant, je suis pour l’abandon de l’enseignement monolingue et exclusiviste du français parce que ce système tue nos langues et nos cultures.
« Les partisans intellectuels des langues nationales prennent souvent comme exemple la Chine et le Japon pour étayer leurs thèses sur l’utilisation des langues nationales ; c’est oublier que les situations ne sont pas comparables dans la mesure où ces pays asiatiques sont de vieilles terres d’écriture avant l’invention de l’imprimerie par Guttenberg au XVIè siècle en Europe occidentale ».
C’est vraiment le plus mauvais des arguments. Tous les gens qui vont à l’école, n’y vont-ils pas pour apprendre quelque chose qu’ils ignoraient, un alphabet, une écriture qui est nouvelle pour eux ? Il y a des milliers de peuples à travers le monde qui n’avaient pas d’écriture. Ce n’est pas spécifique à l’Afrique et aujourd’hui dans tous ces pays les gens vont à l’école et apprennent à écrire. A-t-on besoin d’une tradition d’écriture pour apprendre à lire et à écrire ?
Et surtout, vous croyez que nous en Afrique, on ignorait l’écriture ? Cela fait des siècles et des siècles que les gens savent lire et écrire dans ce pays, le Mali. Cela fait des siècles que les ancêtres des Maliens ont écrit toutes sortes de traités, toutes sortes de livres, y compris dans leur propre langue avec l’alphabet arabe (ajjami). Cette situation n’est guère différente de celle de nombreuses autres populations des pays asiatiques qui ont aussi emprunté des écritures inventées ailleurs (y compris l’alphabet européen, même dans le mandarin en Chine) pour transcrire leur propres langues et en vérité, l’alphabet, emprunté ou non, n’a absolument aucune importance. Il y a en Asie des milliers de tribus et d’ethnies avec leurs langues différentes qui n’avaient pas d’écriture propre. Donc il est faux de croire que les Maliens ou les Africains en général ne connaissaient pas l’écriture. Les Maliens et les Africains connaissaient l’écriture de la même façon que des milliers d’autres peuples à travers le monde qui ont aussi emprunté leur alphabet. L’alphabet français est emprunté au latin et les Français n’ont pas connu l’écriture, ni l’école avant nous. Il y a avait des milliers d’écoles dans des milliers de villages maliens avant l’arrivée des Français. Ce n’est pas parce que ces écoles n’étaient pas organisées comme les écoles modernes d’aujourd’hui qu’il faut penser que ce n’étaient pas des écoles. C’étaient des écoles comme toute autre école avec des écoliers, des maîtres et des livres. Les Français (Qui appartenaient à plusieurs ethnies différentes (Celtes, tribus germaniques, Bretons, Wisigoths, Francs, etc.) ont emprunté leur alphabet au latin). Il n’a pas été inventé par les Français. Nous ne sommes pas les seuls peuples dans cette situation. C’est le cas de la plupart des pays du monde. Donc, nous pouvons utiliser l’alphabet européen comme d’autres alphabets si nous le voulons pour transcrire nos langues. Nous pouvons aussi inventer un ou des alphabets si nous le voulons. Cela ne présente aucune difficulté. De nombreux amateurs à travers le monde s’amusent à inventer des alphabets et même des langues nouvelles. Ce n’est donc pas la partie la plus difficile du problème. L’important est que nos langues soient enseignées.
« La Guinée de Sékou Touré l’a fait et l’on sait dans quel abîme cette politique ultra nationaliste a plongé ce pays ».
Est-ce la politique des langues qui a plongé la Guinée dans l’abîme, si abîme il y a eu ? Quel rapport entre la politique des langues et le fait que la Guinée soit tombée dans l’abîme, si elle y est jamais tombée plus qu’ailleurs ? Et d’ailleurs, la Guinée est-elle le dernier d’Afrique (du fait de la politique des langues ?). C’est le Niger qui est le dernier pays d’Afrique en termes d’indice de développement humain et pourtant le Niger n’a jamais mené cette politique. En vérité, vous ne savez rien de la politique des langues en Guinée. Vous racontez ce qui vous vient en tête, c’est tout.
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Cette terre appelée aujourd’hui Mali a connu la COLONISATION combattue par les premiers lettrés formés par le colonisateur.
Ce combat contre la colonisation a abouti à la fin des années 1950 par l’indépendance aux territoires morcelés par le colonisateur.
Ce qu’on a appelé la BALKANISATION de l’Afrique est en fait le début d’une nouvelle forme de colonisation qu’on a appelé la NÉO-COLONIALISATION de l’Afrique.
BALKANISER signifie diviser pour régner.
Le Mali tel que tracé par le colonisateur est le produit de la NÉO-COLONIALISATION de l’Afrique.
Être fier d’être malien,c’est prôner la NÉO-COLONIALISATION de l’Afrique.
Ce qui signifie que le premier pas à poser pour lutter contre le NÉO-COLONIALISME FRANÇAIS,c’est cesser d’être malien.
Le malien,tout comme les autres citoyens des territoires balkanisés,est le pion par lequel la NÉO-COLONIALISATION se fortifie.
Il faut commencer par avoir la nausée d’être malien pour avoir les dispositions mentales de rejeter la NÉO-COLONIALISATION de l’Afrique.
Il faut avoir les prédispositions de se placer dans le cadre de l’Afrique pour tracer les premiers signes de la lutte contre le NÉO-COLONIALISME FRANÇAIS.
Il est plus une IDÉOLOGIE POLITIQUE qu’une politique gouvernementale.
Compris ainsi,on cesse de s’en prendre au gouvernement de la france,à ses dirigeants,à sa langue car c’est l’IDÉOLOGIE QU’ON COMBAT,pas la France.
Cette IDÉOLOGIE est maintenue par la BALKANISATION DE L’AFRIQUE,pas par les tenants du pouvoir en France comme on a tendance à le faire croire.
Donc la meilleure manière de lutter contre le NÉO-COLONIALISME FRANÇAIS,ce n’est pas de favoriser nos langues en rejetant le français,mais de favoriser L’UNITÉ DE L’AFRIQUE.
Des hommes politiques qui ont compris ainsi ne s’attaquent jamais aux dirigeants français ou à sa langue,mais agissent pour poser les briques de la construction de l’UNITÉ DE L’AFRIQUE.
Nos jeunes doivent multiplier les associations panafricaines destinées à façonner l’opinion publique pour la réalisation de l’UNITÉ DE L’AFRIQUE.
C’est plus util car il ne s’agit pas de s’attaquer à un pays,mais de lutter contre une IDÉOLOGIE au service de l’Etat français.
Nelson Mandela n’a pas combattu les blancs sud africains,mais l’ APPARTEID qui est une idéologie politique défendue politiquement par certains hommes politiques blancs.
C’est pourquoi il a pu mettre en place une nation arcantielle.
Lutter contre la France,se débarrasser de sa langue,c’est comme lutter contre les blancs sud africains.
Ça mène à exercer le pouvoir contre les intérêts de la population comme on l’a constaté avec tous les pays qui ont eu à rejeter la France.
La politique sans la réalité du terrain,c’est du populisme qui consiste à prôner ce qui est inapplicable.
La réalité du terrain aujourd’hui pour les maliens,c’est la position géo-politique de la France sur la planète terre.
Elle a ses intérêts dans la BALKANISATION de ses territoires colonisés.
Son influence sur ces territoires balkanisé fonde sa puissance géopolitique.
Ce qui signifie qu’entre les frontières héritées de la colonisation aucun homme politique ne peut affronter et gagner contre la France.
Il y a t’il un homme politique qui a gagné contre la France depuis 1960?
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