Les humeurs de Facoh : Les héritiers de la faillite

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Le samedi 4 avril 2022, au CIBC de Bamako, le parti politique Adéma-PASJ invita à une rencontre mémorable, tous les acteurs du Mouvement démocratique qui mit fin au régime despotique de GMT en mars 1991.

Il faut reconnaître au CE de ce parti un courage de Pyrrhus pour avoir tenté une telle aventure après 10 ans de règne sans partage et au moins environ 20 ans d’accompagnement avec les résultats mitigés que l’on sait.

Rien n’obligeait les responsables actuels du parti à le faire, le pays n’étant pas un régime de parti unique constitutionnel ou de démocratie populaire où la critique et l’autocritique s’imposaient après un temps d’exercice du pouvoir politique. L’exercice cependant ne consista pas à faire un bilan de l’œuvre démocratique en plus de 30 ans, mais plutôt de se regarder en chiens de faïence en vue des efforts à fournir pour rebondir dans l’arène politique.

Serge Gainsbourg et Jane Birkin, vedettes de la chanson française dans les années 1968-1970, avaient tiré de leur cervelle une chanson intitulée « Je t’aime… moi non plus », tellement provocante et contraire aux mœurs du pays que le gouvernement du Général De Gaulle, un moment, avait songé à l’interdire.

Selon les comptes rendus de la presse, le président du Cnas- Faso-hèrè, l’ancien Premier ministre de la Transition d’ATT, Zoumana Sacko, fut le premier à ouvrir le feu en accusant l’Adéma de soutenir les putschistes du CNSP et de participer aux ANR décidées par Choguel K. Maïga. Les responsables de l’Adéma, apparemment accusèrent le coup en songeant sans doute que ce n’était pas à eux de répondre à la provocation et que sans doute les participants apprécieraient. La plupart des partis politiques présents apportèrent leurs contributions, mais on aura noté la sortie du représentant du Cnid-Association qui se lança dans une longue autoglorification visant à faire valoir que ce fut ce mouvement qui le premier ouvrit des trous dans le système défensif de GMT.

La participation du Cnid en tant que parti politique aux divers gouvernements d’ATT et d’IBK, avec en prime les résultats désastreux que l’on sait, fut volontairement mise sous le boisseau.

Si des critiques plurent sur les dysfonctionnements du régime démocratique de 1991 à 2020, de façon consciente ou inconsciente, on évita de parler des choix des chefs du gouvernement des 1ers gouvernements de l’ère démocratique qui se font toujours en dehors des règles démocratiques. La plupart des participants ayant eu leurs parts de responsabilité dans la déroute économique de cette époque, les questions des marchés publics, de ristournes dans les transactions financières furent escamotées pout ne pas aboutir à une foire d’empoigne.

L’image de J. Staline planait cependant sur la salle et comme dans les démocraties populaires d’Europe de l’Est de ces temps-là, il valait mieux regarder d’abord dans la direction de Koulouba avant de s’exprimer. Néanmoins si l’évènement passa inaperçu, ce fut en raison de l’opprobre injuste imposée à la classe politique par les populistes et les chauvinistes à petit poil qui nous poussent lentement dans les bras de l’aventure militaire.

 

Facoh Donki Diarra

écrivain

 

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