Les humeurs de Facoh : Le désarroi de la classe politique

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L’ancien président français, feu François Mitterrand, avait mis en garde les socialistes de son camp contre l’imprudence politique qui conduit fatalement à la perte du pouvoir. Dans le même discours, il avait martelé à ses camarades du PS rénové après le congrès d’Epinay de 1971, qu’il était plus facile de conquérir le pouvoir politique que de le garder, en s’appuyant sur une saine gestion des affaires publiques et sur une meilleure distribution de la justice. Il savait de quoi il parlait pour avoir mis plus d’un quart de siècle à combattre les régimes politiques de droite avant de parvenir au sommet de l’Etat en 1981.

Le Mouvement démocratique du Mali, après avoir hérité du pouvoir politique dans le sang et les larmes, le géra avec une approche plus voisine de la course de fond aux richesses que du réalisme politique qui recommandait d’associer le peuple à la gestion du régime. D’autant que ce même peuple avait servi de marchepied vers le sommet de l’Etat et avait payé le prix le plus cher à l’avènement de la démocratie. De manière inopportune d’ailleurs, le système mis en place par les bénéficiaires des luttes contre la dictature, ressembla à un jeu politique de façade où les fondamentaux de la démocratie furent oubliés au profit des écarts qui ne profitent qu’à une minorité.

Les détournements de deniers publics, la corruption et les surfacturations avec la complicité de la direction des marchés publics faisaient vivre non l’Etat, mais l’élite politique. Les milliardaires de la démocratie dont tout le monde savait d’où provenait leur fortune, au lieu de constituer une honte nationale, furent au contraire montrés comme des héros et des exemples de patriotes bon teint.

En fin de compte, les prétoriens que tout le monde considérait comme des apolitiques, comprirent qu’il y avait tromperie sur la marchandise démocratique et décidèrent contre l’avis de la Cédéao et de la communauté internationale, pour lesquelles le putsch militaire était condamnable au plus haut point, d’intervenir dans le champ politique, quitte à se montrer impopulaires.

Les partis politiques en voie de décomposition totale ou partielle en sont maintenait à se demander comment sortir de cette impasse dans laquelle l’inculture politique les y a poussés. Ils ont du pain sur la planche pour balayer tous les griefs accumulés contre eux et démontrer au peuple rancunier qu’ils peuvent revenir avec du sang neuf. La popularité des soldats est maintenant telle que réclamer leur départ équivaut à une provocation.

L’échec des Cent jours de Napoléon Bonaparte, grand Empereur des Français dans la première moitié du XIXe siècle, avec des débris de sa grande armée, contre la restauration de Louis XVIII, donne à penser qu’en politique, le retour tout au moins en la forme, est toujours périlleuse.

Facoh Donki Diarra

Écrivain

 

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1 commentaire

  1. Le PS(parti Socialiste)est un parti politique étiqueté GAUCHE.
    Le MOUVEMENT DÉMOCRATIQUE n’est pas un parti politique,mais un assemblage d’associations politiques,de sociétés civiles qui ont œuvré à l’avènement de la démocratie en affrontant la dictature militaire.
    La dictature militaire incarnée par le GÉNÉRAL MOUSSA TRAORÉ est écartée par une mobilisation populaire baignée dans le sang.
    Des proches du dictateur,à la tête desquels son chef de la garde présidentielle le lieutenant colonel AMADOU TOUMANI TOURÉ,ont décidé de mettre fin aux bains de sang en écartant le dictateur de la présidence de la République.
    Une transition, composée des associations politiques,des sociétés civiles et des chefs militaires qui ont écarté le dictateur sanguinaire,a permis de mettre en place une nouvelle loi fondamentale,organisée des élections afin que les REPRÉSENTANTS DU PEUPLE soient installés au sommet de l’Etat.
    Au bout d’une compétition électorale un parti politique,PASJ,remporte les élections législatives.
    Son candidat aux élections présidentielles,ALPHA OUMAR KONARÉ,devient président de la République après deux tours.
    Le PS est l’équivalent du PASJ,non du mouvement démocratique.
    C’EST L’ADEMA PASJ QUI A GAGNÉ LES ÉLECTIONS,NON LE MOUVEMENT DÉMOCRATIQUE.
    Certaines figures du mouvement démocratique,les plus emblématiques,ont animé l’opposition contre ALPHA OUMAR KONARE.
    Si c’est le MOUVEMENT DÉMOCRATIQUE qui a succédé à MOUSSA TRAORÉ,ça signifie que ces figures emblématiques parmi lesquels MOUNTAGA TALL,OUMAR MARIKO,MOHAMED LAMINE TRAORÉ,DEMBA TRAORÉ ne sont pas du MOUVEMENT DÉMOCRATIQUE.
    “Le mouvement démocratique n’a pas hérité du pouvoir politique dans le sang”,mais a géré la transition avec brio avec les proches du dictateur.
    À partir du 8 juin 1992,les REPRÉSENTANTS DU PEUPLE MALIEN ÉLUS ont géré le Mali jusqu’au COUP D’ETAT contre un des élus, AMADOU TOUMANI TOURÉ, le 22 mars 2012.
    C’EST LE PEUPLE MALIEN QUI A GÉRÉ LE MALI À TRAVERS SES REPRÉSENTANTS PENDANT VINT DEUX ANS,NON TRENTE ANS.
    Confondre le MOUVEMENT DÉMOCRATIQUE aux partis politiques et personnalités politiques qui ont géré le mali,c’est accepter la manipulation des héritiers de MOUSSA TRAORÉ qui n’ont pas digéré la chute de la dictature militaire.
    Proclamer que le MOUVEMENT DÉMOCRATIQUE a échoué,c’est espérer RÉHABILITER le dictateur.
    N’ayant pas de bilan économique à présenter aux maliens,on profite de l’insécurité imposée à notre pays à partir de janvier 2012 pour louer l’armée malienne de MOUSSA TRAORÉ humiliée pendant la guerre contre le voisin du Burkina et incapable de maîtriser un groupuscule de rebelles,pour lancer des contre-vérités parmi lesquelles que les successeurs du dictateur ont détruit l’outil de défense sans apporter aucune preuve.
    C’EST CETTE CONTRE-VÉRITÉ HONTEUSE QUI POUSSE AUX ACHATS D’ARMES CAR CONVAINCUS QUE C’EST LA PERTE DU POUVOIR LE 26 MARS 1991 QUI A MIS NOTRE PAYS DANS CETTE SITUATION.
    On ne veut pas entendre que le MOUVEMENT DÉMOCRATIQUE a passé le témoin aux REPRÉSENTANTS DU PEUPLE MALIEN à partir du 8 juin 1992,que depuis cette date c’est le PEUPLE MALIEN qui exerce le pouvoir à travers ses représentants.
    Dire que le peuple “a servi de marche pied vers le sommet de l’Etat”,c’est avouer son appartenance aux supporters de la dictature militaire.
    Le MOUVEMENT DÉMOCRATIQUE n’a pas gardé le pouvoir comme tentent de faire les COLONELS,comme l’ont fait les putschistes en 2013 en manipulant le peuple pour imposer leur candidat IBK,mais organiser des élections sincères et transparentes ponctuées de débats politiques,surtout au deuxième tour des élections présidentielles entre ALPHA OUMAR KONARE et TIOULÉ MAMADOU KONATÉ.
    Contrairement aux élections présidentielles de 2013,aucun candidat n’a été harcelé pour imposer un candidat choisi.
    Pas de campagne dans les camps militaires contre un favori pour un candidat choisi.
    Pas de campagne dans les mosquées,en violation du code électoral pour imposer un candidat choisi.
    DEPUIS LE COUP D’ETAT DU 22 MARS 2012 CONTRE LA DÉMOCRATIE,LE PEUPLE MALIEN N’EXERCE PLUS LE POUVOIR.
    On a empêché le peuple malien d’élire ses représentants en imposant ceux des putschistes qui ont fini par dégager leur candidat en 2020 trois ans avant la fin de son mandat pour empêcher un mouvement populaire de remettre le pouvoir aux représentants du peuple comme en 1992.
    Des manipulations sont actuellement en cours pour imposer des candidats contre les représentants du peuple.
    On ose parler de la popularité des soldats pendant que des villages sont attaqués,des troupeaux emportés…
    Une confiscation du pouvoir est en cours sans savoir comment y procéder car organiser les élections signifie perdre le pouvoir conscients que la manipulation ne marche pas face à une réalité cachée.
    Un autre IBK révèlé par ALPHA OUMAR KONARÉ,mais adopté par les thuriféraires du dictateur après son abandon par son mentor n’existe plus pour l’opposer aux démocrates afin de faciliter la manipulation de la population.
    C’est le hara kiri osant même affronter la communauté internationale,imposer un embargo économique au peuple malien.
    Tout ça pour ne pas passer le pouvoir aux représentants du peuple qu’on sait plus nombreux parmi les adversaires politiques qui se sont mobilisés contre le dictateur.
    Tout montre que les représentants du peuple vont être élus après un autre bain de sang.
    Les signes sont visibles!!!

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