Le Docteur Gangle Le vieux Ganglè parle du réaménagement du gouvernement de transition au Mali

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Také : Le 22 juin 2013, le Premier ministre Django Sissoko a procédé à un réaménagement gouvernemental qui a fait couler beaucoup d’encres et de salives. Plusieurs journaux ont évoqué la prétendue ‘’note du FMI’’ qui justifierait, selon eux, l’éjection de Tiénan Coulibaly du ministère de la finance. Qu’est-ce qui se cache derrière cette action?

 

 

Ganglè : Les permutations de postes ministériels improvisées le 22 juin dernier ont surpris tous les Maliens. Le cas de l’ancien ministre des finances Tiénan Coulibaly a surtout suscité beaucoup de questions. Comme une rétrogradation, celui-ci se trouve maintenant au ministère de l’industrie et du commerce. Mamadou Namory Traoré aussi a quitté la fonction publique pour s’occuper de l’action humanitaire. Ces deux exemples illustrent la volonté de nos plus hautes autorités à casser l’élan des ministres qui luttent contre les mauvaises pratiques. Ce réaménagement, réajustement ou permutation, vous-pouvez l’appeler comme vous voulez, n’est ni plus ni moins qu’un règlement de compte qui était en vue depuis longtemps.

 

 

Le désaccord entre Tiénan et Django avait dépassé les bornes. Cette divergence de vue s’expliquerait par le fait que le premier avait une très belle image, il maitrisait son domaine et évoluait dans la transparence. À titre d’exemple, si le ministre Coulibaly n’avait pas parlé, personne n’aurait rien su concernant les fonds mobilisés par le Comité de régulation des télécommunications (CRT). Une partie de cette grosse somme a été, semble-t-il, détournée à l’occasion des achats de véhicules destinés à l’armée et à la primature.

 

 

Si Choguel Kokala Maïga (du parti MPR) directeur du CRT n’était pas propre dans cette affaire que pouvait-on en dire à propos de Django? D’ailleurs, les explications données par Tiénan Coulibaly sur cette nébuleuse furent gênantes au plus haut sommet de l’Etat malien. Le Premier ministre était également déconcerté puisqu’il se voyait dans l’ombre de Tiénan. En fait l’ancien ministre des finances n’aimerait pas l’occultisme avec lequel, et tout le monde le sait, nos autorités gèrent les affaires publiques.

 

 

C’est ainsi qu’au cours d’une interpellation à l’Assemblée nationale Tiénan a tenté d’éclaircir un point. Il a lâché ceci : «Contrairement à ce qui se dit, personne ne va renverser la sauce de personne entre Django Sissoko et moi. Il est le chef du gouvernement et je suis un de ses ministres.» Mais cette humilité n’a pas permis à Tiénan d’échapper à la hargne de son chef, Django, le pistolero.

Ce qu’il faut retenir c’est que le ministre des finances aurait été sacrifié sur l’autel au nom de l’égoïsme, de la jalousie et de la corruption. Un point et c’est tout ! Autrement dit, son seul tort est qu’il a eu la confiance des gens parce qu’il s’est montré capable d’accomplir convenablement ses missions. Le fait qu’il communique fut aussi perçu comme une menace par certains loups. Il fallait l’enlever coûte que coûte de la commande des finances du pays qui lui a donné une renommée auprès de la population. Celle-ci pense que c’est Tiénan qui était l’artisan de la stabilité et de la transparence du gouvernement de transition.

 

 

D’autre part, il convient de rappeler que Mamadou Namory a fait des gags au ministère de la fonction publique. Avec l’affaire des travailleurs radiés (qui ont par la suite gagné le procès contre l’Etat), on devait le remercier. Cet homme qui n’analyserait pas ses actes avant de les poser, peut-il gérer la finance publique de notre Maliba? Quelques jours après son arrivée dans son nouveau département, il fallait voir Mamadou Namory à la télé affirmant avoir ordonné une opération d’envoi des vivres à Kidal. On ne sait pas s’il s’agit de satisfaire une demande du MNLA qui reste toujours maitre des lieux même avec la présence de la MINUSMA. Quoi qu’il en soit les dons sont en train de pourrir dans les magasins de l’OPAM. Il faut vite les offrir aux nécessiteux.

 

 

Bref, selon moi Ganglè, le réaménagement du gouvernement le 22 juin 2013 est lié à un scandale. Cela m’amène à poser trois questions. Pourquoi nos responsables emploient-ils les mots «Négociation et Réconciliation» alors qu’eux-mêmes s’entredéchirent pour des vétilles? Pourquoi Django Sissoko et Tiénan Coulibaly (deux vieilles personnes) se sont-ils livrés à des règlements de compte? Oseront-ils donner des conseils aux nouvelles générations? Také ferme ton appareil, on se verra la semaine prochaine, plaise à Dieu.

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