Také : Présentement de nombreux compatriotes sont excédés par les divers maux qui minent leur pays. Ce fait est-il une fatalité?
Ganglè : Cette transition est la pire période que le Mali n’avait jamais connue. Entre 2012 et 2013, les Maliens ont été confrontés à toutes sortes de problèmes. Qui pouvait imaginer que ce grand pays allait devenir une passoire où des bandits viennent y imposer leurs lois? À preuve jusqu’à présent, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) est déterminé à tenir tête aux autorités qui ne disent pas la vérité sur ce qui se passe réellement sur le terrain.
Partout au monde, on parle du Mali comme un pays qui n’a pas son destin en main. En sus de cette humiliation, nos compatriotes s’écroulent sous le poids des tonnes de souffrances, s’appauvrissent de façon fulgurante et les prix des denrées de première nécessité augmentent du jour au lendemain. Les responsables des sociétés de distribution d’électricité et d’eau se moquent des citoyens. Pendant ce temps, les conseillers de Souraka Mahamé lui recommandent de pérenniser ‘’l’état d’urgence’’.
Parce que l’instauration de cette mesure fait son affaire en permettant de transformer son pouvoir intérimaire en monarchie. Finalement, le peuple n’existe que de nom. La faim, la soif, l’insécurité, l’avenir incertain et tant d’autres maux sont devenus les compagnons inséparables de la majorité de Maliens. Qui tire profit de cette situation?
Moi Ganglè, j’ai honte d’être Malien et d’ailleurs je suis Soudanais. La vérité c’est que notre pays a longtemps été trahi par ses propres fils qui ont enterré les valeurs morales et patriotiques. C’est pourquoi nous en sommes là! La corruption et le mensonge ne gênent plus et dans les familles ‘’C’est chacun pour soit, Dieu pour tous’’ comme on le dit habituellement. Très souvent c’est le sauve qui peu et avec la pauvreté il n’y a plus d’autorité parentale.
L’éducation est sur le point de s’effacer de nos pratiques et coutumes tout comme le respect des épouses à l’égard de leurs époux. Certains croyaient que ces lacunes pourraient être corrigées pendant la transition. Que ces derniers se détrompent car ce que nous voyons indique qu’on s’engouffre davantage. Des cadres sont devenus méconnaissables autrement dit, leurs actes et comportements nous donnent envie de poser la question s’ils sont de vrais fils de ce pays.
En somme, le Mali était dans un trou de 10 mètres causé par une démocratie ratée. Le pouvoir transitoire est en train de l’amener à 40 mètres en seulement quelques mois. Také, ferme ton appareil, on se verra la semaine prochaine plaise à Dieu.