Le Docteur Ganglè Le vieux Ganglè analyse la situation du Mali du 22 mars 2012 à ce jour.

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Také : Suite au coup d’état du 22 mars 2012, le Mali s’est effondré comme un château de cartes. Ce fait triste s’est illustré par l’occupation de trois régions du nord, la destruction d’une partie du patrimoine culturel national répertorié également par l’UNESCO, les sanctions internationales ainsi que la crise politique et institutionnelle qui n’est pas encore finie. Ce renversement de régime a servi à quoi?

Ganglè : Du 22 mars 2012 à ce jour, le Mali a connu toutes sortes de difficultés et dans tous les domaines. La première et seule grande action de nos leaders politiques a consisté à diviser le pays entre pro et anti coup d’état. En réalité, chacun se bat pour ses intérêts. C’est pourquoi on vient de boucler dix ans de silence politique durant lesquels on a brouté copieusement dans la caisse de l’état notamment avec le fuyard Sony ATT. Nos apprentis politiciens ont mis les autres crises à côté parce qu’elles ne les intéressent pas.

Ce désintérêt face aux problèmes de la nation a fait que la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a pris dès le 27 mars 2012 des sanctions contre le Mali. Faut-il signaler au passage que cette institution n’avait jamais auparavant envisagé de telles mesures à l’encontre d’un pays.

Les islamo-terroristes en ont profité pour occuper Kidal le 30 mars et Gao le jour suivant. Tombouctou est tombé entre leurs mains le 1er avril et le 06 avril lorsque le Comité national du redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE) signait l’accord cadre avec la CEDEAO, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a proclamé l’état de l’Azawad.

Comme si cela ne suffisait pas, les 14 et 15 avril 2012 nos leaders politiques se sont livrés à l’humiliation à Ouagadougou en affichant leur mésentente aux yeux du monde. Au même moment, en Mauritanie les représentants du MNLA ont réservé à Tiéblé Dramé, émissaire de Dioncounda Traoré président de la république par intérim, ce que les enfants appellent un «drap complet».

Le malheureux président du Parena qui a aussi échoué à Madagascar voulait négocier avec le groupe armé. Mais les hommes de Bilal AG Acharif lui ont dit que rien ne leur ferait renoncer à la création de leur état. Ces derniers se sont réjouis de voir le Mali affaibli par les tiraillements des prétendus représentants du peuple qui, lui aussi, en a marre de subir. Bref, les provocations des terroristes prouvent que dans le foutoir tout est possible.

La France de son côté a attendu le jour où nos députés ont fait leur parade oratoire autour de la feuille de route du gouvernement de Django Sissoko pour récupérer Kidal en interdisant son accès à notre armée nationale. Celle-ci est soupçonnée de vouloir procéder à des exactions contre les peaux blanches. Certes les exactions sont à bannir.

Mais où étaient les occidentaux quand plus d’une centaine de militaires Maliens étaient égorgés ou éventrés à Aguelhok? Où étaient-ils lorsque les islamo-terroristes détruisaient le patrimoine culturel et profanaient les tombes à Tombouctou, une cité mondialement connue? Pourquoi ne sont-ils pas intervenus qu’après ces saccages et pillages? C’est à Ban Ki-Moon secrétaire général des Nations unies de répondre à ces interrogations.

La seule chose qui compte pour nos élus est la gestion du pouvoir à Bamako pas le chaos que le Mali connait. À preuve, on a même oublié que Souraka Mahamé a une peau vieille de 70 pluies pour l’infliger ce qu’on appelle le «Bè gossi». Quant à l’ancien Premier ministre Cheick Modibo Diarra, il a rencontré toutes les difficultés du monde de sa nomination à son départ forcé parce qu’on mettait les bâtons dans ses roues.

Le seul but des auteurs de ces actes qui se fichaient de la situation difficile de notre pays visait à gripper la machine du gouvernement de l’ancien agent de la NASA. Après plusieurs mois de tension, l’astrophysicien fut remercié par le duo de choc (Dioncounda-Sanogo) et les tempêtes se sont calmées comme par une baguette magique. Oh que c’est facile de chambouler les choses.

L’exemple le plus frappant porte sur le gladiateur des temps modernes Amadou Koïta dit Vieux, un transfuge du PDES devenu héraut de Jeamille Bittar au sein de l’UMAM. Depuis qu’un poste lui a été attribué dans le cabinet de Diangobléni dit Dianguiste, désormais il a la bouche cousue. En réalité, tous ceux qui prétendent agir pour le peuple sont préoccupés par la sauvegarde de leurs mangeoires. Ils n’ont pas besoin du nord et ne se soucient pas de la flambée du prix des denrées de première nécessité. En conséquence, rares sont les familles maliennes qui accèdent aux trois repas quotidiens.

D’autre part, les enlèvements incarcérations et tortures de journalistes sont fréquents comme en pleine dictature. L’état d’urgence aussi a bien joué son rôle pour celui qui l’a décrété. Sur autre chapitre, le télé-journal de l’ORTM s’est transformé en agenda du président au point que les présentateurs ne veulent plus prononcer le mot «par intérim». Où sont les représentants du peuple? Sont-ils encore en train de bouffer à l’abri des regards de la population?

Nos dirigeants politiques sont habitués à cette salle pratique consistant à se taire sur ce qui met leur bouche dans la graisse. Ce comportement immoral reflète-t-il la démocratie et la normalité constitutionnelle? Také, ferme ton appareil on se verra la semaine prochaine, plaise à Dieu.

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