Také : Le président du conseil de l’Union Africaine Jean Ping en fin de mandat veut en briguer un autre face à une candidate d’Afrique du sud. Certains de nos compatriotes disent que la France est en train de tout mettre en œuvre pour l’appuyer dans ce sens afin de barrer la route à l’Afrique anglophone. Est-ce normal ?
Ganglè : Mon cher Také, il faut tout d’abord dire que la France ne fait rien de normal chez nous, si ce n’est la préservation de son intérêt. N’oublions pas aussi que l’Union Africaine (UA) est son instrument. C’est la France et ses alliés qui financent le budget de fonctionnement de l’UA, et par conséquent, elle a son mot à dire à tous les niveaux concernant notre continent. Que ce soit le choix des dirigeants ou les décisions à prendre l’Afrique ne fait qu’assister. Il parait que la France ne veut pas qu’un sud africain arrive à la tête de l’Union Africaine (UA), son instrument.
Le président Jacob Zuma serait vu comme un Fédéraliste voulant se mettre à la tête d’une Afrique unie. Donc, on fait tout pour écarter ceux qui veulent l’unité africaine. Le cas de Kadhafi est un exemple frappant. Depuis qu’il a affiché sa volonté d’appuyer la création des États Unis d’Afrique, les occidentaux l’ont traité d’impérialiste. En sa qualité de président du conseil de l’Union Africaine Jean Ping a tout assisté sans pouvoir faire quoi que ce soit. Pis, nos chefs d’État sont restés passifs devant cette situation. Jean Ping devait même être renvoyé du conseil, si vraiment on considère qu’il devait d’abord servir l’Afrique. Mais hélas, ce n’est pas le cas. Par ailleurs, il n’y a rien d’étonnant si la France aide Jean Ping à s’éterniser dans la mesure où il serait devenu la marionnette la plus malléable.
À preuve, nous avons tout vu lorsque l’Organisation du traité d’Atlantique nord (OTAN) et les faiseurs des coups d’État occidentaux et Qatariens ont agressé la Libye de Kadhafi. Ils ont empêché nos dirigeants de se rendre en Libye pourtant bien situé sur le continent africain. Mieux encore, ils ont été mis à l’écart des discussions. Lors d’une rencontre de l’Union Africaine, Jean Ping a dit que l’unité, la sécurité, l’intégrité le droit de l’homme et je ne sais quoi d’autres faisaient partie des fondements de l’organisation.
Mais il n’a rien fait pour préserver ces fondements. Au contraire, lorsque l’OTAN bombardait la Libye, il a fait savoir qu’il n’a pas de décision à prendre alléguant que ce sont les États membres qui décident. Ce qui veut dire que Mr Ping est là pour rien ! Il a regardé des forces étrangères mettre à mal l’intégrité et la souveraineté d’un État africain. Il est un responsable qui n’arrive pas à dire non, pour défendre les intérêts de l’Afrique. Tout ce qu’il a pu faire, c’était de se balader en avion entre la France et le Qatar pour assister impuissamment les autres qui décidaient du sort de Kadhafi et de son pays.
Avant de tuer celui-ci ils auraient partagé le pétrole et les autres richesses en toute impunité. Aussi, dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, l’Afrique a été ridiculisée par les nations pollueuses. Les dirigeants de ces nations ont berné les nôtres par des promesses qui ne seront jamais tenues. Il est temps qu’on enlève de cette institution le nom de notre continent. En tout cas, si la France arrive à imposer Jean Ping, nos dirigeants ne doivent plus nous dire que l’Union Africaine est pour nous. Elle n’a d’ailleurs plus sa raison d’être après toutes ces mascarades. Také, ferme ton appareil, on se verra la semaine prochaine, plaise à Dieu.