Le vieux Ganglè analyse la série de limogeages qui touche les directeurs nationaux.
Také : Le président de la République Amadou Toumani Touré a limogé les directeurs de la douane, des impôts, des domaines et du cadastre etc. Que veut-il au juste?
Ganglè : Sony ATT veut une belle image avant sa retraite en 2012. C’est pourquoi, son offensive contre une partie des pilleurs de fonds publics s’étend aux services techniques des ministères. Les désormais ex directeurs de la douane, des impôts, des domaines et du cadastre, de la régulation des marchés publics, et je ne sais quoi d’autres, ont été mis à la porte.
Mais, comme on le dit : «il a joué au médecin après la mort». Ceux dont il a limogés ont déjà mis l’économie à genou. Dans les services qu’ils dirigeaient, plusieurs centaines de milliards ont disparu, ces dernières années. Pourtant, la presse en a parlé en vain. Sony ATT n’a rien dit. Maintenant, puisqu’il doit aller à la retraite, il les renvoie comme pour dire «vous avez assez brouté, cédez la place à d’autres». On ne les a pas envoyés directement au lycée de Bamako Coura. C’est inadmissible ! Aussi, leurs anciens patrons, c’est-à-dire, les ministres desquels ils relevaient sont pour la plupart dans le gouvernement.
Si ce n’est le Mali, comment peut-on faire confiance à un ministre dont le ou la DAF et directeurs de services sucent le sang des citoyens comme de l’orange sans s’inquiéter. Vu ces séries de limogeages, certains de nos compatriotes pensent que l’intention de Sony ATT serait d’empêcher les partis politiques à piquer dans la caisse de l’État afin de mener les campagnes des élections générales de 2012 de leurs mentors. On dit aussi qu’il veut permettre à d’autres de brouter comme le cousin et le beau frère.
Alors si vous m’entendez, je voudrais vous demander ce que vous voulez réellement. Voulez vous soustraire le Mali des mains des brouteurs? Toutes ces offensives visent-elles à soigner votre image? Si ça ne dépend que de moi Ganglè, mieux vaut aller droit au but. C’est-à-dire nettoyer complètement en initiant le vrai «kokadjè». Dans ce cas, vous devez ouvrir grandement les portes du lycée de Bamako Coura et tous les autres lieux d’accueil des sangsues.
Je suis sûr qu’ils seront tous plein et le jour de votre retraite, nous dirons : «ATT, ambé sa i nôfè». Mais, nous dirons le contraire si vous ne faites pas ce que je viens de te dire. En bon soldat, salut ! Také ferme ton appareil, on se verra la semaine prochaine, plaise à Dieu.
