Le Docteur Gangle

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Le vieux Ganglè analyse et réagit aux propos du Vérificateur général Sidi Sosso Diarra qui s’est exercé, la semaine dernière, à expliquer le sens du terme «manque à gagner».

Také : Le Végal Sidi Sosso Diarra a fait le bilan de son mandat lors d’une conférence, le samedi dernier. Il a tenté d’expliquer le sens du terme «manque à gagner» que certains de nos ministres, il y a juste un mois, ont utilisé pour le décrédibiliser. A-t-il raison de le faire?

Ganglè : À la place de Sidi Sosso Diarra, je ne dirais rien! Sa décision de clarifier le sens du mot «manque à gagner» ne valait pas la peine. Car, ses explications ressemblent plus à une réponse à l’endroit de ses détracteurs qui ont voulu berner nos compatriotes par des mensonges. Je parle bien sûr des membres du gouvernement qui ont voulu porter atteinte à sa personnalité, le 10 février 2011, au cours d’une conférence de presse.

Un proverbe de chez nous dit : «Si tu répliques à un âne qui t’a donné un coup de sabot, vous serez tous les deux considérés dans la même catégorie d’animal à bouche blanche». On n’a pas besoin de faire des grandes études de finance pour savoir que «le manque à gagner» veut dire, ce que l’État devait gagner dans les conditions normales et selon les prévisions. Tout le monde sait que le totem de nos cadres est de faire les choses de façon normale, surtout lorsqu’il s’agit d’argent. Le Végal s’est fatigué pour rien à énumérer d’autres institutions utilisant le terme «manque à gagner» comme la Cour de compte et la Cour de cassation en France, les BVG du Canada et du Québec ou encore l’Office national d’audit du Royaume Uni (The United Kingdom National Audit Office).

Les ministres Maharafa Traoré, Fatoumata Guindo, Lassine Bouaré et leurs amis vautours, le savent bien. Mais ils font semblant de ne pas le savoir et tentent de nous faire porter des lunettes en terre cuite. Ils se livrent à ces sales manœuvres pour dissimuler les traces des sous volatilisés dans les différents services contrôlés par le Bureau du vérificateur général (BVG). La preuve est que concernant les magouilles découvertes dans certaines ambassades, les voleurs et autres délinquants financiers ont dit que le BVG devait employer le terme d’«autoconsommation». Ils se foutent de nous. Parce que cette pratique aussi est illégale. Sauf si l’on veut nous dire que certaines magouilles sont autorisées au Mali.

Selon Sidi Sosso Diarra, les vérificateurs ont mis en lumière près de 388,09 milliards de Cfa de «manque à gagner» pour le trésor public de notre pays. Alla hou Akbar (Dieu est grand) ! Nous nous tuons à force de travailler pour le développement de notre pays, tandis que certains se mettent à l’ombre pour bouffer toutes les recettes. C’est pourquoi, la pauvreté et la vie chère sont devenues endémiques au Mali. Ces vautours ont aussi dit que les vérificateurs ont refusé des pièces à conviction. Ça fait vraiment rire!

On détourne de l’argent pour des travaux non exécutés. Et en tandem avec certains entrepreneurs malhonnêtes on parvient à fournir des fausses factures. Pire encore, on fait croire qu’il y a simplement un retard dans le délai d’exécution. Dieu seul sait que ces délais n’arriveront jamais à échéance. Pour le voir venir, il faut attendre le jugement dernier.

Nous avons vu le même scénario d’enrichissement illicite qui a pourri le régime de Moussa Traoré. En tout cas, il n’y aucune incohérence dans le terme «manque à gagner» en matière de vérification fiscale. Cette vérité crue mérite d’être dite, peu importe la façon dont elle peut être interprétée. Také ferme ton appareil, on se verra la semaine prochaine, plaise à Dieu!

 

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