Le vieux Ganglè répond à une question relative au comportement de la cantatrice Oumou Sangaré. C’était lors de la cérémonie d’ouverture de la Biennale artistique et culturelle du cinquantenaire, à Sikasso.
Také : La diva du Wassoulou Oumou Sangaré a perdu son self contrôle sur la scène. Les gens disent que c’est mauvais pour l’image du pays. Quel est votre point de vue là dessus?
Ganglè : Oh c’était vraiment la honte ! Cette nuit là, Oumou était bourrée comme une éponge. Je veux dire qu’elle s’était copieusement saoulée, au point d’ignorer son propre nom. Mais on ne sait pas si c’est avec du Tchapalo ou de la liqueur. En tout cas, les alcools troublent la cervelle et font perdre les pédales.
Tu as vu que notre diva ne pouvait plus contrôler ni ses faits ni ses propos. Et tiens toi bien, c’était en direct sur les antennes de la télévision nationale. Toute la planète terre l’a vue dans son déchainement «comme un chat qui venait de recevoir sur la nuque une giclée de sauce au poisson».
Devant ma télé, j’avais la tête enflée. J’imagine que ceux qui étaient sur place ont souffert dix fois plus que moi, surtout le ministre de la culture Mohamed El Moctar. Si l’on ne fait pas attention, certains de nos compatriotes vont nous tuer à force de nous faire humilier. Pour ce cinquantenaire de l’Indépendance de notre pays, le Mali ba, on ne voit que des couacs, bourdes et clashs sur l’ORTM.
Il n’y a pas longtemps, le grand animateur de l’émission «Samedi loisir» Adama Koité a fait une bourde sur scène à l’occasion de l’élection de Miss ORTM 2010. Il parait que ce jeune ne lâche jamais le goulot de la bouteille. Mais revenons à la honte féminine, c’est-à-dire Oumou «cimicama» qui a gâché l’éclat de cette fête qui est le plus grand festival artistique et culturel du Mali.
Nous l’attendions avec impatience. Surtout que les Sikassois dont le parrain Malamine Koné ont tout mis en œuvre pour sa réussite. Mais hélas ! Oumou a mis les pieds dans le plat. Dorénavant, les organisateurs des spectacles diffusés en direct sur l’ORTM doivent penser à tester les artistes et les animateurs pour savoir s’ils sont saoulés ou drogués. Cette précaution nous mettra à l’abri de trop de désagréments.
Par ailleurs, désormais c’est Malamine Koné Airness qui est encensé. Les autres Maliens de renom planétaire sont occultés. Même pour tousser, il faut dire «Malamine Koné Airness, le fils de Dieu». Il est le premier citoyen Malien et les autres sont ses griots. Du moins, ceux qui ont vendu leur âme au diable. Mais dans quelques semaines, ils seront de nombreux Maliens à le vilipender. Eh, tout ne peut pas se dire en un jour. Také éteins ton appareil, on se verra la semaine prochaine, plaise à Dieu!