Le consensus politique : Un recule pour la démocratie malienne

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Les acteurs du Mouvement démocratique du 26 mars 1991, payent aujourd”hui très cher, le prix de leurs divisions. Car ils sont impuissants face à une gestion politique qui n”a ni tête ni queue.

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En effet, dès sa brillante élection en 2002 face aux partis politiques, le locataire de Koulouba avait clairement défini les règles du jeu en disant qu”il n”est pas un politicien et ne saurait appartenir à aucune structure politique. Sur cette base, il n”était plus nécessaire de lui demander un projet de société, encore moins son appartenance politique et idéologique. C”est ainsi que sa gestion du pouvoir est guidée par sa volonté, sa bonne foi et surtout son intelligence, et non par des analyses politiques et idéologiques.

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Avec ses actions spectaculaires et populistes soutenues par une forte température médiatique, il triompha en devenant le maître absolu de la scène politique. A la faveur de son activisme, ATT est parvenu à convaincre toute la classe politique sur la nécessité de l”accompagner dans sa vision de la compassion sociale, avec pour thème le "consensus". Tous les partis politiques tournèrent dos à leurs choix politiques et au non de ce consensus refusaient l”existence de l”opposition.

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Le BARA, du professeur Yoro Diakité, a tenté de plaider en faveur de l”opposition, mais hélas très faible, en terme de rapport de force. Durant les cinq (5) longues années du premier mandat de ATT, l”opposition a disparu de la scène politique. Elle n”était  nulle part: ni à l”assemblée, ni au gouvernement. Et pourtant, on a appelé cela démocratie, au non de la cohésion sociale. C”est dans le flou que la nature du régime est inconnue, que le locataire de Koulouba développa ses propres théories. Celles- ci ont consisté à répondre spontanément ou ponctuellement aux conjonctures. Aussi de marquer de sa présence constante et régulière toutes les cérémonies. D’où la diffusion presque quotidienne de son image sur les écrans de l” ORTM.

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ET pour celui qui sait le poids et l”influence de la radio et de la télévision sur la conscience des populations en général et des paysans en particulier, l”on pourrait déjà conclure que ATT avait joué juste pour l”obtention de son second mandat.

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ATT a remporté  la présidentielle d”avril 2007 dès le premier tour, le "Takokelé"

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Dans ce contexte, si le peuple est souverain, il convient de féliciter ATT qui a bénéficié de l”adhésion populaire et de la légitimité. Son pouvoir est donc légal et personne ne peut le nier.

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Avec le recul, la réélection de ATT pose un débat de fond. Celui de la place et rôle des partis politiques quant à la conquête  et la gestion du pouvoir. C”est pourquoi, il convient de préciser que le terme: "majorité présidentielle" est inapproprié au contexte actuel. Il ne répond  pas au contexte malien parce que ce n”est pas un parti ni une entité qui est au pouvoir. C”est plutôt un citoyen solitaire, sans parti, ni militant,  qui a accédé à la magistrature suprême depuis 2002.

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Comment pourrait- il avoir une majorité alors qu”il est seul? Et  il ne répond d”aucune structure organisée (politique ou autre).

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Il faut donc voir le bilan de ATT tel le fruit des efforts d”un citoyen qui aime son pays et entend mettre ses valeurs au service de son peuple comme  les Cheick M. Diarra, Frederik Kanouté, Oumar Koïta, Modibo Kéita…..

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D”ailleurs, ATT a été clair en déclarant qu”il n”est pas politicien et qu”il ne souhaite pas être d”une structure politique. Alors pourquoi vouloir forcement juger son bilan avec de vocabulaires politiques et idéologiques tels que : démocratie, Etat de droit, bonne gouvernance.

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En réalité, la conquête et la gestion du pouvoir est un rôle dévolu aux partis politiques, crées à cet effet et qui sont subventionnés par l”Etat.

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Ce sont les partis qui ont donc pour mission d”instaurer la démocratie, l”Etat de droit et la bonne gouvernance. Mais où sont passés les partis?

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Curieusement,  la majorité des partis sont issus du Mouvement démocratique de 1991, qui a renversé le régime de Moussa Traoré. Parce qu”il était hostile à la démocratie.

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Pourquoi après  les deux mandants de l”ADEMA- PASJ, la mouvance démocratique a t- elle échoué?

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Tout simplement parce qu”elle est affaiblie à la faveur de ses multiples et incessantes divisions. Cela est vrai. Mais la fusion de certains partis issus du Mouvement démocratique du 26 mars 1991. Et pour cause?

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L”on se demande déjà de savoir qui va gérer le Mali, après ATT.

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Car le Mali est aujourd”hui très riche: le fleuve Niger, l”or, le coton, l”agriculture, la culture, le tourisme et le pétrole à l”horizon…

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A la faveur de ces richesses, nous verrons trois  tendances politiques:

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– Ceux qui ont tourné complètement  le dos aux idéaux du 26 mars et qui sont toujours prêts à brader les richesses aux multinationales (ADEMA et alliés).

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– Ceux qui sont complètement et intimement liés aux idéaux du 26 mars et qui ne sont pas prêts à brader les richesses du pays (SADI, PARENA, BARA)

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Et enfin, ceux qui sont les intermédiaires entre les deux tendances (CNID, RPM, URD).

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En clair, la classe politique malienne se redessinera avec la fusion de certains partis issus du Mouvement démocratique du 26 mars. Et c”est en ce moment là que l”on parlera véritablement de démocratie, d”Etat de droit et de bonne gouvernance.

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Actuellement ATT fait ce qu”il peut à cause de l”échec de la mouvance démocratique.

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MONOKO N. Toaly

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12 novembre 2007

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