C’est connu, Mouammar Kadhafi n’a pas d’issue. Il est au bord du gouffre, et on ne tardera pas à l’y entrainer. Car si hier il était un éléphant à la vue duquel l’on tombait de peur ; aujourd’hui, il n’est plus qu’un lièvre que l’on pourchasse à coup de pierre… ce qui n’est pas évident à supporter, surtout quand on s’appelle Kadhafi !
En effet cette crise faite de rebondissements, de jeux de dupe, de faux-fuyants, a connu ses derniers temps un essor avec perte et fracas. Les rebelles du CNT ont rallié Tripoli et veulent récupérer plusieurs villes autres sous le contrôle du gouvernement Kadhafi. Et du coup, des pays tels que le Burkina-Faso, l’Ethiopie, le Tchad leur vouent les reconnaissances, ainsi que la ligue Arabe.
La nouvelle, la moins plausible mais la plus surprenante est la mise à prix de la tête du guide de la Jamahiriya. Car à la manière de nombreux révolutionnaires qui ont marqué d’un sceau indélébile l’histoire moderne, Kadhafi court le risque de finir mal, très mal. Et il est sans conteste que les rebelles sous l’égide de la communauté internationale, ne lui épargnerons pas l’humiliation au cas où on l’aura vif, ceux qui fait l’ombre du doute. Pour la bien simple raison que dure d’oreille comme il l’a été, le guide est déterminé à choisir la mort qu’à l’humiliation. Donc, cette hypothèse est à exclure.
Mais, il est aussi notoire que les rebelles sont décidés d’en découdre, d’autant plus que le CNT qui les abrite, a déjà acquis ses lettres de noblesse.
D’ores et déjà, la question d’une nouvelle Libye, différente de celle que Kadhafi avait taillée à son image, se pose. Une Libye de rupture.
Au bout du compte l’enseignement tiré de la chronologie des événements récents, laisse entrevoir qu’ on s’achemine vers l’issue d’une crise qui a infecté, par delà les médias, les familles au Sud du Sahara où on était près à se jeter dans le fleuve pour Kadhafi.
Boubacar Sangaré