Il y a assurément péril en la demeure des formations politiques et il faut s’alarmer. Les ridicules tissus de contradictions qui ont cours ces derniers temps au sein de certaines formations politiques au sujet du statut de candidat, sont de nature à donner de l’appréhension.
Par ce que, pour des formations sérieuses, il est profondément gauche qu’un conflit ayant trait au rôle de leader se déclenche, et surtout, juste à un pas de l’échéance tant attendue. Cela contribue à renforcer la thèse, qui d’ailleurs est dans l’ordre du plausible, selon laquelle nous nous donnons beaucoup de mal à intégrer la démocratie ou du moins nous sommes à sa recherche…Personne aujourd’hui n’est sans savoir qu’il y a du tirage, et l’on perd réellement espoir en constatant que le désordre très mal à propos, fait son lit.
Le plus beau ou surprenant est le terrible rôle, qui ne passe pas du tout inaperçu, que joue la jeunesse dans ces cacophonies d’ordre personnel. D’une part, elle prend fait et cause pour un candidat contre un autre, même si cela n’est pas extériorisé ; d’autre part, elle n’hésite pas à monnayer son soutient à un candidat qui, de surcroît, serait étranger au parti. Autant dire qu’elle transige avec sa conscience. De la vénalité pure et dure !
Autant il est absurde qu’elle se dise favorable à un candidat parmi tant d’autres, sans passer par la voie légale que sont les primaires ; autant il est tout à fait faux qu’elle accepte de se vendre par intérêt. Le noble rôle qui est sien, c’est de mettre le parti sur la voie, ne pas manquer à prêter son concours pour saper l’influence de ceux dont les faits et gestes sont dangereux à l’harmonie…Mais, hélas !la réalité est ailleurs et la déception, grande.
Ainsi donc, il est déplorable voire déconcertant que la jeunesse souscrive à cette tradition, celle d’être réduite au rang d’aigrefins, de larbins lors des élections. Ce qui reviendrait à se fourvoyer, se méprendre, se borner à lécher les bottes à ces politiques dont les propos, comme le disait l’autre, sont pareils à « un serment d’ivrogne ». C’est juste un constat. La démocratie est, à n’en point douter, sur un volcan dans ce pays et, cette attitude des jeunes le souligne à bien des égards.
Se pose maintenant la question de savoir si toutefois, comme chacun le sait, cette jeunesse ne va pas davantage s’incruster dans ce malfamé phénomène de corruption bon à mettre au pilon. Mais, on ne sait jamais. Pour le moment, elle est quand même difficile à suivre dans cette posture, en ce sens qu’elle semble avoir trahi la cause qu’elle était chargée de défendre. Or, il est vraiment temps de savoir où l’on va…Il y va de l’intérêt de tous !
Boubacar Sangaré