Lacine Diawara, un malien du Canada : Entre le président ATT et moi, le saviez-vous ?

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« ATT est mon parent par alliance, mais les vertus que mes devanciers m’ont léguées ne m’autorisent pas à le suivre aujourd’hui ». C’est du moins la substance d’un courrier adressé par Lacine Diawara, un Malien établi au Canada, à un prétendu membre du Mouvement citoyen au Canada.rn

C’est en juin dernier, pendant la deuxième semaine de mon retour du Mali, que des amis ont attiré mon attention sur une attaque haineuse écrite dans des sites maliens contre ma personne. Sur recommandation de mon avocat, j’ai fait venir du Mali un original de l’hebdomadaire bamakois contenant la preuve palpable de cette attaque ciblée. C’est le venin d’un instruit inculte qui, en sa qualité de secrétaire politique du Mouvement citoyen à Montréal, profite d’un hypothétique « droit de réponse du Mouvement citoyen du Canada », pour tenter de me vilipender en ces termes trop tendancieux :

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« Il est aussi capital de vous souligner que M. Lacine Diawara, se disant journaliste, est très connu au Canada pour avoir publié un livre qui s’intitule "Tiékoura" dans lequel il relate en intégralité l’immigration africaine vers le Canada. L’auteur y dévoile tous les procédés utilisés par les Maliens pour obtenir un visa et insiste sur les inconvénients de cette immigration pour le Canada. Il n’a pas non plus hésité à collaborer avec Immigration Canada en tant que délateur au détriment de ses frères maliens. Aujourd’hui, bon nombre de personnes ont été rapatriées grâce à ses loyaux services. Et c’est également ce qui explique que l’ambassade du Canada au Mali ne soit plus habilitée à délivrer des visas. Ainsi, nous considérons Monsieur Diawara comme une personne qui ne pense qu’à ses propres intérêts ».

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Je nie catégoriquement ces allégations.

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L’auteur de ces absurdités, très avide de popularité, souhaiterait que je le nomme dans la présente mise au point. Ainsi, il aura gagné son pari de se faire connaître. Il est conscient qu’il parle au nom du Mouvement qui a piloté en 2002 comme en 2007 les campagnes du général ATT pour son élection et réélection à la présidence de la République du Mali.

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Ne connaissant pas ce secrétaire politique signataire de ce texte, j’ai demandé au président et à la secrétaire à l’organisation du Mouvement citoyen du Canada leurs positions par rapport à cet écrit incongru. Ces deux, qui entretiennent avec moi de très bonnes relations, m’ont précisé qu’ils n’ont pas du tout été associés à la rédaction, à l’approbation ou à la publication de ce texte contre un ami que je suis pour eux. Comme le trop mouvementé secrétaire politique du Mouvement citoyen a commis cette bévue compromettante, j’ai le devoir de lui révéler la réalité des faits :

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D’abord le titre complet de mon roman est : « Tiécoura, nouvel homme ». Je doute fort que le diffamateur ait lu ou compris le contenu de mon œuvre dont les qualités littéraire et culturelle lui ont valu d’être placée dans les bibliothèques francophones du Canada pour lecture publique. Dans ce roman, j’ai fait un plaidoyer pour les immigrants en mettant en évidence leurs souffrances physiques surtout morales dans leurs pays d’origine et en Occident. J’y interpelle tous les décideurs politiques africains. J’ai déposé moi-même un exemplaire de ce roman à l’ambassade du Mali au Canada, à Ottawa et envoyé un autre à la présidence du Mali par l’intermédiaire de l’ambassadeur de l’époque qui m’a félicité pour la qualité de l’œuvre.

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Quant à l’étiquette de délateur que l’amnésique secrétaire politique me colle odieusement, je dois lui rappeler une récente réalité politique qui contredit catégoriquement son affirmation futile. Il a déjà oublié que lors des dernières élections générales canadiennes du 23 janvier 2006, j’ai été sollicité par le Parti libéral du Canada pour être son candidat à la députation. Ici au Canada, jamais un parti politique n’acceptera de présenter la candidature de quelqu’un qui a joué le rôle de délateur. Car, tout futur candidat, surtout un immigrant, passe par les peignes fins des enquêtes approfondies de moralité, de crédibilité et de sécurité pour qu’il ne ternisse pas l’image du parti pendant la campagne électorale.

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Ainsi, incapable de critiquer mes livres et articles de journal, le secrétaire politique du Mouvement citoyen, par étroitesse d’esprit, s’évertue à éclabousser ma personne. Tout comme un jury limité qui, au lieu de noter un film, s’attaque au cinéaste. Il agit en vrai instruit inculte dont la première préoccupation est d’avoir ou de conserver un poste par le suivisme auprès des dirigeants actuels du Mali. Le président ATT en a plein le bras, malheureusement pour le Mali.  

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Dans sa diatribe, l’agité secrétaire politique m’incombe la responsabilité de « … ce qui explique que l’ambassade du Canada au Mali ne soit plus habilitée à délivrer des visas. », affirme-t-il. Cette mesure prise par le Canada a coïncidé avec ma décision de démissionner de mon poste de premier responsable de l’Association des Maliens à Montréal, il y a plus de 10 ans. A l’époque un responsable de la représentation diplomatique canadienne au Mali, qui a accordé une interview à un journal malien (dont je détiens un exemplaire) sur la question, n’a pas hésité de clamer : « … J’ai pris ma décision… parce que le Malien a deux langues… moi je n’ai qu’une… »

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ATT est mon frère par alliance…

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Dans leur intention de créer la dissension entre le journaliste, Ousmane Sow et moi, certains Maliens du Canada répandent des rumeurs calomnieuses. Ils s’entêtent à raconter que j’ai aidé le journaliste, Ousmane Sow, à obtenir « les papiers canadiens ». Raison pour laquelle celui-ci se joint à moi pour combattre le président ATT, selon eux. Ceux-ci ignorent le contexte particulier dans lequel j’ai connu ce journaliste perspicace et efficace avec qui j’ai beaucoup d’affinités. C’était en janvier 2000, j’avais terminé d’interviewer en direct à Radio Centre-ville de Montréal, Henry Dary, poète et romancier d’origine haïtienne. Avant de s’en aller, Dary m’a proposé d’inviter à mon émission un journaliste malien nommé Sow, auteur du roman « Condamné à mort ».

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Bien que je ne connaissais pas ce compatriote, je suis entré en contact avec lui. C’est ainsi que j’ai, pour la toute première fois, vu et interviewé, en janvier 2000, le journaliste Ousmane Sow qui était déjà citoyen canadien depuis le 9 septembre 1998. Les propos de Sow ont été tellement impressionnants que des auditeurs ont demandé et obtenu la rediffusion de son interview. Alors, de quel papier d’immigration plus important que la citoyenneté, Sow pouvait-il avoir besoin d’obtenir par mon aide pour s’installer au Canada ?

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Ceux qui me dénigrent cruellement par médisance et m’insultent grossièrement au téléphone (à Bamako et à Montréal) sous prétexte que je suis un ennemi du général ATT ne savent pas le solide lien de parenté circonstancielle qui existe entre Amadou Toumani Touré et moi bien avant qu’il ne devienne président de la République.

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Dans une interview qu’il a accordée à un journal local en juin 2007, ATT fraîchement réélu à la présidence de la République précisait : « Je cite, entre autres, mon beau-père Ténéman Traoré… » son beau-père en question est mon beau-frère. C’est-à-dire le mari de ma grande sœur, Mme Traoré Ami Koné qui a été la secrétaire particulière du premier président du Mali, Modibo Kéita. C’est chez cette aînée de notre grande famille que nous appelons affectueusement Nkoro Ami, que Lobbo Traoré a habité pendant des années. Cette même grande sœur, une humaniste convaincue, a été la marraine de l’actuelle première Dame du Mali, Lobbo Traoré, lors de son mariage avec Amadou Toumani Touré dit ATT très peu connu à l’époque.

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Mabo Touré, une fille du couple présidentiel, pendant tout son séjour estudiantin à Montréal, m’a toujours respectueusement appelé : tonton sans jamais prononcer mon nom. Un respect qui a toujours concrétisé la profondeur et la splendeur des bons rapports humains entre nos deux familles. Telle est succinctement la nature des relations entre le président ATT et moi.

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A la lumière d’une telle réalité, toutes les conditions m’étaient favorables pour boire, à suffisance, la sauce de l’opportunisme en suivant et en flattant le président Amadou Toumani Touré sans jamais lui avouer sincèrement ma position sur sa façon de diriger la nation. Mais non, ma conscience d’écrivain engagé et aventureux ne me permet pas de goûter à une telle sauce. Mon éducation familiale me l’interdit ! Ma notion de l’abnégation socio-politique acquise par l’écoute pathétique, pendant de nombreuses années, de mes inspirateurs politico-littéraires me l’empêche. Il s’agit des Mamadou El Béchir Gologo, Seydou Badian Kouyaté, Amadou Djicoroni Traoré… et mon beau-frère Ténéman Traoré qui, presque tous les dimanches, se retrouvaient sur la grande terrasse de ce dernier leur servant de « grin », lieu de causeries à Quinzambougou. Ces hommes de détermination et de conviction parlaient de leur gestion du pouvoir avec Modibo Kéita, de leur détention à Taoudénit et surtout de leur vision de l’avenir du Mali auxquelles j’ouvrais attentivement tout mon esprit.

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C’est au début des années 1980 que j’ai commencé à publier mes analyses critiques dans la revue Jamana (première revue indépendante du Mali) au temps du général président Moussa Traoré. De cette époque jusqu’à maintenant l’encre n’a pas séché dans ma plume engagée. Jamais, je n’abandonnerais mon devoir et mon droit de faire des critiques assorties de propositions sur des idées lancées, des décisions prises ou des actes posés par les dirigeants dans la gestion de notre cité commune qu’est la nation. Si cette prise de position courageuse me vaut l’étiquette d’ennemi du président ATT, je l’assume. Je continuerais à assumer mes responsabilités d’instruit intrépide (le contraire d’instruit inculte) en faisant « de la terre mes chaussures, du ciel mon chapeau, de la bénédiction ma canne de marche et avoir la foi… », comme l’a dit l’artiste international.

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Selon ma petite expérience de vie, je demeure convaincu qu’un chef ou dirigeant de quelque niveau qu’il soit doit se doter de ces trois principaux piliers pour bien gérer : l’humilité, la perspicacité et l’autorité. Ces trois combinées génèrent et assurent la productivité, c’est-à-dire la prospérité. Je n’ai jamais douté que ATT le chef de l’Etat ait en lui un grand pourcentage d’humilité si remarquable dans son interview du même mois de juin dernier. « Quand on a eu le privilège de présider aux destinées d’un pays comme le nôtre… chaque jour, vous devez dire que vous n’êtes pas forcément le meilleur qui serait arrivé aux affaires par voie de concours académique. C’est la voie du destin, certes, mais vous restez quand même un homme avec ses qualités et ses défauts ».

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… Mais je refuse de le suivre aujourd’hui

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Pour atténuer certaines de ses lacunes, l’actuel président doit s’évertuer à élever les degrés nettement insuffisants de sa perspicacité (difficile bons choix de proches collaborateurs) et de son autorité (grande fermeté dans l’application de la loi) comme mode de gestion des affaires de l’Etat pendant ce deuxième mandat. Car, ATT, le chef d’Etat malien, ne devrait pas ignorer cette phrase : « La qualité de vie dans la famille, dans le village et dans le pays, ne dépend que de la qualité du chef qui dirige », si bien chanté par l’artiste très cultivé. Le président ATT a certes, effectué des réalisations considérables, mais celles-ci n’ont pas été à la hauteur des espoirs que son retour, en 2002 à la magistrature suprême, avait suscités. Pour son dernier mandat, ATT pourra-t-il trouver en un Premier ministre une force compensatoire de sa perspicacité et de son autorité dans le travail de nomination des ministres ? Tout comme Alpha Oumar Konaré a trouvé Ibrahim Boubacar Kéita, IBK, qui a su faire preuve d’autorité sans autoritarisme pour rehausser l’image de son président et de son pays.

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Je mets au défi quiconque de trouver dans mes livres et articles publiés une seule phrase d’injure ou de diffamation envers le président ATT.

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Je ne saurai terminer la citation des extraits de ce texte truffé de fautes grammaticales sans souligner que son auteur a aussi fièrement mentionné son titre d’ingénieur. Dans le dessein d’émettre le doute sur les valeurs intrinsèques d’Ousmane Sow et de moi-même, l’ingénieur politicien du Mouvement citoyen n’a cessé de mettre en exergue la bassesse lamentable de son niveau intellectuel et moral ainsi : « Le fait, que le RPM s’appuie sur de tels individus pour mener sa campagne pour les élections présidentielles, nous oblige à dire qu’ils s’écartent des principes moraux qui constituent le socle de notre culture, c’est-à-dire le respect et l’intégrité ».

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J’affirme, sans ambages, que depuis l’indépendance nationale jusqu’à ce jour, Ousmane Sow et moi, nous n’avons jamais été membres d’un parti politique malien.

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Au sujet de mon intégrité, je vous fais lire cette anecdote :

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Peu de temps après l’assassinat du président Thomas Sankara, j’ai écrit sur lui un poème acrostiche (versifier les 13 lettres composant son nom et prénom). Mon ami, feu Abdoulaye Barry, m’a transporté sur sa moto « Vespa » chez Alpha Oumar Konaré afin d’insérer ce poème dans le prochain numéro de la revue Jamana qui était presque finalisée. Après la publication dudit poème sur une page entière, un responsable d’une représentation diplomatique au Mali a envoyé son collaborateur me prendre à mon bureau dans leur luxueuse voiture de fonction pour une « discussion importante ». Dans sa petite et coquette salle de réunion, entouré de ses deux collègues, le diplomate se dit très émerveillé par le poème que j’ai écrit sur Sankara.

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Au cours de la trentaine de minutes d’échanges, mon interlocuteur m’a proposé (sur le ton de l’ostentation) de faire le même genre de poème moyennant une récompense d’un million de franc CFA pour chacune des lettres constituant le nom de son président de la République. Donc près d’une vingtaine de millions correspondant au nombre de lettres dans le nom du président que je ne spécifierai pas maintenant. Je lui ai demandé de me donner deux jours de réflexion avant de prendre une décision. Surpris par mon attitude impassible, le diplomate a tenté de m’inciter à accepter son offre en me précisant que la moitié du montant de notre éventuelle entente me sera versée dès que je donnerai mon accord d’écrire le poème élogieux.

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Main tendue

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J’ai expliqué et analysé cette proposition diplomatique avec mon ami et confident qui est actuellement un haut cadre dans une grande banque à Bamako. Cet ami m’a sincèrement encouragé à rejeter poliment cette alléchante offre d’écriture par rémunération sans conviction qui est absolument contraire à ma logique d’homme de principe. Avant d’immigrer au Canada, j’ai fait allusion à cette courageuse décision dans une interview accordée à la Radio télévision du Mali, RTM, (ancienne appellation de l’ORTM) en précisant que je n’écris pas sur commande comme certains me le demandent.

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En concluant, je veux faire comprendre à l’impudent secrétaire politique du Mouvement citoyen du Canada qu’on ne peut pas impunément tenter de souiller la bonne réputation d’une personne honnête par des écrits haineux et infondés. Dans le respect de notre valeur culturelle de conciliation, je lui donne la chance de se ressaisir pour éviter les fâcheuses conséquences de son inconséquence. Des conséquences douloureuses qui découleront d’une poursuite judiciaire que je suis prêt à entamer contre lui dans le cas où il refuserait de :

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1. Désavouer clairement ses propos diffamatoires dans un article de présentation d’excuses d’au moins une demi-page signée aux mêmes noms et titres mentionnés dans l’article m’incriminant.

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2. Prouver que sa rétractation a été publiée dans l’hebdomadaire qui a édité la diffamation et par ces trois quotidiens : Les Echos, L’Indépendant et Le Républicain.

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3. Respecter strictement le délai de trois semaines et deux jours, à partir de la date de parution de cette mise au point, au terme duquel l’article de désaveu doit être publié dans les journaux cités. Je précise : avant le 30 octobre 2007 à minuit, heure locale.

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Si ces trois conditions ne sont pas entièrement satisfaites, je me verrais dans l’obligation de déclencher, le jeudi 1er novembre 2007, les procédures judiciaires conformément à la loi. A l’entame de cette phase, toute tentative de médiation serait absolument vaine. Dans ce cas, je vous promets de publier la décision qui sera prise par le tribunal.

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Ainsi la balle est lancée au jongleur secrétaire politique en perpétuel mouvement. Il revient à lui seul de l’amortir, de la mettre à terre pour mieux la jouer dans son propre intérêt.

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Lacine Diawara

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(animateur de radio et écrivain à Montréal, Canada)

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5 octobre 2007

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