La saga de Zankè Coulibaly : Le courtisan stratège

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« Ceux qui désirent gagner l’estime du chef ont coutume de venir à lui avec les choses qu’ils ont de plus précieux… », ainsi introduisait Nicolas Machiavel, son fameux livre Le Prince paru en 1515. Ce ‘’fayotisme’’ que faisaient certains administrateurs pour atteindre le sommet de leur gloire est actuellement de mise à Bamada. Surtout avec le pouvoir d’Attchoum, on serait même tenté de dire que les fayots tiennent le haut du pavé. Et pis encore, cette nouvelle race d’ignares-dirigeants menacent complètement l’élitisme en encourageant la culture de la médiocrité. Notre chère République est pourrie à telle enseigne qu’il faut- pour son ascension sociale- vendre son âme aux diables.

En fait, Zankè est adepte du principe selon lequel ‘’on est jamais mieux servi que par soi-même’’. Très futé, il est passé maître dans l’art de se vendre. Car, il sait mettre en valeur les circonstances et gommer- si nécessaire- les ombres de son passé pour paraître toujours, aux yeux des autres, ‘’the right man’’. Il  se sert de son intelligence et de sa connivence avec le chef pour parvenir à ses fins. Parfois, il n’hésite pas à faire concession à la morale pour atteindre son but. Très calculateur, manipulateur rusé, il sait s’adapter rapidement à ses interlocuteurs ainsi qu’à toutes les situations et avec, toujours, une vision égocentrique. Sa devise est : « moi chaque jour, moi seul toujours».

Dans son entreprise, il se montre toujours favorable aux préoccupations  des autres alors que l’intérêt collectif est le cadet de ses soucis. Pourvu du don d’ubiquité dont il use pour attirer et attiser l’attention de ses chefs sur lui. Il s’infiltre dans tous les coins et recoins de son service. Il donne son avis sur des sujets qui ne relèvent pas de ses compétences et fait faire des travaux à ses subordonnés à l’intention de la femme de son chef.

Il se montre très attaché à sa vie professionnelle, il vient au service avant tout le monde et en sort après tout le monde. Zankè se montre très laborieux, il n’a souvent même pas de temps pour sa famille. Au service, il n’a pas d’ami, il est toujours à part. Il regarde ses collègues comme des ennemis. Ce qui fait que dès qu’il aperçoit un petit groupe dans les couloirs de l’entreprise, il s’en va leur demander la cause de leur conciliabule. Ayant un esprit étourdi, il pense qu’on ourdit un complot contre lui ou contre le Directeur. Il cherche alors  par tous les moyens possibles à sympathiser avec un des membres du groupe  pour savoir ce dont il s’agit. Si le complot  s’avère vrai, il emploie des remèdes compliqués en outrepassant même,  parfois, les limites de son pouvoir. Il fait tout  pour avoir  la reconnaissance et la mansuétude du chef. Pour  Zankè, il faut toujours être sur le qui-vive, car on ne sait jamais le moment où le vent changera de direction. Alors, autant anticiper sur les actions avant de venir jouer sur le registre de la pitié- quitte aux autres de le traiter de ‘’gâteaux’’.

Djibrilla Maiga

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