La saga de Zankè Coulibaly : La sueur des fesses !

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Zankè Coulibaly est un personnage générique à tempérament paranoïaque et répulsif qui dépeint la société par sa chronique d’humour. Il  narre les tares de la société, les excès et les limites du système. Les situations décrites ne sont pas toujours  réelles, elles relèvent parfois de l’imagination. Par le rire, Zankè espère corriger les mœurs.

Messitan a commencé à prendre la cadence de la vie mondaine,  la finesse dans ses attitudes et la remontrance dans ses gestes prouvent à suffisance son nouveau style de vie. Elle fait tout pour paraître toujours belle et attirante. Elle a accroché dans les armoires ses tenues traditionnelles au profit des jeans et de mini-jupes. Elle a un impératif à paraître sexy. Elle le respecte grâce aux produits cosmétiques à moindre coût. Loin de son village, elle se retrouve dans une capitale qui lui est  inconnue et dont la cherté n’a d’égale que son inhospitalité. Loin de la charité et de l’hospitalité villageoise, ici, tout le monde se meut avec instance pour gagner sa pitance. Face à ces difficultés, elle a cherché sans succès son oncle Moussa.  Puis elle s’en est remise aux bars chinois.

Prétextant qu’elle ne gagne pas suffisamment sa vie comme 52, elle a fait recours au trottoir. Cet endroit où l’on gagne, au péril de sa vie, de l’argent et du plaisir mais aussi des  maladies. Entraînée dans cette turpitude par les circonstances que l’on sait, Messitan mégote les broutilles qu’elle gagne dans  les nuits de parties de jambes en l’air. Parcourant le long de Bamako  en exhibant son potentiel corporel à tous les passants, Messitan s’est fait une clientèle hors classe et son savoir-faire a fait qu’on se passe son numéro comme un son de Salif Kéïta.  C’est ainsi que l’ami de son oncle Moussa,  Zankè, amateur chevronné de chair fraîche, rat des bars chinois la découvre lors d’une de ses escapades.  

En vérité, il lui arrive, au terme d’une  journée chargée, de s’extirper, par un petit détour dans les bars, de son quotidien alambiqué. Un passage éclair qui, à ses dires, lui fait du bien. Pour ce faire, Il cherche un coin discret. C’est ainsi qu’il se rend au Pom’s, croyant trouver  un endroit isolé où il pouvait décharger calmement sa bourse avant de retourner sagement à la maison. Ce jour-là, Messitan s’est exhibé dans une tenue très légère qui suscite la concupiscence de tout coureur de bas-de-jupon. Zankè la salue convenablement, puis ils se mettent à discuter prix.  Ils conviennent sur deux mille cinq cent francs.  Mais aussitôt le prix fixé, le visage de Messitan quoique saupoudré avait  interloqué Zankè qui ne puis s’empêcher de lui demandé d’où elle vient.  Elle refuse de répondre et puis elle poursuit : «  allons, j’ai beaucoup à faire ce soir. Vite il y’a d’autres clients qui attendent ».  Zankè connaissant le milieu ne s’énerve pas. Il lui propose plus, mais toujours sans concession. C’est ainsi qu’il décide de se l’apprivoiser  pour toute la nuit.

Arrivé à la chambre, Zankè pris une cloppe et s’en alla au balcon.  Quand il revient, le cerveau complètement noyé de fumée, il lui reposa la question. Mais Messitan, lui implore de venir prendre sa part comme le font ses autres ravisseurs. Voyant l’attitude de Zankè contraire à celle des autres, elle décide alors de se confesser. C’est ainsi qu’au terme d’un pathétique et long récit,  Zankè découvre enfin qu’elle  était sa nièce manche longue.

Djibrilla Maïga

 

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