La lettre du lundi : Des accidents … des crimes

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Le 21 juin dernier, une Toyota, roulant à tombeau ouvert percuta  en plein un lampadaire à  trois cent mètres du siège de la BNDA … la voiture se retrouva la carrosserie avec  des pneus  roulant  dans le vide…

Plus loin le lampadaire arraché avait  mis chaos une dame chargée de l’entretien des parterres de fleurs au milieu des lampadaires.

Gisant dans son sang, elle fut transportée à l’hôpital.

Lors d’une récente foire hebdomadaire au marché de Konobougou, un chauffeur de car en panne confia ses passagers à son collègue pilote  d’un mini bus pour le trajet retour.

Triplement chargé jusqu’au toit et aux fenêtres,  le mini bus pris la route…

Le chauffeur voulant prouver sa dexterité, non seulement pris de la vitesse, mais fit faire à son véhicule des acrobaties sous les rires et applaudissements de certains passagers. Arriva ce qui devait arriver… Croisant un car, en pleine vitesse il quitta la chaussée, dérapa et fit au moins 5 tonneaux avec à la clé près dix morts et une vingtaine de blessés….  

Moctar et Maïmouna n’avaient plus de force pour pleurer… Et pourtant, une semaine avant le mariage de leur fils Issiaka, ils avaient réuni toute la famille signifiant qu’ils ne voulaient pas de cortège de mariage. Mais il y eut tellement d’interventions que finalement, ils ont dû céder, insistant toutefois sur les dangers des excès de vitesse des motos et des véhicules.

Leurs recommandations étaient tout simplement tombées dans des oreilles de sourd car à peine la mairie terminée, ce fut un véritable rallye de motos et de véhicules, chaque conducteur voulant se surpasser … Le benjamin de la famille, petit frère du marié Issiaka à qui son oncle avait prêté la voiture pour la circonstance, sortant d’un virage, entra de plein fouet dans une benne arrêtée, emportant au passage deux Djakarta. Trois morts sur le coup dont le benjamin de la famille… Un cortège de bonheur devenu cortège de malheur.

Casimir venait de regagner Bamako après de brillantes études à l’étranger. Il s’apprêtait à servir son pays. Comme l’exige la tradition, il se rendait chez les membres de sa famille pour apporter à chacun un petit cadeau. Il termina la soirée à son grin et au volant de sa petite voiture, il regagnait le domicile familial lorsqu’un poids lourd zigzaguant sur le pont  le prit et écrabouilla la voiture. Casimir gisant dans son sang était mort sur le coup.

Le chauffeur du poids lourd, tenant à peine sur ses pieds, empestant l’alcool ne sachant même pas ce qui s’était passé, s’adossa à son véhicule, ouvrit sa braguette et arrosa.

Conduit au commissariat vers 00 heure, il ne sera dessoulé que le lendemain à midi.

Quatre accidents stupides ayant pourtant entrainé la mort…  A longueur de journée à Bamako et dans les régions, ce genre d’accidents est courant  que fait-on pour les arrêter ? On fait des mises en garde et de la sensibilisation mais à un échelon bien spécifique…La sécurité routière met tout en œuvre pour bruiter les casses, mais rien n’y fait, il faudrait peut être que chacun se sente concerné et y mette son grain de sel.

Mais surtout,  que les pouvoirs publics prennent ce phénomène « accident » à bras le corps pour y mettre fin.

Des mesures draconiennes s’imposent et puisque les sensibilisations et mises en garde sont sans effet, il faudrait tout simplement voter une loi, assimiler ces accidents stupides pouvant être évités à des crimes.

Joseph KEITA

 

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