J’ai bien reçu ta correspondance dernière et elle m’a fait chaud au cœur. Cependant rassure-toi ! Je fais toujours sien le vers de La Fontaine que tu me rappelais à propos du corbeau et du renard : « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage ».
Au pays, nous sommes tous à l’heure du loisir, le football, qui est devenu l’opium de toutes les couches de la société. Je m’en voudrais alors, comme c’est assez loin de chez moi, de ne pas te rappeler le loisir qui nous intéresse et qui est le plus proche : la biennale artistique et culturelle des jeunes du Mali. En renouant avec l’organisation de la biennale artistique et culturelle, Sikasso sera cette année la vitrine du Mali et du monde entier. Après la Cité des Balanzans et celle du Rail, le Kénédougou abrite cet événement, juste au moment où le pays vibre au rythme du cinquantenaire de l’indépendance. Un rendez vous sans nul doute ou le « fadeya » aura son mot à dire. Comparaison n’est certes pas raison me disais tu mais si l’on se réfère à l’organisation de la CAN 2002 où Ségou avait brillé en réalité par l’indifférence des populations et l’incivisme de certains responsables politiques et administratifs de l’époque, nous risquons de passer à côté de cet événement qui pointe à l’horizon. Il est donc opportun, en prélude à cette fête de la jeunesse que tout le monde attend, que la Direction Régionale de la Jeunesse des Sports des Arts et de la Culture ménage déjà sa monture en faisant de la « Semaine Régionale » une opportunité qui constituera le point de départ de notre participation à la biennale de Sikasso et cela avec des prestations de qualité, à l’image de celles de Kayes en 2008 où la troupe de Tidiani Diaw s’est classée 2ème. Cette phase régionale tarde pourtant à se ressentir bien que prévue au mois de juillet. Aucun signe de regroupement, Aucun avant gout comme le dirait l’autre. C’est pourquoi, Chef de Village il faut en appeler non seulement à l’esprit de civisme décrié de nos responsables mais surtout à l’engagement sans calcul de nos artistes sélectionnés, histoire pour eux de rendre un Hommage à certains d’entre eux disparus : Salim Haïdara, Bréma Diabaté, Mamadou Diarra Blick, Amadou Bah, Madoudjan, Barbu etc.… En tous les cas, jusqu’ici, Ségou regorge d’un riche répertoire musical et culturel pour ne faire que de la figuration. Aussi, avise tes parents de Niono que cette fois ci, nous osons croire qu’ils seront de la fête tout comme leur nouveau Conseil de Cercle.
PS : Le Fondateur de mon journal te fait part, en deux lignes, des derniers « news » dans la cité : « il a fallu que nous parlions de nous-mêmes, comme si c’est un crime de lèse-majesté, pour qu’un célébrissime devin, un vrai faux omniscient, un aigri populiste qui veut aller à la soupe sans convives, ameute toute la terre alors même que sa fixation sur nous, qui ne date pas d’aujourd’hui, est tellement fraîche et nauséabonde que le temps viendra où lui, ses ouailles et autres acolytes sauront que ton proverbe est toujours approprié, celui de la mort qui disait à la vieille sorcière : « Je suis occupé à autre chose sinon…. ».