Le 22 juillet 2016, la Cour constitutionnelle annule la victoire du candidat Evareste Carvalho donné vainqueur de la présidentielle quelques heures auparavant. Un séisme en Afrique sans grande onde de choc car le théâtre de la surprise n’était autre que Sao Tome, petite île de 200 000 habitants. Quand la justice annule tout un scrutin présidentiel comme ce fut le cas vendredi au Kenya, c’est forcément différent et bien plus lourd de significations et d’implications.
Kenyatta était sûr de sa victoire, les observateurs à la fois nationaux et internationaux avaient salué un “bon processus”, les capitales-vitines de la démocratie dont la Grande Bretagne et la France avaient félicité le “vainqueur” et l’union africaine peu réputée pour son orthodoxie en la matière n’avait pas été en reste. De plus, l’écart confortable entre les deux frères ennemis kenyans semblait exclure toute remise en cause majeure du résultat.
Enfin Odinga, lui-même, qui avait écarté aux premiers jours de la crise l’option de saisir le juge n’y croyait sans doute pas. Pourtant, la messe est dite. Le candidat invalidé a beau être président en exercice, il devra se conformer à la décision judiciaire de repasser devant les électeurs dans deux mois. A cet égard, le Kenya se singularise autant en Afrique que dans la pratique démocratique tour court.
Cependant, passée la gueule de bois, des interrogations légitimes ne tardent pas à s’inviter. De leur réponse, dépendra le climat du futur scrutin. Pêle-mêle, on voudrait savoir pourquoi la Cour Suprême peut attendre deux semaines pour rendre public l’arrêt sur la base duquel il a pris sa grave décision. Le match nul étant impossible dans les urnes, on voudra aussi savoir si la sentence rendue, aussi amère qu’elle soit pour Kenyatta, fait vraiment justice à Odinga.
Pour finir, quel sort sera-t-il réservé à la Commission électorale indexée déjà par les juges, accusée par Odinga et défendue par Kenyatta ? Le Kenya qui, malgré la vitalité de ses contrepouvoirs reste un volcan tribal, est à la croisée des chemins. Ou il gère dans la sagesse l’avancée que vient de lui proposer sa Cour Suprême ou il ressort les machettes ensanglantées d’un passé pas si lointain. Tout est entre les mains des deux candidats. La victoire du Kikuyu, fils d’ancien président et président lui-même, viendra surtout de ses efforts à préserver la paix.
La défaite du Luwo, éternel candidat malheureux à la magistrature suprême sera dans le degré de violence que suscitera son élection devenue plus probable.Le Kenya s’est donné un précieux capital. Pourvu qu’il ne le brûle pas et le pays avec.
Adam Thiam/Maliweb.net
Bamanan Merci. Nous avons besoin des analyses du grand frere sur les dossiers brulants qu’il est entrain d’occulter sciament. Ah que le grand frere est malin. Il reste en embuscade, en distrayant, pour prendre les balles au rebond. Comme toujours…
Civicus-Mali, ce sont nos cultures qui aiment le regime des hommes forts! ELLES VEULENT LES HOMMES PUISSANTS AU POUVOIR. LES GRIOTS CREENT TOUTE UNE LEGENDE AUTOUR D’EUX!!!!
CE SONT LES MANIERES DE PENSER QU’IL FAUT CHANGER. LA DICTATURE COMMENCE A’ PARTIR DE LA FAMILLE! PERSONNE NE DOIT CONTESTER LA DECISION DE LA PERSONNE LA PLUS AGE’E AU SEIN DE LA FAMILLE MEME SI TOUS LES MEMBRES DE LA FAMILLE SONT CONVAINCUS QUE LADITE DECISION EST MAUVAISE!!!! Just imagine yugu comme l’aine’ d’une famille! IL A DES IDEES DE L’ANTIQUITE’ MAIS PERSONNE AU SEIN DE LA FAMILLE NE LUI DIRA QU’IL SE TROMPE!!!
CAPI-ROI BOUFFON DE SÉGOU, qu’est-ce tu appelles partage du pouvoir entre Puissants des tribus quand OGINDA ODINGA n’a été vice-président que pour deux ans avant d’être évincé sur fond de question tribale ? Le père de OBAMA dont tu parles, malgré sont bagage intellectuel dans un pays qui manquait cruellement de cadres a été exclu parce qu’il est LUO, ce qui a fini par le faire sombrer dans l’alcoolisme. Les LUO c’est un peu comme les PEULS en GUINÉE voisine. De l’indépendance à nos jours, ils sont de loin la majorité des intellectuels mais on a vite mis un système en place pour les traquer, les matraquer et les diaboliser. Ce n’est pas en excluant les plus instruits qu’on espère faire avancer une nation. 🕯💡🕯💡
Yugu, SABALI!!! J’ai travaille’ avec des collegues Kenyans des deux camps, ils m’ont explique’ ce qui se passe chez eux!!! TON PROBLEME EST DE VOIR TOUT SOUS L’ANGLE DE L’ETHNIE! Les faits sont tetus: LE PERE KENYATA AVAIT COMME VICE-PRESIDENT LE PERE ODINGA !!!! LE FILS KENYATA AVAIT COMME PM LE FILS ODINGA!!!!
C’est le peUple Kenyan qui paie le prix du desordre.
Sur Un tout autre plan, je te rappelle que the Secretary of State under Obama, John Kerry, etait observateur de l’election au nom de Carter Center; il a dit que l’ election etait acceptable!!!
Il y aura un autre tour dans deux mois. PRIONS POUR QU’IL N’Y AIT PAS DE MORT!!!
Qu’est-ce que la Guinee a a’ voir avec cette election au Kenya. TU SAUTES DU COQ A’ L’ANE!!!! IL FAUT CESSER TON ETHNOCENTRISME!!!!!
Tu peux appeler ça de l’ethnocentrisme ou du tribalisme, tu peux dire que je pars du lapin à la carpe cela m’est égal. Le problème de L’Afrique est le déficit d’honnêteté dans le milieu intellectuel. Le système qui est entrain d’imposer la reconduite de la commission électorale décriée par la Cour Constitutionnelle est le même que celui qui a dissout la commission en Guinée entre les deux tours, repoussé de 4 mois le délai du deuxième tour, éliminé par tous les moyens celui qui aurait déjà remporté depuis le premier tour avec 53%. Ce que vous les intellos voulez est que l’on vous suive dans vos conneries pour dire qu’il n’y a pas de problème. Comme si la meilleure manière de conjurer un mal était de ne pas le reconnaître.
Sans cette honnêteté intellectuelle il n’y aura pas de justice et sans justice il n’y aura point de paix.
Dis moi le nom de ton collègue Kényan, je te dirai son ethnie et le parti dans lequel il milite !!
Tu supposes qu’ils sont tous ethnocentristes! Je ne te donnerai pas les noms de mes collegues!
Cellou Diallo avait certes domine’ au premier tour. Alpha qui n’avait que 18% au premier tour, a fini par gagner au second tour. COMMENT? ALLEZ-Y POSER LA QUESTION A’ BERNARD KOUCHNER ET AU GENERAL SEKOUBA KONATE’!!!
YUGU, QUEL EST LE NOM DU PARTI POLITIQUE DES MARAKAW AU MALI?
YUGU, YOU JUST DON’T KNOW ANY BETTER!
Merci ADAM! C’est l’un des articles les plus intelligents j’aie lu de vous. C’est correcte que le cadre ethnico-politique au Kenya est très dangereux! Et le terme “capital” est extraordinairement descriptif de cette opportunité golden que la cour suprême Kenyanne vient de donner au peuple kenyan pour transcender soi-même et confirmer ce que nous suspectons depuis un certain temps: que de vrais états émergents et politiquement matures en Afrique se trouveraient au sud-est du continent… a savoir le KENYA, ÉTHIOPIE, TANZANIE, RWANDA, MALAWI, SA ETC..
……ça montre au moins que la cour suprême au kenya n’a rien a voir avec le président KENYATTA.. est surtout que Kenyatta aime et respecte son pays. Imagine et compare a nos despotes francophones immatures qui nagent encore dans la pratique du bambinisme politique dans leur fausse démocratie garantie par leurs cours spermes… !!!
Tu as raison, tous ces pays y inclus le Ghana et le Nigeria sont des etats independants alors que nos pays Francophones restent des colonies qui partent prendre leur direction de la Metropole.
Le Kenya ferait mieux de voter ODINGA et espérer un changement. Quand dans un pays deux dynasties politiques se disputent le pouvoir sans la moindre alternance et que souvent une simple élection peut engendrer de milliers de morts, la faute est en grande partie imputable à celle qui a toujours dirigé le pays. Les KIKUYU ont ethnicisé la gestion de l’état au point qu’on croirait qu’ils constituent une majorité dans le pays alors qu’ils ne sont que 22% de la population. Certes ils sont l’ethnie la plus nombreuse mais après avoir mis à dos d’autres ethnies, (pas les moindres), LUO 14%, LUHYA 13%, KALENJIN 12% on doit se demander comment ils font pour remporter toutes les élections auprès d’un électorat aussi clivé. Aussi longtemps que cette ethnie sera aux commandes, la tension ethnique ne baissera pas au KENYA. On se souvient que dans les années 90 c’était encore ces mêmes KIKUYU et les KALENJIN qui s’entretuaient sur les terres de ces derniers (vallée du Rift). C’est l’état qui installait les KIKUYU sur les terres des autres….
Peut-être qu’avec un autre clan au pouvoir il y aurait une autre manière de gérer la question tribale. S’il y a un prix à payer pour cela, pourquoi ne pas le faire pour que les choses soient réglées une bonne fois pour toute.
Notre grand intellectual yugu voit les choses sous l’angle de l’ethnie!!!
Yugu, L’ESSENTIEL EST D’AVOIR UNE ELECTION PRESIDENTIELLE TRANSPARENTE!
Yugu, SABALI!!! Vous me permettrez de souligner que le pere du president Obama etait LUO. Un Luo a donc dirige’ le plus puissant pays du monde!
Kenyatta a commis une faute en insultant les juges! Nous savons qu’ils seront presents dans deux mois. Le president de la commission electorale refuse de demissionner. SEUL ALLAH SAIT CE QUE LA PROCHAINE ETAPE RESERVE AU KENYA!!!
Yugu , quel changement vois-tu avec Odinga? Ne sais-tu pas que le pere Odinga etait vice-president du pere Kenyata. Si le fils Kenyata est devenu president , il ne faut pas oublier que le fils Odinga etait PM.
Let’s pray for peace in Kenya!!!
Je t’ai toujours dit que je ne suis ni intellectuel, ni instruit mais vous les cons avez la particularité d’être têtus. 😀 Si après l’indépendance Odinga a été le vice président de Kenyatta c’est parce que les tensions ethniques avaient poussé les deux ennemis à ce mariage forcé pour rendre le pays gouvernable. Si cinquante ans après, Kenyatta et Ruto doivent reproduire le même scénario pour les mêmes raisons, cela veut dire tout simplement que les cinquante années de règne des Kikuyu n’ont pas été mis à profit pour apaiser les tentions tribales. On est en de douter que la continuité de ce régime ne puisse améliorer quoi que ce soit dans ce domaine.
Dire cela, ce n’est pas voir les choses sous l’angle ethnique, c’est plutôt les voir telles qu’elles sont. Quand des simples élections peuvent de milliers de vies humaines, il ne sert plus à rien de refuser de reconnaitre qu’il y a un problème de division…..
Sans me permettre de valider l’alternatif Odinga, je suis d’accord avec vous qu’il y a un problème de tribalisme. Je me pose même la question si l’élection présidentielle est mode de gouvernance approprié pour ce pays! Il convient réfléchir à un autre système garantissant le partage équitable du pouvoir entre les ethnies.
Le partage équitable du pouvoir en Afrique est une utopie car nos dirigeants ont toujours eu cette notion de concentration des pouvoirs entre leurs mains -l’autocratie-comme méthode de gouvernance.Ils ont cette nostalgie de la “démocratie monarchique” ou getion patrimoniale de l’Etat éclaboussée par des scandales de corruption.
Le pouvoir a ete’ partage’ entre les puissants des tribus. C’EST UN FAIT QUE TU VEUX IGNORER! C’EST LE PEUPLE QUI PAIE LES POTS CASSE’S!!!
Yugu, que le meilleurs gagne c’est tout. Je souhaite plutôt que kenyatta gagne car ce serait moins douloureux et acceptable….le contraire pourra déclencher un énorme sens de frustration dans son camp et créer des violences et remettre tout en cause. KENYATTA, contrairement a ce que tu appelle “dynastie politique” est un démocrate…il n’a pas succédé ni son père etc.. tu connais bien les vrais despotes dynastique de l’Afrique …les Faure …les Kabila etc.. qui nous font ch.ier avec leur cours spermes qui valident fausses victoires!
Mon cher, pour que le meilleur gagne il faut que le jeu soit clair, ce qui n’est pas le cas du Kenya. Si tu reconnais qu’une victoire de ODINGA pourra créer une vague de violences sans précédent, cela veut dire que 52 ans d’indépendance n’a rien réglé sur les questions de frustrations tribales. Si les KIKUYU ont toujours été au pouvoir, cela n’a pas empêché qu’ils soient impliqués dans toutes les violences tribales du pays. Ce n’est pas en les encourageant à confisquer le pouvoir par tous les moyens que le problème sera réglé un jour. En 2007 ce n’était pas contre les LUO mais contre les KAMBA et d’autres ethnies proches de ces derniers.
Le Kenya vient d’avoir un”capital toxique et sulfureux”quoi qu’il advienne.Aucun de ces deux candidats n’acceptera de tomber en disgrace.Cette “salve” de décision de la Cour suprême du Kenya a sémé le doute dans l’esprit des Kenyans et la peur au ventre des électeurs du pays Uhuru.L’on doit craindre une atomisation postélectorale de la société qui rendrait le pays ingouvernable avec le risque de voir ressurgir ses vieux fantômes.
I agree!
merci THIAM pour cette belle chronique, en attendant que fassiez autant concernant les actualités locales surtout politiques du pays, malheureusement j’ai l’impression que vous avez fait le choix de taire dessus pourquoi ?.
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