Janjo pour Harouna Barry

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Quelles heures peuvent être mieux que celles-ci pour célébrer ce fils authentique du terroir qui a sacrifié sa vie pour le rayonnement de la culture ?

Oui, pour lui dire la communion et la gratitude de ceux qui ont grandi au son de son saxophone, dans la familiarité de sa svelte silhouette, et dans l’éclat de ses francs rires, aucun jour ne pourrait-être supérieur à celui là quand la nation s’est donné rendez-vous sur la terre qui l’a vu naître, qui l’a porté et qu’il a porté.

A son tour, le long des ans, des péripéties, d’un instrument à l’autre, d’une discipline à l’autre, d’une semaine de jeunesse à l’autre, d’une biennale à l’autre, d’une tournée mondiale à l’autre, mais le tout relié au fil imprenable de la culture. Harouna Barry depuis nos tendres années, dans les années 1960, où nos fibres régionales, l’espace d’une semaine faite d’émulation sans venin, a guetté tous les ans d’abord, tous les deux ans ensuite, les savoureuses mélodies du pays soninke et kassonké ! Harouna Barry quand, majeurs, nous avons ouvert les yeux sur les merveilles de l’ensemble instrumental, des années 1970 à maintenant !

Harouna Barry encore et toujours, au retour de la biennale artistique et culturelle un moment oubliée ! Harouna Barry, enfin et toujours là où d’autres ont jeté l’éponge, parce que son âme de soldat refuse la désertion et fait qu’il reste quand tout le monde est parti, comme, par exemple au Badema National ! Le   pays ne pourra rien lui donner qu’il ne lui a donné lui, pour emprunter à l’autre la formule utilisée pour immortaliser le monument Bob Marley. Rien de plus que merci en ces heures. Merci pour beaucoup de choses à la fois : les semailles, les récoltes, l’aiguillage, l’accompagnement, l’abnégation, l’endurance. Tu as enseigné, Harouna, une belle leçon à tes coéquipiers, et diffusé la bonne humeur en leur sein comme autour d’eux.

Et, tous, griots et danseurs de cette heure qui t’est consacré et que tu mérites, nous aimerions te dire ceci, sachant que tu ne lui trouveras pas meilleur remède à l’épreuve : en tes mains la flamme n’est pas morte, elle est transmise. Et de belle façon.



 
Adam Thiam





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