La patience séculaire des Maliens est poussée à bout. ATT a échoué, murmure-t-on dans les garnisons et autres salons feutrés de Bamako et des capitales régionales. C’est bien de promouvoir l’Emploi Jeunes. Si seulement elle permettait d’assurer la survie quotidienne et pérenne des familles maliennes.
C’est bien de négocier avec des bandits armés, si les résultats escomptés étaient atteints.
C’est encore mieux de générer solitairement une crise, si on en en arrivait à un dénouement heureux.
Mais Non ! Monsieur le Président ! La Rébellion est aux portes de Bamako. Face aux lourds bilans des soldats de l’Armée Malienne tués au Nord-Mali, le recrutement massif des jeunes chômeurs n’aura rien servi.
Non ! ATT. Le moment est venu d’arrêter l’hémorragie. Quel que soit le Prix à payer.
La République se délabre, Monsieur le Président ! Parce qu’épouses, enfants et parents des soldats massacrés au Nord-Mali par des scélérats, sont frustrés.
La République se délabre, Monsieur le Président ! Parce que l’insécurité grandissante fait fuir les touristes et autres représentants d’Organisations Non Gouvernementales.
La République se délabre, Monsieur le Président ! Parce que la situation sécuritaire au Nord a atteint son paroxysme. Parce que vos efforts de développement des infrastructures routières, sanitaires, scolaires et la construction de logements sociaux risquent de tomber à l’eau.
La République se délabre, Monsieur le Président ! Parce que la classe politique malienne et la Communauté internationale vous tiennent à l’œil à propos de la tenue ou non de la présidentielle et du référendum du 29 avril 2009.
La République se délabre, Monsieur le Président ! Parce que vous êtes très mal conseillés par rapport à la rébellion touarègue.
Non ! Monsieur le Président. Dix (10) ans de gestion pacifique et consensuelle.
Trop, c’est trop, Monsieur le Président !
Sortez s’il vous plaît ! Sortez honorablement ! Sortez par la grande porte !
La République se délabre-et nul ne maîtrise la direction du vent.
La République se délabre, parce qu’on commence à tirer sur la population civile.
Le temps est encore propice à l’arrêt de cette hémorragie ! C’est du moins le point de vue du peuple malien.
Par Boubacar KANTE