Infos ou intox ? Fait comme un rat

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La CENI, cuvée 2011, continue de faire parler d’elle. L’opposition semble s’être essoufflée à la contester, à moins qu’elle ne se soit résignée à ne plus se battre contre plus forte qu’elle. A sa suite, c’est Procès-verbal (24 octobre) qui apporte une nouvelle donne. Selon le confrère, le Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM) regroupant la plupart des organisations et associations des «barbus», bafoue l’islam en acceptant la présidence de la CENI. Argumentaire : «…il résulte de textes islamiques clairs ainsi que de la Sunna (tradition du prophète Muhammad, Paix et Salut sur Lui) que si le peuple musulman est libre de désigner son chef, en aucun cas, ledit chef ne doit appliquer une autre loi que celle de Dieu, c’est-à-dire le Coran et la Sunna)».

Que Mamadou Diamoutani ne soit pas la personne la moins indiquée pour présider la CENI est contestable, vu sous cet angle. En effet, le Secrétaire général du HCIM n’est pas à la Commission pour représenter le seul islam, mais toutes les confessions religieuses, même les plus primitives. Et à ce titre, il doit conjuguer tous les livres saints. En outre, le Mali est une République laïque où accepter la présidence de la CENI n’est ni «anti-islamique ni a-islamique». A moins de percevoir cette institution comme une nouvelle mosquée. En revanche, l’opposition pourrait en effet désavouer le HCIM parce que ce dernier n’a pas suivi son mot d’ordre de boycott d’une institution dont la composition n’est pas acceptée par grand-monde.

Ce machin électoral, avec toutes les permissivités et porosités possibles, pourrait peut-être expliquer la prolifération des candidatures à la présidentielle. «Pourquoi tout le monde veut devenir président ?» s’interroge Le Zénith-Balé. D’abord, tous ces candidats supposés, réels, attendus, espérés… ne veulent pas tous être président. Parce qu’ils ne le peuvent pas. Le Mali n’a besoin que d’un seul et unique chef d’Etat. A part deux ou trois qui sont réellement convaincus de leurs chances et deux ou trois qui sont en mission d’effritement du maigre électorat, tous ces autres candidats sont des prétentieux qui veulent enrichir leur C.V, pressurer quelques bailleurs de fonds de campagne naïfs, amuser la galerie, se faire connaître enfin des Maliens, …Il y en a un qui déclarait récemment que sa candidature fait suite à un rêve d’enfant, pour que ses enfants puissent dire un jour que leur père a été candidat à la plus haute charge. Niaiseries ? Non, honnêteté d’un présumé perdant. Mais, contre qui ?


Parce qu’il y a aussi cette question qui taraude plus d’un esprit : y’aura-t-il élection présidentielle en 2012 ? Le professeur Aly Nouhoum Diallo se cache derrière son incommodée COMODE pour déclarer dans le Républicain qu’il n’accorde aucune confiance au président de la République quand celui-ci affirme qu’il est pressé de retourner se reposer dans son Mopti natal, s’occuper de son champ et câliner ses petits-enfants. Le prof n’a peut-être pas tort. En effet, c’est à Bamako que le contribuable offre gracieusement des résidences aux présidents admis à la retraite. Moussa Traoré, partant involontaire à la retraite anticipée, est à Baco-Djicoroni où il vit au frais de l’Etat. Alpha Oumar Konaré, partant volontaire à la retraite anticipée (il a renoncé à promulguer le fruit d’un tripatouillage constitutionnel), réside à Titibougou, aux crochets des contribuables. Alors pourquoi va-t-on construire un asile pour ATT à Mopti ? Ensuite, ATT n’a pas de champ et n’a pas la vocation d’un paysan. C’est un militaire, habitué à la Kalachnikov dont la baïonnette ne sert pas à creuser des trous pour y semer des 12,7 mm, lesquelles, de toutes les façons, ne germeront jamais. Enfin, les petits-enfants, trop habitués à la vie de Palais depuis leur bas âge n’iront jamais s’enfermer dans un trou perdu entouré d’eau. Ils seraient privés de toutes ces gâteries auxquelles ils se sont habitués et qui ne seraient plus assurées.

Surtout que l’un des plus grands bailleurs de fonds de la famille royale a rendu l’âme. Le Guide de la révolution n’est plus. Il a été tué par les siens pour lesquels il était devenu un monstre à abattre. Et de fait, il a été exécuté. D’où l’indignation (L’Aube) et la colère de tous les responsables politiques qui survivaient grâce à lui. Mais, il est vrai qu’il aura tenu jusqu’au bout. Il avait promis de ne jamais s’enfuir de son pays et de ne jamais déposer les armes contre l’envahisseur. Il n’a pas fui, mais s’est terré dans un trou comme un rat, roi des égouts, où il a été fait comme un rat. Et ne pouvant atteindre l’envahisseur resté dans les airs, c’est contre son propre peuple qu’il a tiré, faisant des milliers de morts, et condamnant à mort les nombreux étrangers venus l’aider. Oui, «jusqu’au bout» le guide libyen est resté un criminel.
Cheick TANDINA

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