Il paraît que le Gouvernement d’ATT est en vacance. Après seulement quatre mois, ses Ministres censés être en mission commandée, mais qui, en réalité, n’ont absolument rien résolu des nombreux problèmes qu’ils ont trouvés, jugent nécessaire d’aller se reposer. Et, à l’étranger, pour la plupart. Pendant que l’intérieur bouillonne.
Un des dossiers qui continuent de fâcher, l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), a eu preneur. Selon l’Indépendant du 15 août, une délégation ivoirienne serait à Bamako pour s’inspirer de l’expérience malienne en matière d’AMO. On sait que le président ivoirien, malgré la récente visite du Ministre malien des Affaires Etrangères en République «sœur» de Côte d’Ivoire, n’a toujours pas digéré le non engagement à ses côtés dans la crise post-électorale ivoirienne. Mais que son pays, un très proche voisin, vienne s’instruire de l’AMO, veut tout simplement dire que les Ivoiriens se moquent de ce qui se passe au Mali. Sinon, ils auraient déjà compris que cette fameuse assurance est source de vifs conflits, tensions et contestations de la part des prétendus bénéficiaires. La question a tellement indisposé le chef de l’Etat qu’il a décidé de la renommer Assurance Maladie Obligatoire Volontaire et de renvoyer du Gouvernement le Ministre qui la conduisait. Mais, cela n’a servi à rien. Le nouveau Ministre, lui, préfère prendre des vacances.
Pour sa part, comme si des malheurs poursuivait, Madeleine Ba, un feu s’est déclaré dans les locaux de sa direction des finances et du matériel. Des bruits circulent selon lesquels l’incendie serait volontaire. Est-ce pour tenter d’effacer définitivement toutes les traces relatives au détournement d’une grande partie du Fonds mondial de lutte contre la tuberculose, le paludisme et le sida ? On sait que l’instruction judiciaire est en cours et qu’elle est loin de son épilogue, que les présumés auteurs de ce détournement sont toujours en prison en attente de jugement, que le Pôle économique pourrait inculper d’autres personnes. Mais, si le feu a été allumé dans cette intention, ce n’est que peine perdue.
En effet, les enquêteurs ont très certainement saisi toutes les pièces à conviction dont ils ont besoin pour confondre les coupables. Sombé Théra est loin d’être un amateur et a envoyé plus d’un dans l’enfer carcéral. Certains avancent une autre piste. Ces locaux auraient été incendiés pour faire disparaître les traces d’autres infractions. On sait que ce département est réputé être très juteux. En tout cas, il a toujours attiré du beau monde. A commencer par les partenaires techniques et financiers qui ont toujours volé au secours des nombreux malades des trop nombreuses maladies dont souffre le continent, en injectant des milliers de milliards dans la trousse des cadres de la santé. Bien sûr, souvent ils se fâchent, et le font savoir. Et n’excluent personne dans les cas de détournements. Surtout pas les Ministres qui ont précédé Madeleine Ba.
Le Ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités n’a rien réglé encore. Dans la bataille de la classe politique autour de la soupe CENI, l’opposition l’accuse de partie pris pour la majorité. Le Dr Oumar Mariko a sorti ses bistouris pour charcuter en règle la proposition, qui semble avoir été cautionnée par l’Etat, de ne lui céder qu’un seul poste dans la nouvelle CENI qui aura en charge de gérer le référendum et les élections générales sur la base d’un Fichier Electoral Consensuel (FEC).
En effet, on ne nous assomme plus de RACE ou de RAVEC. La nouvelle mode est au FEC. Mais, aux dernières nouvelles, point de consensus. Il y a quelques heures, «les carences du projet (ont été) pointées du doigt par les acteurs politiques» (L’Indépendant du 16 août). Les politiques ne veulent pas aller au casse-pipe électoral avec un fichier pipé qui fera à coup sûr passer le projet de Révision constitutionnelle. Mais, si le Gouvernement s’entêtait quand même, «la rue seule pourra contrer» le projet de référendum constitutionnel (Info Matin du 17 août 2011).
Cheick TANDINA
