Infos ou intox ? A vos marques !

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Les préparatifs de l’élection présidentielle 2012 par certains candidats potentiels, supposés ou déclarés sont entrés dans une phase active. Potentiels pour ceux qui seront (forcément) désignés par leurs partis respectifs, leur leadership étant incontestable. Parmi eux, Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) du RPM ; Soumana Sako de la CNAS ; Housseyni Amion Guindo de la CODEM, ce dernier ayant le privilège d’être désigné par un regroupement de seize partis politiques. Ils ne sont pas encore officiellement investis par leurs partis respectifs, contrairement à Soumaïla Cissé de l’URD, Dioncounda Traoré de l’Adéma-PASJ ou Moussa Mara de Yéléma.

Supposés concernant ceux à qui la rumeur, persistante et lancinante, prête des velléités de candidature. Comme, par exemple, Soumeylou Boubèye Maïga de l’Adema-PASJ ; Jeamille Bittar ou Hamed Diane Séméga, tous deux du PDES.

Parmi les candidats déclarés officiellement, aucun n’est vraiment représentatif sur le plan national. Cependant, il y en a un qui est connu sur le plan international, en sa qualité d’ancien collaborateur de la NASA américaine et de fonctionnaire Afrique de Microsoft, et sur le plan national, en sa qualité de gendre de l’ancien président de la République, Moussa Traoré. Il s’agit de Cheick Modibo Diarra. Il est accusé par Le Républicain, (17/10) de faire des œillades à la presse malienne. «Fait-il la cour à des fins électoralistes ?». Toujours est-il que mercredi, 12 octobre 2011, l’astrophysicien, président du RPDM, a invité les journalistes à un déjeuner de presse afin de s’enquérir de leurs problèmes. En cette période de précampagne, il est clair que Cheick Modibo Diarra ne pourra régler les nombreux problèmes des canards, et que même une fois élu président (ce qui est plus qu’improbable), il se ferait logiquement un devoir de dédaigner la presse, comme l’ont fait ses éventuels prédécesseurs, Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré. A reconnaître que Moussa Traoré, qualifié de dictateur par plus d’un, a le mérite d’avoir autorisé la presse privée et libre, alors qu’il savait que cela pouvait lui nuire. Vingt ans après, c’est grâce à cette même presse privée (libre ?) qu’on apprend que le Club de soutien de son gendre astrophysicien a lancé ses activités.

Un autre candidat potentiel à la prochaine présidentielle est très actif, ces derniers temps. Il s’agit d’Ibrahim Boubacar Kéïta qui, selon L’Indépendant, noue des contacts utiles au Cameroun où il était, après le Tchad, pour superviser les élections présidentielles pour le compte de l’Union Africaine. Il y a beaucoup de Maliens dans ces deux pays, comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays. Et IBK a eu largement le temps de les rencontrer et de discuter avec eux, vu que les élections qu’il était censé superviser étaient gagnées à l’avance. Et de toutes les manières, il vaudrait mieux pour lui être dans les bonnes grâces de Paul Biya et d’Idriss Deby, potentiel bailleurs de fonds, que de se ranger du côté d’une opposition perdante qui crie à la fraude. Le Zénith se demande encore ce qu’il attend pour se déclarer. Réponse : en bon légaliste, le président du RPM attend le feu vert officiel et formel de son parti. Toujours est-il qu’il se démène déjà.

Et cela, contrairement à Dioncounda Traoré. «Ce dernier serait-il inactif ?», se demande  le même confrère. Non. Le docteur matheux calcule ses chances et compte (et recompte) ses amis, ces derniers étant de plus en plus rares, malgré l’énorme travail accompli par le président de l’Assemblée nationale pour maintenir l’Adema au dessus du lot. Mais que voulez-vous ? Ce genre de mérite n’est pas toujours récompensé, et dans la perspective d’une alternance au pouvoir, chacun roule pour ses seuls et propres intérêts. C’est pourquoi, aux dires de certains, paradoxalement Dioncounda parachutiste, habitué des airs, serait en train de travailler en sous-marin dans les eaux profondes. Emergera-t-il à temps ?

Il a intérêt à faire vite. Plusieurs confrères affirment que certains de ses camarades seraient déjà alignés derrière Modibo Sidibé. Concernant ce dernier, Le Zénith  se demande également ce qu’il attend pour se lancer. Il peut se targuer d’avoir déjà le maximum de soutiens et la bienveillante attention de la part de hauts cadres administratifs, financiers et politiques de ce pays et d’ailleurs. A lire entre les lignes de L’Inter de Bamako, l’ancien Premier Ministre jouirait déjà de la protection du père fondateur de l’Adéma-PASJ, Alpha Oumar Konaré, président de la République pendant dix années consécutives, faiseur de roi,  tombeur de roitelet et destructeur de prétentieux. Les candidats de l’élection de 2002 en savent quelque chose. Or, en cherchant Alpha Oumar Konaré, on tombe forcément sur Amadou Toumani Touré. Les deux hommes sont comme des larrons en foire. A bon entendeur, salut et à vos marques !

 

Cheick TANDINA


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