Tout changement passe par une rupture… Rompre n’est pas simple.
Rompre n’est pas aisé. Rompre est un mal nécessaire, une étape, une difficulté à franchir, un dur moment à passer. Le plus difficile est sans doute de prendre conscience, d’accepter et d’intégrer ce que rompre induit, ce que rompre rassemble, ce que rompre impose et ce que rompre offre.
Rompre, c’est sortir de sa routine, de ses certitudes, de ses idées préconçus et parfois même de ses convictions quand l’addition des ruptures engagées fait découvrir qu’elles étaient fausses, infondées, inventées, imposées, donc manipulées. Rompre, c’est décider en conscience et non pas par habitude, par mécanisme, par devoir, par droit, par calendrier.
Rompre, c’est se retrouver seul, face à soi-même. Seul face à la masse qui elle continue de ne pas rompre. De faire avec, de faire comme si. De faire « puisque », de faire « parce que ». De « faire » puisque faire c’est agir. Même si dans les conditions actuelles, continuer à faire c’est maintenir les conditions de l’immobilisme, donc de l’inaction.
Rompre c’est décider de changer tout ça. C’est décider de ne plus faire, puisque ne plus faire c’est créer la rupture.
Ça peut paraître torturé et/ou compliqué. Mais le changement, le vrai changement, c’est ça. Ne plus faire aujourd’hui ce que tu faisais hier. Ne plus accepter aujourd’hui (même si c’est la loi) ce que tu acceptais hier. Ne plus produire, ne plus reproduire, ne plus soutenir, ne plus défendre, ne plus croire, ne plus attendre, ne plus dépendre.
Rompre, c’est refaire, recréer, ré-imaginez, reconstruire, réinventer…
Rompre, c’est se servir du vide créé par la rupture et de le remplir avec du neuf. Que du neuf, rien que du neuf. Rompre, c’est arrêter de brandir ces 3 mots inscrits au fronton de la république, comme des étendards qui dédouanent de tout et surtout du pire. Rompre, c’est se servir de ces 3 mots inscrits au fronton de la république pour qu’ils deviennent des réalités, des vérités, des projets, du concret.
Rompre, c’est avant toute autre chose, arrêtez de se mentir à soi-même et s’interroger sur le bien fondé de sa propre présence dans ce cycle qu’est la vie.
Sambou Sissoko