Le PDES a plus que jamais besoin d’un leader qui provoque, porte et argumente le changement .Qui peut être ce leader ? Car il faut jeter à la poubelle ce patois du parti qui fait écran à la réalité.
On peut dans l’ombre d’un prince jouir des apparats de son éminence, si l’on a ce goût -là qui trahit les caractères de bas étage. Mais personne n’est proche du pouvoir. Le pouvoir, on l’exerce ou on le subit » C’est du moins ce que pense et écrit Denis Tillinac, célèbre écrivain français et ami très proche de l’ex – président Chirac, dans son ouvrage intitulé «Le venin de la mélancolie ». La formule est aussi valable pour vous et moi, tant et si bien que l’expression « être proche du pouvoir » nous semble être complètement dénuée de sens. Le départ, aussi brutal qu’humiliant, de l’ex-Premier ministre, Modibo Sidibé (remplacé au pied levé par une sexagénaire) n’est –elle pas une meilleure illustration de cette belle boutade de Tillinac, qui reconnaît cependant avoir tiré de ses fréquentations à l’Elysée des leçons plutôt saines.Quant au PDES, dont les fondateurs se réclament tous de l’héritage du président ATT (une vraie tromperie sur la marchandise) on est bien en peine de constater que cette formation dotée cependant de moyens colossaux, stupéfiants, peine tout aussi verticalement à trouver sa vitesse de croisière. Pour la bonne raison que ces cadres hauts –perchés qui le composent préfèrent plutôt entretenir un mélange de genres ou un piteux flou artistique autour des grandes stratégies politiques de conquête à adopter pour les grandes compétitions futures.
A quelques mois seulement de cette échéance, le vice président du parti, le flamboyant Jeamille Bittar, qui a accepté avec un certain panache voici quelques jours de se frotter au réel, ne sait pas encore (pas plus d’ailleurs que le cérébral Diane Séméga), si sa formation devra aller à une véritable pêche des voix, à séduire l’électorat à la fois volatile et inconstant, plutôt que de se lancer dans une démarche inopérante et inefficace d’une périlleuse quête de militants.
Je suis convaincu, me disait récemment un bon observateur politique, qu’il sera impossible à cette formation quasiment hétéroclite de conquérir le pouvoir et de l’exercer à nouveau si elle ne prend pas en compte la mesure de cette société malienne. Or, il se trouve qu’au sein du PDES, c’est surtout le refuge des meilleurs représentants de la plus haute bourgeoisie compradore de notre pays. Qui se battent plutôt pour perpétuer des privilèges et autres prébendes longtemps acquis que de vouloir pérenniser un pouvoir d’ATT qui ne repose en réalité sur aucun socle idéologique ou doctrinal. Incontestablement, le PDES est aujourd’hui incapable de construire une vraie perspective politique et un besoin pressant, vital de se trouver un vrai leader. Un leader qui provoque, porte et argumente le changement .Qui peut être ce leader ? Si vous faites un tour à l’intérieur, vous allez sans doute comprendre tout le désarroi qui entoure désormais cette formation profondément minée de manière quasiment congénitale par des dissensions internes, des rivalités locales. A San, ville natale du puissant patron de la Chambre de commerce du Mali, le parti est divisé en deux tendances qui se regardent en véritables chiens de faïence. Deux sièges, chacun revendiquant le leadership de son leader. D’un coté les partisans de Bittar et, de l’autre, ceux d’Ahmed Diane. A quelques kilomètres de là, plus précisément à Tominian, on y rencontre également le même scénario de division, d’égarement des militants de le « 25è heure de notre démocratie ». Un parti truffé de cadres à l’ego si surdimensionné que militer et renforcer l’unité des formations déjà existantes comme l’Adema, ou le CNID n’est que pure sacrilège. Les leaders du PDES dangereusement empêtrés dans ces batailles de chiffonniers dans d’autres localités du Pays (cas emblématique de Goundam où la maire, Mme Seck Oumou Sall, a réussi à faire des choses fantastiques. Et, pourtant, son appartenance combien remarquée au sein du PDES, (dont elle est un cadre dirigeant depuis sa création) devient inexplicablement pour elle un lourd fardeau à porter. Un vrai supplice pour cette généreuse et brillante femme de cœur et d’action, dont le sémillant parcours politique ressemble à un vrai conte de fées républicain.
Or, « pourqu’une idée passe dans le pays, elle doit infuser dans les esprits pendant près d’un an » croit savoir un grand stratège et un as de la communication politique. Interrogé par un socialiste français peu après l’échec de Lionel Jospin au premier tour de l’élection présidentielle de 2002, sur les secrets de ses propres succès électoraux, le premier ministre britannique Tony Blair alors au summum de sa popularité cita trois impératifs : occuper la totalité de son terrain politique, faire des contre-propositions aux principaux aux principaux thèmes de ses adversaires et se montrer séduisant. C’est vous dire…….
Dans une prochaine analyse, nous allons vous démontrer—la preuve par trois —- que le PDES ne peut pas gagner l’élection présidentielle de 2012.
Bacary Camara