Humeur : La cour martiale de Seydou Badian

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ATT est mort de remords. Il regrette d’avoir mal géré le Mali. Il regrette le fait d’avoir fait souffrir les Maliens. Ce qui sous-entend, ceux qu’il a sacrifiés sur l’autel du dialogue, sans le vouloir et ceux qu’il a fait pleurer de regret de l’avoir élu président. C’est en résumé ce qu’on peut retenir de sa lettre de démission du dimanche 08 avril 2012. Mais cela reste insuffisant pour nombre de Maliens. Pour la junte qui reste au pouvoir et pour Seydou Badian.

L’auteur non d’un coup de force, mais d’œuvres littéraires et du texte de l’hymne national du pays.
Seydou Badian n’exclut pas qu’on traduise l’ancien président devant une Cour Martiale pour dit-il « haute trahison ». ATT est, à ses yeux, le seul responsable du malheur dont le peuple malien est seul la victime. Il s’agit d’abord de sa responsabilité d’avoir accepté de dérouler le tapis rouge depuis les grottes de Tegharghar à Koulouba aux revenants de Libye. Auxquels revenants il aurait versé une forte somme. Mais dont la face visible reste les poussières. C’est-à-dire, les 50 millions de F Cfa.  Dans une longue interview qu’il a accordée à la radio Bbc Afrique dont il était l’invité, le dimanche 1er avril 2012, dans une colère noire dont le venin vous terrorise, Seydou Badian se dit dépassé et outré par la trahison mise en place et entretenue par ATT et qui a conduit à l’écroulement du Mali devant des bandits armés. Pour lui, il est clair qu’ATT est et demeure l’unique responsable de cette débâcle militaire du Mali face à des gens sans foi ni loi.
Il demande alors que l’ancien président comparaisse devant une cour martiale. Car, il a trahi le peuple. A la voix de Seydou Badian s’est ajoutée celle du capitaine Sanogo, vrai président du pays depuis le 22 Mars. Celui-ci a aussi averti qu’il transmettrait le dossier d’accusation de celui qu’il a déposé pour incompétence et désaveu. Il disait en effet détenir de preuves suffisantes pour faire comparaître ce dernier pour « haute trahison et pour malversations financières ».
Mais ceci pourra-t-il être possible, dans la mesure où le pays, on le sait vit dans l’ordre constitutionnel, obtenu sous la pression du syndicat des présidents de la Cedeao, qui ne laisse aucun de ses membres dans la disgrâce et qui exige que l’ancien président, ATT, leur ami puisse vivre libre et qu’il ait la liberté de choisir sa résidence. Ce qui exclut toutes poursuites judiciaires. En tout cas jusqu’à ce que Sanogo rejoigne définitivement la caserne et pourvu qu’un président de tous les Maliens et qui ne traîne pas de casserole –ce qui n’est pas évident- sorte la tête des urnes.
Amadou Salif Guindo

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